Nous combattons depuis plus d’un an la Loi de Programmation de la Recherche (LPR) qui, loin de renforcer le service public de la recherche, va exacerber la précarité de personnels mis·es en concurrence à tous les niveaux et approfondir les inégalités entre les étudiant·es.
Depuis quelques semaines, l’Assemblée nationale et le Sénat, avec le soutien de Frédérique Vidal et de l’ensemble du gouvernement, ont aggravé cette logique générale, notamment en attaquant plus encore le statut des enseignant·es-chercheur·ses en vidant la qualification par le Conseil national des universités (CNU) de son sens, et en s’en prenant aux libertés de manifestation et d’expression, faisant de la LPR une de ces lois liberticides qui se multiplient actuellement, à un rythme toujours plus soutenu.
Ces décisions arrivent au cœur de la crise de la Covid19, qui rend difficile toute mobilisation. À l’université, la situation est particulièrement grave pour les étudiant·es et personnels : manque de moyens, « démerdentiel » , précarisation toujours plus violente et creusement des inégalités entres établissements et étudiant·es, comme de la fracture numérique. Plus que jamais, nous avons besoin d’investissements massifs pour l’enseignement supérieur et la recherche : la création de postes titulaires, des moyens pour rebâtir nos universités et nos outils de travail, pour permettre une réouverture des universités dans des conditions satisfaisantes, afin de faire face à la crise sanitaire dans les universités et d’en finir avec la précarité.
La brutalité du saccage auquel se livre ce gouvernement est insupportable. Nous ne pouvons plus continuer à faire tourner notre service public sur l’exploitation des précaires ; nous exigeons des moyens pour assurer à tou·tes les étudiant·es de bonnes conditions d’étude et vie. La finalisation de la loi a suscité une reprise des rassemblements et manifestations partout en France, avec plus de 1200 personnes réunies place de la Sorbonne le 17 novembre et plusieurs milliers, partout en France, ce 24 novembre. Tous les collectifs universitaires (laboratoires, UFR, départements, sections CNU, etc.) ont renouvelé leurs motions dénonçant la LPR et de nombreuses assemblées générales réunissent de plus en plus de personnes.
Le lundi 23 novembre, la réunion nationale numérique organisées par les Facs et Labos en Lutte, pour échanger des expériences et construire la suite de la mobilisation a réuni plus de 300 personnes : étudiant·es, BIATSS, ITA, chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses, précaires et titulaires. Notre détermination est à toute épreuve, notre mobilisation grandit et les actions se multiplient. Le compte rendu recense un grand nombre d’initiatives : démissions de toutes les fonctions d’organisation de l’ESR, refus de toute forme de participation aux évaluations de l’Hcéres, suspension de la notation et de la délivrance des diplômes, manifestations, actions ciblées, lutte juridique, grève, etc.
Dans les prochaines semaines, nous devrons nous réunir encore, à tous les niveaux, pour coordonner nos actions et structurer la suite de la mobilisation. Il nous faut organiser des assemblées générales, en nous assurant qu’elles soient effectivement ouvertes à tou·tes les travailleur·ses de l’ESR et à tou·tes les étudiant·es.
D’ores et déjà, des rendez-vous sont fixés.
Samedi 28 novembre, nous participerons, partout en France, aux rassemblements et manifestations contre la Loi « Sécurité globale ». Les mesures liberticides qui attaquent l’université et la recherche ne sont pas isolées : nous devons défendre toutes nos libertés, tout·es ensemble. À Paris, un cortège des Facs et Labos en Lutte sera organisé.
Samedi 5 décembre, nous participerons également à la journée nationale de mobilisation contre le chômage et la précarité. Il nous faut en finir avec la précarité qui, en France, frappe durement des millions de personnes, comme sont frappées les étudiant·es et les travailleur·ses de l’ESR.
Dès la semaine prochaine, l’intersyndicale de l’ESR définira de nouveaux temps forts de la mobilisation pour le mois de décembre. Dans les prochains jours et au fil des assemblées générales, les collectifs locaux pourront tous proposer des modalités d’action et donner des rendez-vous, que nous relaierons.
Nous sommes déterminé·es à nous battre pour un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, émancipateur et ouvert à tou·tes.
On est là, on ne lâche rien !
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