Personnels et étudiant·es de l’enseignement supérieur et de la recherche se mobilisent depuis le début de l’année pour nos retraites, à côté de nombreux autres secteurs en lutte. Nous luttons avec nos propres modes d’action, que la rédaction de nombreuses motions permet aussi de faire connaître au-delà de nos collectifs locaux ! Voici une petite sélection non-exhaustive, piochées notamment sur la liste mobilisationemploiesr(at)framalistes.org.
N’hésitez pas à les partager les vôtres largement !
- Pouchet – site du CNRS
- Université Paris Cité, UFR IHSS et GHES
- Université Paris Est-Créteil, Conseil académique
- Université Paris Nanterre
- Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis
- Université de Poitiers, UFR Sciences Humaines et Arts (SHA)
- Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (filière Sociologie et laboratoire Printemps)
- Motion des membres du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA)
- Motion du Séminaire Citindus (citoyenneté industrielle)
- Motion de l’assemblée générale des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Île-de-France du 30 mars
- Motion du CRESSPA
- Extrait de compte-rendu de l’AG des personnels de P8, « la flamme des luttes »
Motion de l’AG des personnels de Pouchet
9 mars 2023
Nous, personnels du site Pouchet, exprimons notre opposition résolue au projet de réforme des retraites du gouvernement prévoyant l’allongement à 43 années de cotisations pour une pension à taux plein, le recul de 62 à 64 ans comme âge minimal de départ, et la possibilité pour les fonctionnaires de repousser leur retraite à 70 ans (faisant peser de graves menaces sur les recrutements statuaires des prochaines années).
Comme pour tous les secteurs d’activité, c’est l’ensemble de la communauté académique qui est concernée par cette réforme des retraites : les personnels en tant qu’agents publics, quel que soit leur statut, fonctionnaires, contractuels ou vacataires, Biatss, ingénieur.es et technicien.nes, doctorant.e.s et docteur.e.s sans poste, enseignant.e.s ou enseignant.e.s-chercheur.se.s, ainsi que les étudiant.e.s en tant que futurs salarié.e.s. Or, cette réforme est injuste à double titre. D’une part, le gouvernement a fait le choix d’un allongement de la durée de cotisation et ainsi d’un recul de l’âge légal de départ, en balayant toutes les autres pistes de financement. D’autre part, cette réforme revient à pénaliser davantage encore les classes populaires, les travailleur.se.s les plus précaires, soumis.e.s à des conditions de travail pénibles ou encore les femmes, comme l’ont montré de nombreuses enquêtes menées par des collègues.
Suite aux journées de mobilisations massives des 7 et 8 mars, et conscient.e.s que ce n’est qu’en maintenant la pression que nous arriverons à faire reculer le gouvernement, nous appelons à poursuivre la grève aux côtés des autres secteurs professionnels.
Nous nous inscrivons donc pleinement dans l’appel de l’intersyndicale à faire des 11 et 15 mars des journées de mobilisations et d’arrêt total de nos activités professionnelles. Nous appelons également les collègues à alimenter les caisses de grève, à multiplier les initiatives et à rejoindre celles existantes afin d’amplifier le mouvement jusqu’au retrait de cette contre-réforme.
Paris, le 9 mars 2023
Université Paris Cité – APPEL des PERSONNELS des UFR IHSS et GHES
13 mars 2023
L’assemblée des personnels des UFR GHES et IHSS, qui a réuni une quarantaine de personnes, soutient le mouvement contre la réforme des retraites et appelle tou·te·s nos collègues à participer aux prochaines journée de grèves et de manifestation, en particulier le mercredi 15 mars : MANIFESTATION à 14 H – Esplanade des Invalides
Ø Nous demandons aux enseignant·es de ne pas organiser d’évaluations, de lever l’obligation d’assiduité, et de ne pas organiser de cours en distanciel synchrone lors des journées de mobilisations.
Ø Nous encourageons les membres de nos UFR à alimenter les caisses de grève, en premier lieu celle de l’Université Paris Cité : https://www.helloasso.com/. Pour toute question concernant la caisse de grève, contacter caisse-de-greve-upc@proton.me
Ø Nous invitons tou·te·s nos collègues à soutenir la grève dans les entreprises proches de leurs domiciles ou de notre université ; c’est le cas particulièrement pour les salariés du centre d’incinération des déchets d’Ivry (situé à quelques centaines de mètres du campus, 41 Rue Bruneseau, 75013 Paris), en grève reconductible depuis le 7 mars et qui demandent qu’on vienne les soutenir devant leur entreprise.
Ø Nous invitons nos collègues à une nouvelle assemblée générale ouverte à tout·es les personnels, afin de décider si nous entamons une grève reconductible, jeudi 16 mars à 12H30 en salle 126 (Olympe de Gouges)
Université Paris Est-Créteil
13 mars 2023
Le conseil académique de l’UPEC, réuni aujourd’hui en formation restreinte, a adopté les deux motions suivantes :
* Motion 1
Les grèves contre le projet de réforme des retraites du gouvernement étant très suivies, il est important qu’aucun.e étudiant.e ne soit pénalisé.e de quelque manière. Le Conseil Académique restreint de l’UPEC, réuni le 13 mars 2023 recommande l’absence de contrôle d’assiduité les jours de grève, ainsi que l’annulation ou le report des examens, des partiels et des contrôles continus sur ces mêmes jours de grève. En effet, de nombreux étudiant.e.s utilisent les transports en commun pour se rendre en cours, et rencontrent sur ces journées des difficultés à venir en cours du fait de la mobilisation massive. En particulier, les étudiant.e.s boursier.e.s et les alternants sont contrôlé.es sur l’assiduité et Il n’est pas juste qu’ils/elles soient pénalisé.es par des absences ces jours-ci. Enfin, il ne faut pas empêcher les étudiants qui le voudraient d’exercer leurs droits démocratiques.
* Motion 2
Le Conseil Académique restreint de l’UPEC, réuni le 13 mars 2023, tient à affirmer son opposition au projet de loi de réforme des retraites présenté le 10 janvier par le gouvernement. En effet, cette réforme qui prévoit le recul de l’âge légal de départ à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités lui paraît non seulement injuste mais aussi inutile d’un point de vue financier, comme le confirme le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites.
Université Paris Nanterre
14 mars 2023
Motion – votée à l’unanimité des présents (moins 1 NPPV)
Les personnels de l’université Paris Nanterre réunis en AG le 14 mars appellent à être en grève le 15 mars (rendez-vous à l’angle de l’avenue Gallieni et rue de l’université 13h30) et à poursuivre ensuite massivement la mobilisation par tous les moyens et actions possibles, y compris la grève, contre la réforme des retraites et plus largement les réformes en cours (attaques du statut des fonctionnaires, précarisation des conditions de travail, loi Darmanin qui met notamment en danger les étudiant-es etranger-es, etc.). Nous condamnation la répression policière du mouvement social.
Nous appelons à participer à la journée de mobilisation et à la manifestation le 16 mars appelée par la coordination nationale étudiante, qui s’est réunie il y a quelques jours à Nanterre. Nous soutenons le mouvement étudiant et rappelons l’importance des dispenses d’assiduité permettant la mobilisation.
Quelle que soit la suite du débat parlementaire, nous appelons à poursuivre la contestation dans la durée. Les luttes sociales victorieuses, comme le CPE, se sont construites de manière non linéaire sur le temps long. Nous rappelons que le fonctionnement de notre système de retraites ne nécessite pas d’allongement de la durée de cotisation, et pourrait être pérennisé par une politique d’emploi.
Nous rappelons que les agents n’ont pas à se déclarer en grève en amont des journées de mobilisation ni à remplacer leurs collègues grévistes. Nous soutiendrons les collègues contre les injonctions à assurer le service contre leur volonté et le respect du droit de grève.
La visio-conférence en remplacement des cours en présentiel n’est pas réglementaire et constitue une atteinte au droit de grève des personnels et à la mobilisation des étudiant.e.s, ainsi qu’une rupture de l’égalité entre étudiant.es (comme le rappelle la motion du CA du 13 mars 2023). Nous appelons les étudiant-es à faire remonter aux équipes pédagogiques ces situations non réglementaires. Nous rappelons que le télétravail doit respecter le cadre réglementaire, sachant que la situation de grève ne constitue pas une situation exceptionnelle justifiant le recours au télétravail.
L’AG des personnels mandate l’intersyndicale pour poursuivre les discussions avec la présidence sur le respect des cadres réglementaires et du droit de grève d’une part, sur la question des retenues sur salaires liées à la grève d’autre part.
Nous appelons à nous réunir de nouveau en AG lundi 20 mars pour poursuivre la mobilisation, par la grève, la manifestation, la participation aux piquets de grève et aux actions, à l’université et dans d’autres secteurs (comme les éboueurs et des égoutiers de Vitry). Nous appelons à organiser des événements sur le campus pour mobiliser les étudiant-es et les collègues.
L’AG a évoqué les éléments suivants :
-Mardi 21/03 une conférence sur le système des retraites
-Organisation d’un débat sur la Caisse National d’Assurance Vieillesse un midi pour discuter de son fonctionnement
-Projections (La Sociale, ou plateforme Tenk met à disposition ses documentaires gratuitement pour nourrir les caisses de grève aussi), aussi les podcasts de Spectre comme support de débats possibles.
Université Paris 8 | Vincennes – Saint-Denis
18 avril 2023
L’Assemblée Générale des personnels syndiqué.e.s et non syndiqué.e.s s’est réunie ce jour, 18 avril.
Macron ayant annoncé ne pas s’arrêter et aller bien au-delà de cette contre-réforme des retraites, nous non plus nous ne nous arrêterons pas ! En effet, nous continuons à nous élever contre cette « contre-réforme » et à exiger son retrait, mais plus généralement contre le projet brutal de ce gouvernement. Nous dénonçons avec force ce déni de démocratie à coup de 49.3 et autre arsenal constitutionnel mais aussi cette répression d’Etat d’une rare violence. Dans nos universités, la politique de Macron se traduit par la sélection (parcoursup, monmaster.gouv), la précarisation des étudiant.e.s, l’augmentation sans précédent des droits d’inscription des étudiant.e.s extra-communautaires, une libéralisation de l’ESR.
Par ailleurs, dans notre université, nous déplorons l’incapacité de la CFVU à aboutir à des mesures de protection et de soutien aux étudiant·es mobilisé·es. A Paris 8, nous revendiquons aussi et toujours :
- la mise en application de la mensualisation du paiement des personnels précaires ainsi que la mise en place d’un plan de titularisation pour tou·tes les précaires qui le souhaitent
- une augmentation et une juste répartition des primes entre toutes les catégories de personnels
- le non-retrait de salaire des personnels mobilisé·es, en particulier des vacataires payé·es sur service fait
- la garantie de conditions de travail et d’études dignes : chauffage, sanitaires, locaux…
- la proposition de l’intersyndicale que le personnel de ménage comme celui du gardiennage soit réintégré dans le personnel de Paris 8
Nous ne pouvons considérer cette période comme « normale ». C’est pourquoi, il a été décidé de :
- Ne pas siéger au CSAE du 18 avril (CF mail des organisations syndicales)
- Se retrouver dès 7h30 devant l’Université
- Se réunir en Assemblée Générale plénière à 11h
- De préparer le 1er mai pour en faire un raz de marée
- D’appuyer toutes les initiatives locales, sectorielles… qui ont lieu quasi-quotidiennement :
- Rassemblement à l’occasion de la venue de Macron à Saint-Denis le 18 avril
- Grève des cheminots le 20 avril
- De continuer et amplifier la mobilisation au-delà du 1er mai (grève, AG, tournée des services et cours, initiatives surprises…).
6 mars 2023
L’assemblée générale s’oppose à la réforme du régime des retraites, ainsi qu’à l’ensemble des mesures actuelles visant à abîmer nos conditions de travail et d’études (LPR, sélection, réformes du chômage, des bourses, etc.) et aux lois sur l’immigration.
Elle a voté la grève le 7, 8 mars, reconductible le 9 mars 2023.
Nous avons voté pour réaliser une vraie grève : nous appelons tou-tes les BIATOSS à ne pas travailler et les enseignant-es à ne faire ni cours ni recherche, VRAIMENT !!
L’assemblée générale des personnels exige :
– que le CA de Paris8 banalise les cours le 7 et le 8 mars, à l’image de ce qu’a décidé le CA de Sorbonne Université ;
– que notre université reste accessible durant toute la durée de la mobilisation, pour que nous puissions continuer à nous mobiliser ensemble (pas de fermeture administrative de notre fac, pratique que nous considérons comme abusive).
Etant donné que la direction de notre université a déclaré qu’elle soutient le mouvement, nous exigeons :
1/ que les personnels, titulaires et non titulaires (vacataires, contrats étudiants, chargé-es de cours, ATER, contrat doctoral, contractuel-les sur convention), puissent venir librement en AG, sans sanction, notamment les jours où il n’y a pas grève ;
2/ que tous ces personnels soient payés les jours de grève ;
3/ que l’ENSEMBLE DU TÉLÉTRAVAIL SOIT BANNI les jours de grève (réunion et cours en visio, travail à la maison, etc.). Nous rappelons que le télétravail n’est réalisable que sur volontariat et que la grève ne fait pas partie des cas de forces majeurs pouvant entraîner l’enseignement à distance ou le télétravail (accord national entre le gouvernement et les organisations syndicales).
4/ que les affiches liées au mouvement social ne soient plus systématiquement retirées : la politique d’enlèvement des affiches est une incitation à écrire sur les murs.
Au niveau local, nous continuons à revendiquer des conditions de travail décentes (chauffage, ascenseurs, locaux), des primes justement réparties et des salaires décents pour tous-tes. Il est urgent que les vacataires soient payé-es régulièrement, de façon mensuelle (comme l’exige la loi).
Nous rappelons qu’il n’y a aucune obligation légale à se déclarer gréviste ; il appartient aux chef-fes de service de constater (ou non) qui a été en grève.
Nous revendiquons la retraite à 60 ans, à 37,5 annuités, la défense et l’extension des régimes spéciaux.
Université de Poitiers, UFR Sciences Humaines et Arts (SHA)
14 mars 2023
GRÈVE ACTIVE ET RECONDUCTIBLE !
ÉTUDIANT.ES ET PERSONNEL.LE.S
UNI.E.S JUSQU’AU RETRAIT DE LA RÉFORME !
L’assemblée générale des étudiant.e.s et personnel.les de SHA du 14 mars appelle à l’amplification de la grève du 15 mars à l’université et à la reconduction du mouvement dès le 16 mars. Après une mobilisation historique le 7 mars et des grèves massives dans plusieurs secteurs, c’est à l’université de prendre le relais !
Nous pouvons faire reculer le gouvernement sur les retraites – ce gouvernement qui veut aussi imposer aux jeunes le SNU (Service National Universel), qui pourrait devenir obligatoire pour tou.te.s les lycéen.ne.s, ce qui fait l’objet d’une opposition massive !
MERCREDI 15 MARS, TOU.TE.S DANS LA RUE !
ENSEIGNANT.E.S : Nous devons reconduire la grève pour répondre à l’appel à la mobilisation des étudiant.e.s ! Aucun cours ne doit avoir lieu pour que le mouvement puisse s’amplifier. L’intersyndicale personnel.le.s et étudiant.e.s veillera à ce que soit appliquée la consigne de bienveillance de la Présidence en ce qui concerne les présences ; les examens ne doivent pas porter sur les cours prévus les jours de mobilisation et doivent tenir compte de la possible poursuite des actions..
ÉTUDIANT.E.S : Plusieurs actions sont organisées quotidiennement par les organisations de jeunesse, rejoignez-les ! Des piquets de grève seront organisés sur chaque site pour informer, débattre et coordonner les actions. Jeudi à 12h30, un repas à 1 euro sera organisé sur le Campus devant le CROUS.
Motion des membres du laboratoire Printemps et de la filière sociologie de l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – UMR8085, le 24 mars 2023
24 mars 2023
Nous, membres du laboratoire Printemps et de la filière sociologie réuni·es en assemblée
générale ce 24 mars 2023, dénonçons l’usage par le gouvernement de l’article 49-3 qui
contourne les principes qui fondent notre démocratie. Le gouvernement impose ainsi une
réforme des retraites au mépris de l’opposition affirmée d’une très grande majorité de la
population, tant par les mobilisations dans la rue que par l’opinion publique.
La mobilisation en cours cristallise des années de mécontentement social marquées par une augmentation des inégalités et un mouvement général de précarisation dont les conséquences sont visibles dans l’ensemble des services publics, et notamment pour ce qui nous concerne, à l’université.
Nous soutenons par conséquent la mobilisation nationale et intersyndicale en cours contre la réforme des retraites et entendons participer à son amplification et sa poursuite par les formes qu’elle prendra (manifestations, grèves, référendum d’initiative partagée, etc…)
Nous nous opposons aussi à la pénalisation et à la répression du mouvement social, qui
touche particulièrement les étudiant·es, notamment à l’occasion des blocages.
Dans notre université, nous soutenons le mouvement des étudiant·es. Nous nous engageons à ne pas contrôler l’assiduité, et à ne pas tenir d’évaluation lors des jours de grève et de mobilisation. En outre, nous rappelons que le distanciel est une forme très dégradée d’enseignement et qu’aucune base juridique ou réglementaire ne permet d’y avoir recours à l’occasion de mouvements sociaux, comme cela a été rappelé par le communiqué intersyndical local ce 24 Mars.
Les jours de mobilisation nationale intersyndicale, nous appelons les organisatrices et
organisateurs de la vie scientifique du laboratoire à suspendre tous les événements qui
dépendent d’elles et eux et nous soutenons toutes les annulations et suspensions d’activités qui seront décidées par ses membres.
Solidaires avec les grévistes des autres secteurs professionnels et les étudiant·es en lutte,
nous appelons à participer sur nos lieux de travail aux assemblées générales afin de décider collectivement des modalités d’action et de grève permettant aux personnels de
l’enseignement supérieur et de la recherche d’apporter leur part au combat en cours et
notamment en contribuant aux caisses de grève nationales.
Nous invitons également les collègues à mobiliser les savoirs et méthodes des sciences
sociales pour contribuer à éclairer le débat public et combattre les formes de désinformation et les argumentations fallacieuses du gouvernement.
Nous invitons à participer massivement à la journée de grève et de mobilisation
intersyndicale du mardi 28 mars 2023.
Voté à l’unanimité des participants ce vendredi 24 mars.
Motion des membres du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA)
27 mars 2023
Nous, membres du LARHRA, enseignant·es chercheur·ses, personnels ITRF et ITA, titulaires et non-titulaires, dénonçons le déni de démocratie fondé sur un exercice du pouvoir autoritaire et des violences policières inacceptables. Nous contestons particulièrement le recours au 49-3 mis en œuvre dans le cadre de la réforme des retraites.
Nous exprimons notre opposition à cette réforme qui prévoit, entre autres, de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et d’augmenter le temps de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein. Cette réforme impacte l’ensemble des personnels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, quel que soit leur statut, particulièrement les femmes, et les carrières fractionnées (contractuel·les, vacataires). Nous déplorons cette mesure, dans un contexte de précarisation accrue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Nous affirmons également notre soutien à tou.te.s les travailleurs et travailleuses des différents secteurs mobilisés, dans le public et le privé. Plus largement, nous protestons contre le démantèlement des services publics et la casse des acquis sociaux.
Nous appelons nos collègues enseignant.es à refuser les cours en distanciel et à adapter les modalités d’évaluation pour ne pas pénaliser les étudiant.es mobilisé·es ou non. Nous rappelons que le télétravail relève d’une démarche volontaire et ne peut être imposé aux personnels.
Nous appelons à soutenir massivement la mobilisation contre cette réforme et invitons nos collègues à alimenter les caisses de grèves, à participer aux AG des personnels et à rejoindre toute initiative de mobilisation.
Motion du Séminaire Citindus (citoyenneté industrielle)
20 mars 2023
On arrête tout dans l’ESR !
La décision de l’exécutif d’activer l’article 49-3, jeudi 16 mars dernier, pour imposer l’adoption de la réforme des retraites a constitué un ultime coup de force et ajouté la crise politique à la crise sociale. En dépit d’une opposition massive de l’opinion et de la rue, de deux mois de mobilisation inégalée portée par un front syndical unanime, et de l’entrée en grève, parfois reconductible, de nombreux secteurs professionnels, le président de la République et son gouvernement continuent de vouloir nous priver des deux meilleures années de notre retraite. Ce mépris de la démocratie ne peut rester sans réaction.
La semaine qui s’ouvre est décisive. Si la censure est votée, la crise politique s’approfondira. Si elle est rejetée, ce qui est plus probable, l’adoption du projet mettra un peu plus d’huile sur le feu. Déjà, la radicalisation des actions protestataires et la répression aveugle qui s’abat sur les manifestant·es laissent craindre un événement irréversible.
Nous, travailleuses et travailleurs de la recherche scientifique, ne pouvons faire comme si de rien n’était, en continuant d’organiser séminaires, colloques, conférences ou jurys de soutenance. Nous appelons les organisateur·ices de la vie scientifique à suspendre tous les événements qui dépendent d’elles et eux. Nous appelons à participer sur nos lieux de travail aux Assemblées générales afin de décider collectivement des modalités d’action, à commencer par la grève, qui permettront aux personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’apporter leur part au combat en cours contre le projet de contre-réforme des retraites. Nous appelons à soutenir les étudiant·es qui sont particulièrement visé·es par la répression, notamment à l’occasion des blocages.
Cette semaine décidera du sort de notre démocratie. Toutes nos forces doivent pouvoir s’engager dans ce combat. Nous appelons à participer aux mobilisations qui rythmeront cette semaine décisive, notamment au rassemblement de l’ESR mercredi 22 mars à 12H30 devant le Ministère et à la journée nationale de grèves et de manifestations du jeudi 23 mars appelée par l’intersyndicale.
Motion de l’assemblée générale des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Île-de-France du 30 mars
30 mars 2023
La puissante mobilisation pour nos retraites ne faiblit pas, au contraire. A chaque rendez-vous, les jeunesses, notamment les étudiant·es et lycéen·nes, y prennent une place toujours croissante. Nous nous insurgeons une fois encore contre l’autoritarisme, la rétraction des libertés, le mépris du gouvernement pour les corps intermédiaires, pour nous tou·tes. Ce gouvernement ne tient que par la répression, il multiplie les violences policières pour défendre des politiques dont personnes ne veut, des politiques qui nous conduisent à la catastrophe comme ces bassines qui privatisent l’eau et aggravent la sécheresse. Nous exprimons notre solidarité avec toutes les victimes de ces politiques.
On est là ! Ensemble nous sommes puissant·es, ensemble nous allons gagner !
L’assemblée générale des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Île-de-France appelle à multiplier les actions locales sur nos lieux de travail (universités, UFR, IUT, services, labos, etc.) : projections, campagnes d’affichage, tractages, AG à tous les niveaux, motions, etc. La multiplication des AG dans chaque collectif de travail permettra de décider de modalités de mobilisation efficaces à une échelle pertinente, pour s’informer et s’organiser entre collègues. L’organisation de la mobilisation au niveau local doit permettre de construire la grève de toutes les activités pour les enseignant·es et chercheur·ses, ainsi que de proposer et de mettre en œuvre des agendas de mobilisation entre les grandes journées de mobilisation nationale, en lien avec les étudiant·es, l’ensemble des personnels de l’ESR et les autres secteurs professionnels mobilisés.
La diffusion des motions est un outil pour rendre visibles nos différentes actions – malgré le refus de certains canaux de diffusion scientifique – et nous encourager à amplifier la dynamique collective ! De manière générale, l’AG appelle les personnels de l’ESR à faire connaître leurs actions et agendas de mobilisation, pour toujours mieux nous coordonner et faire circuler les matériels militants. Mutualisons nos énergies, faisons fleurir partout les nouvelles formes de lutte, renforçons la mobilisation.
L’AG apporte surtout un soutien sans faille aux étudiant·es mobilisé·es. Au moment où la mobilisation étudiante prend de l’ampleur et se structure, donnant un nouveau souffle au mouvement social et aux travailleur·ses en grève, il est important de permettre aux étudiant·es de se mobiliser, d’une part, en agissant concrètement contre le distanciel et les fermetures administratives, et d’autre part, en réfléchissant dès maintenant aux modalités de validation du semestre. Les premiers reculs du gouvernement sur les revendications étudiantes (bourses, SNU, etc.) montrent bien l’enjeu de la participation de la jeunesse à la mobilisation sociale actuelle. Nous appelons à rejoindre le plus possible les étudiant·es dans les blocages, occupations, manifestations, à engager nos corps aux côtés des leurs. En particulier, l’AG appelle à rejoindre les prochaines actions organisées par la Coordination nationale étudiante (CNE) et l’interfac étudiante d’Ile-de-France. L’AG appelle aussi les collègues à condamner et à attaquer systématiquement les consignes ou recommandations de bascule en distanciel ou en télétravail qui sont adressées aux non-grévistes de l’ESR.
L’AG soutient aussi pleinement les revendications de tou·tes les travailleur·ses précaires de l’ESR, en particulier des vacataires toujours payé·es en-dessous du SMIC horaire – deux tiers des enseignant·es du supérieur pour seulement 0,6% des dépenses de l’ESR – qui demandent aux présidences des universités le doublement de leur rémunération par la déclaration de deux heures de vacations pour chaque heure face aux étudiant·es. Plus globalement, nous exigeons plus de postes et de moyens pour l’ESR, pour en finir avec la précarisation des étudiant·es et des personnels. Contre la sélection et la marchandisation qui aggravent les inégalités et les discrimination, nous défendons un service public de l’ESR ouvert à tou·tes.
L’AG renouvelle enfin son appel à donner aux différentes caisses de grève et à les faire fonctionner localement, pour que tou·tes les travailleur·ses puissent prendre part à la grève.
Soyons massivement en grève et dans la rue jeudi 6 avril, contre ce projet injuste et brutal de contre-réforme des retraites, contre la précarité et les conditions de travail et d’étude dégradées dans l’enseignement supérieur et la recherche ! Amplifions la mobilisation, durcissons le rapport de force pour gagner ce combat ! Un lieu de rendez-vous à 13h30 sera donné dès que possible, pour former un cortège ESR plus puissant encore dans la manifestation parisienne ! La prochaine assemblée générale des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Île-de-France se tiendra le vendredi le 7 avril à 12h30 dans un site parisien, le lieu précis sera communiqué dès que possible.
On continue, ensemble on va gagner !
Motion du CRESSPA
4 avril 2023
Nous, membres du Cresppa réuni·es en AG extraordinaire ce 4 mars 2023, dénonçons l’usage par le gouvernement de l’article 49-3 qui clôt un processus marqué par une succession de dispositifs institutionnels visant à contourner les principes qui fondent notre démocratie. Le gouvernement impose ainsi une réforme des retraites au mépris de l’opposition d’une très grande majorité de la population.
Nous nous opposons aussi à la pénalisation et à la répression du mouvement social, qui touche particulièrement les étudiant.e.s, notamment à l’occasion des blocages. Solidaires avec les salarié·es des autres secteurs professionnels et des étudiant·es en lutte, nous sommes aussi directement concerné·es par cette réforme. Notre appel s’inscrit dans une situation plus générale de luttes, menées dans différents pays, contre une précarisation croissante dans les secteurs publics et privés.
Dans les métiers de l’ESR, le recrutement est de plus en plus tardif et passe par des statuts précaires qui marquent une dégradation des conditions d’entrée dans la profession, et particulièrement pour les femmes. Rendre possible le recul jusqu’à 70 ans limitera d’autant plus l’accès à un poste stable pour les jeunes chercheur·es et personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur.
En conséquence, nous déclarons soutenir la mobilisation actuelle des membres de l’ESR, et en particulier les mobilisations des vacataires et des collègues précarisé·es.
Nous appelons plus largement les organisatrices·teurs de la vie scientifique à suspendre ou annuler tous les événements qui dépendent d’elles et eux et à ne pas prendre part à l’organisation de nouvelles activités scientifiques. Nous appelons à participer sur nos lieux de travail aux Assemblées générales afin de permettre aux personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’apporter leur part au combat en cours contre le projet de contre-réforme des retraites, y compris par la grève ou par l’organisation de journées « laboratoires morts ».
Nous appelons les membres de l’unité à participer aux journées de mobilisation de l’intersyndicale, notamment celle du jeudi 6 avril prochain.
Extrait de compte-rendu de l’AG des personnels de P8, « la flamme des luttes »
3 avril 2023
L’Assemblée Générale des personnel·les de Paris 8, réunie ce mardi 3 avril 2023, fait la proposition suivante, aux organisations syndicales de l’intersyndicale nationale, à la Coordination Nationale des Universités, à l’assemblée générale interfac, aux collectifs Facs et Labos en Lutte, Université Ouverte, etc.
Cette proposition est la suivante :
Nous faisons le bilan de la phase de luttes qui vient de s’écouler et qui a permis de rassembler un très large front syndical et citoyen sur le droit à la retraite et a conduit à isoler le pouvoir.
Cette phase risque de toucher à son terme avec la décision à venir du Conseil Constitutionnel. Si celle-ci ne nous donne pas satisfaction, nous entrerons dans un cycle de luttes sur une longue durée.
Dans ce contexte, pour maintenir et renforcer la mobilisation et sa popularité auprès des citoyen·nes de notre pays, notre Assemblée Générale propose d’organiser des grèves tournantes par secteurs. Chaque secteur en lutte concentrerait ses forces sur une semaine pleine afin d’obtenir un fort taux de grévistes et de bloquer totalement l’activité concernée. Les éboueurs ont montré l’exemple, les raffineurs ont pris le relais, les jeunes les soutiennent de toutes parts. Il s’agit donc de penser la suite. Le secteur choisi serait soutenu, aidé dans le blocage par les forces disponibles ailleurs et par l’appui des caisses de grève.
A la fin de cette semaine-là, le relais serait passé à un autre secteur, pour la semaine suivante, de façon anticipée et annoncée. Ce relai serait symbolisé médiatiquement par un passage de flambeau, symbole des jeux olympiques que nous reprenons à notre compte.
Si cette proposition est retenue, elle pourrait être mise en œuvre dans chaque région ou département avec des porteurs ou porteuses de flambeau des différentes organisations syndicales ou hors de ces organisations syndicales, avec un parcours annoncé permettant à la population de le soutenir.
Le mardi 3 avril 2023,
L’Assemblée Générale de Paris 8, soutenue par les syndicats de Paris 8 (en cours de signature)
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