Voici la liste des labos mobilisés recensés. Les motions votées et présentées sur les sites des labos sont accessibles en cliquant sur leur acronyme ou en bas de page.

TOUTES ET TOUS ENSEMBLE POUR ARRÊTER LA RECHERCHE ET L’UNIVERSITE LE 5 MARS

Si vous souhaitez ajouter un labo à cette liste (ou une motion en lien), vous pouvez écrire à labosmobilises@protonmail.com

  1. Acteurs, ressources et territoires dans le développement (ART-Dev)
  2. Adaptation et Diversité en Milieux Marins (AD2M)
  3. AG des Laboratoires de l’Université Toulouse II-Jean Jaurès
  4. AGORA
  5. Ambiances, Architectures, Urbanités (AAU)
  6. Aménagement des Usages des Ressources et des Espaces marins et littoraux (AMURE)
  7. Analyse comparée des pouvoirs (ACP)
  8. Anglophonie : Communautés, Ecritures (ACE)
  9. Anthropologie et histoire des mondes iantiques (ANHIMA)
  10. Archéologie des Amériques (ArchAm)
  11. Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (ASM)
  12. Archéologies et Sciences de l’Antiquité (ARSCAN)
  13. Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés (ARTEHIS)
  14. Archéozoologie, Archéobotanique, Sociétés, Pratiques, Environnements (AASPE)
  15. Archimède (Archimède)
  16. ARENES (ARENES)
  17. Arts, civilisations, histoire de l’Europe (ARCHE)
  18. Ausonius (Ausonius)
  19. BABEL
  20. Centre Amiénois de Recherche en Education et Formation (CAREF)
  21. Centre André Chastel (CAC)
  22. Centre Asie du Sud-Est (CASE)
  23. Centre Atlantique de Philosophie (CAPHI)
  24. Station Biologique de Roscoff (SBR)
  25. Centre Camille Julian (CCJ)
  26. Centre d’Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias (CARISM)
  27. Centre d’anthropologie culturelle (CANTHEL)
  28. Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation (CESCO)
  29. Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE)
  30. Centre d’Économie de l’Université Paris-Nord (CEPN)
  31. Centre d’Économie et de sociologie appliquées à l’Agriculture et aux Espaces ruraux (CESAER)
  32. Centre d’étude de la langue et des littératures françaises (CELLF)
  33. Centre d’Étude des Arts Contemporains (CEAC)
  34. Centre d’étude des discours, images, textes, écrits, communication (CEDITEC)
  35. Centre d’Étude des Mouvements Sociaux (CEMS)
  36. Centre d’Étude sur les Littératures Étrangères et Comparées (CELEC)
  37. Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET)
  38. Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS)
  39. Centre d’études des langues et littératures anciennes et modernes (CELLAM)
  40. Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC)
  41. Centre d’études des Relations des contacts linguistiques et littéraires (CERCLL)
  42. Centre d’Études en Civilisations Langues et Lettres Étrangères (CECILLE)
  43. Centre d’études en sciences sociales du religieux (CESOR)
  44. Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA)
  45. Centre d’études et de recherche en informatique et communication (CEDRIC)
  46. Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS)
  47. Centre d’études et de recherches comparées sur la création (CERCC)
  48. Centre d’études et de recherches de science administrative (CERSA)
  49. Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE)
  50. Centre d’études himalayennes (CEH)
  51. Centre d’Études Linguistiques (CEL)
  52. Centre d’Études Politiques de l’Europe Latine (CEPEL)
  53. Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (CECMC)
  54. Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation (CEMTI)
  55. Centre d’Études Turques, Ottomanes, Balkaniques et Centrasiatiques (CETOBaC)
  56. Centre d’Innovations en Télécommunications et Intégration de Services (CITI)
  57. Centre d’histoire sociale du XXe siècle (CHS)
  58. Centre de Linguistique en Sorbonne (CELISO)
  59. Centre de données socio-politiques (CDSP)
  60. Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire (CReAAH)
  61. Centre de Recherche en Arts et en Esthétique (CRAE)
  62. Centre de recherche en économie & management (CREM)
  63. Centre de Recherche en Géographie (LOTERR)
  64. Centre de Recherche en Géographie et Aménagement (CRGA-EVS)
  65. Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC)
  66. CEntre de REcherche en MAthématiques de la DÉcision (CEREMADE)
  67. Centre de Recherche en Psychologie : Cognition, Psychisme et Organisations (CRP-CPO)
  68. Centre de Recherche et d’Études Histoire et Sociétés (CREHS)
  69. Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA)
  70. Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie (CREDO)
  71. Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie (Criham)
  72. Centre de recherche inter-langues sur la signification en contexte (CRISCO)
  73. Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3)
  74. Centre de Recherche Psychanalyse Médecine et Société (CRPMS)
  75. Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP)
  76. Centre de recherche sur les identités nationales et l’interculturalité (CRINI)
  77. Centre de recherche sur l’industrie, les institutions et les systèmes économiques d’Amiens (CRIISEA)
  78. Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS)
  79. Centre de recherche sur les médiations (CREM)
  80. Centre de recherche sur les sociétés et environnements en Méditerranée (CRESEM)
  81. Centre de Recherches Anglophones (CREA)
  82. Centre de Recherches en Paléontologie (CR2P)
  83. Centre de Recherches Historiques (CRH)
  84. Centre de Recherches « Individus, Épreuves, Sociétés » (CERIES)
  85. Centre de recherches internationales (CERI)
  86. Centre de Recherches Moyen-Orient-Méditerranée (CERMOM)
  87. Centre de Recherches Risques et Vulnérabilités (CERREV)
  88. Centre de Recherches Sémiotiques (CERES)
  89. Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (CRESPPA)
  90. Centre de Sociologie des Organisations (CSO)
  91. Centre Émile Durkheim (CED)
  92. Centre Européen de Sociologie et Sciences Politiques (CESSP)
  93. Centre François Viète (CFV)
  94. Centre Georges Chevrier (CGC)
  95. Centre Interdisciplinaire d’Etudes et de Recherches sur l’Expression Contemporaine (CIEREC)
  96. Centre Interdisciplinaire de Recherche Culture Éducation Formation Travail – Éducation et scolarisation (CIRCEFT-ESCOL)
  97. Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et en formation (CIRNEF)
  98. CEntre Lasers Intenses et Applications (CELIA)
  99. Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (Clersé)
  100. Centre Maurice Halbwachs (CMH)
  101. Centre Max Weber (CMW)
  102. Centre Michel de Boüard-Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (CRAHAM)
  103. Centre Nantais de Sociologie (CENS)
  104. Centre Norbert Elias (CNE)
  105. Centre Pierre Naville (CPN)
  106. Centre Population et Développement (CEPED)
  107. Centre Tourangeau d’Histoire et d’études des Sources (CETHIS)
  108. Centre Universitaire de Recherches Administratives et Politiques de Picardie (CURAPP-ESS)
  109. CItés, TERritoires, Environnement et Sociétés (CITERES)
  110. Clinique de l’Acte et PsychoSexualité (CAPS)
  111. COACTIS (COACTIS)
  112. Cognitions humaine et artificielle (CHArt)
  113. Conflits, représentations et dialogues dans l’univers anglo-saxon (CORPUS)
  114. Confluences (SFR Confluences)
  115. Connaissance Organisation et Systèmes TECHniques (COSTECH)
  116. Croyance, Histoire, Espace, Régulation Politique et Administrative (CHERPA)
  117. Cultures et Environnements Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (CEPAM)
  118. De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (PACEA)
  119. Démographie des populations du Sud-INED
  120. Développement & Sociétés (DS)
  121. Domaine expérimental de Saint-Laurent-de-la-Pree (DSLP)
  122. Dynamiques et Écologie des Paysages Agriforestiers (DYNAFOR)
  123. Dynamiques et enjeux de la diversité linguistique et culturelle (DYNADIV)
  124. Dynamiques Européennes (DynamE)
  125. Eco-anthropologie (EA)
  126. École française d’Athènes (EFA)
  127. École française de Rome (EFR)
  128. École, Mutations, Apprentissages (EMA)
  129. Édition, Littératures, Langages, Informatique, Arts, Didactique, Discours (ELLIADD)
  130. Éducation, Discours, Apprentissages (EDA)
  131. Éducation et Diversité en espaces Francophones (FRED)
  132. Éducation, Cultures, Politiques (ECP)
  133. Entrepôts, Représentation et Ingénierie des Connaissances (ERIC)
  134. Équipe de recherche de Lyon en sciences de l’Information et de la COmmunication (ELICO)
  135. Équipe de Recherche Interdisciplinaire sur les Îles Britanniques, l’Irlande et l’Amérique du Nord (ERIBIA)
  136. Équipe de Recherche sur les Mutations de l’Europe et de ses Sociétés (ERMES)
  137. Espaces et Sociétés (ESO)
  138. Esthétiques, sciences et technologies du cinéma et de l’audiovisuel (ESTCA)
  139. Études Montpelliéraines du Monde Anglophone (EMMA)
  140. Études Romanes (ER)
  141. Études sur les sciences et les techniques (EST)
  142. Evolutionary Biology and Ecology of Algae (EBEA)
  143. Expérience Ressources Culturelles Éducation (EXPERICE)
  144. Fécondité, familles, conjugalités-INED
  145. Fédération Île-de-France de Recherche sur l’Environnement (21 labos) (FIRE)
  146. France, Amériques, Espagne – Sociétés, pouvoirs, acteurs (FRAMESPA)
  147. Genre, sexualité et inégalités-INED
  148. Géographie-Cités (Géographie-Cités)
  149. Gestion de l’eau, acteurs et usages (G-EAU)
  150. Groupe d’Étude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS)
  151. Groupe d’Études et de Recherche Interdisciplinaire en Information et Communication (GERIICO)
  152. Groupe de recherche en droit, économie et gestion (GREDEG)
  153. Groupe de Recherche Identités et Cultures (GRIC)
  154. Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (GRHAPES)
  155. Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (GRIPIC)
  156. Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés Contemporaines (GRESCO)
  157. Habiter le monde (Habiter le monde)
  158. Hellénisation et romanisation dans le monde antique (HERMA)
  159. Histoire, Archéologie, Littérature des Mondes Anciens (HALMA)
  160. Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (CIHAM)
  161. Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique (HNHP)
  162. Histoire et populations-INED
  163. Histoire-Territoire-Mémoire (HisTeMé)
  164. HydroSciences Montpellier (HSM)
  165. Identité et différenciation de l’espace, de l’environnement et des sociétés (IDEES)
  166. Identité et Subjectivité (IS)
  167. Innovation
  168. Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC)
  169. Institut d’Études Européennes (IEE)
  170. Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM)
  171. Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST)
  172. Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC)
  173. Institut de biologie Paris-Seine (IBPS)
  174. Institut de biologie physico-chimique (IBPC)
  175. Institut de Géographie et d’Aménagement (IGARUN)
  176. Institut de Mathématiques de Marseille (I2M)
  177. Institut de Mathématiques de Toulouse (IMT)
  178. Institut de Recherche en Informatique Fondamentale (IRIF)
  179. Institut de recherche en Musicologie (IREMUS)
  180. Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales (IRISSO)
  181. Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
  182. Institut de recherche mathématique de Rennes (IRMAR)
  183. Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel (IRCAV)
  184. Institut de recherche sur les Archéomatériaux – Centre de recherche en physique appliquée à l’archéologie (IRAMAT-CRP2A)
  185. Institut de Recherches et d’Études sur les Mondes Arabes et Musulmans (IREMAM)
  186. Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHIS)
  187. Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB)
  188. Institut des langues et cultures d’Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (ILCEA4)
  189. Institut des Molécules et Matériaux du Mans (IMMM)
  190. Institut des mondes africains (IMAF)
  191. Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman (IMAGER)
  192. Institut des NanoSciences de Paris (INSP)
  193. Institut des Neurosciences Paris-Saclay (Neuro-PSI)
  194. Institut des Sciences sociales du Politique (ISP)
  195. Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France (ISCPIF)
  196. Institut Français de Géopolitique (IFG Lab)
  197. Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)
  198. Institut Français du Proche-Orient (IFPO)
  199. Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC)
  200. Institut Jean le Rond d’Alembert
  201. Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM)
  202. Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société (IDHES)
  203. Interaction, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles (INTRU)
  204. Justice sociale (Pacte)
  205. Justice, Espace, Discriminations, Inégalités (JEDI)
  206. L’Antique, le Moderne (LAMo)
  207. Lab’Urba (Lab’Urba)
  208. Laboratoire Amiénois de Mathématique Fondamentale et Appliquée (LAMFA)
  209. Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement (LAVUE)
  210. Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI)
  211. Laboratoire Charles Fabry (LCF)
  212. Laboratoire Chine, Corée, Japon (CCJ)
  213. Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans (LAUM)
  214. Laboratoire d’aérologie (LA)
  215. Laboratoire d’analyse et de mathématiques appliquées (LAMA)
  216. Laboratoire d’Anthropologie et de Psychologie Cliniques, Cognitives et Sociale (LAPCOS)
  217. Laboratoire d’Anthropologie Sociale (LAS)
  218. Laboratoire d’Ecologie alpine de Grenoble (LECA)
  219. Laboratoire d’économie de Dauphine (LEDA)
  220. Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST)
  221. Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (LESC)
  222. Laboratoire d’études de genre et de sexualité (LEGS)
  223. Laboratoire d’études et de recherche en sociologie (LABERS)
  224. Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (LESA)
  225. Laboratoire d’Etudes Romanes (LER)
  226. Laboratoire d’Études Sociologiques sur la Construction et la Reproduction Sociales (LESCORES)
  227. Laboratoire d’Informatique de Paris-Nord (LIPN)
  228. Laboratoire d’Informatique et Systèmes (LIS)
  229. Laboratoire d’Informatique Fondamentale et Appliquée de Tours (LIFAT)
  230. Laboratoire d’Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN)
  231. Laboratoire de Biologie Intégrative des Modèles Marins (LBI2M)
  232. Laboratoire de Biométrie et Biologie Évolutive (LBBE)
  233. Laboratoire de Changement Social et Politique (LCSP)
  234. Laboratoire de Géographie Physique (LGP)
  235. Laboratoire de L’Éducation (LLE)
  236. Laboratoire de Linguistique et Didactique des Langues Étrangères et Maternelles (LIDILEM)
  237. Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (LAMOP)
  238. Laboratoire de Neurosciences Cognitives (LNC)
  239. Laboratoire de Phonétique et Phonologie (LPP)
  240. Laboratoire de Physique de l’Ecole Normale Supérieure (LPENS)
  241. Laboratoire de Physique des Lasers (LPL)
  242. Laboratoire de Physique des Lasers, Atomes et Molécules (PHLAM)
  243. Laboratoire de Physique des Plasmas (LPP)
  244. Laboratoire de Physique des Solides (LPS)
  245. Laboratoire de Physique et d’étude des matériaux (LPEM)
  246. Laboratoire de Physique Nucléaire et des Hautes Énergies (LPNHE)
  247. Laboratoire de Physique Subatomique & Cosmologie (LPSC)
  248. Laboratoire de Physique Théorique et de la Matière Condensée (LPTMC)
  249. Laboratoire de Psychologie Caen Normandie (LPCN)
  250. Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS)
  251. Laboratoire de psychologie sociale : Contextes et régulation (LPS)
  252. Laboratoire de recherche en informatique de Sorbonne Université (LIP6)
  253. Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHA)
  254. Laboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones (LARCA)
  255. Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (SOPHIAPOL)
  256. Laboratoire des Dynamiques Sociales (DySoLab)
  257. Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR)
  258. Laboratoire des Sciences de l’Information et de la Communication (LabSIC)
  259. Laboratoire des Sciences Sociales du Politique (LaSSP)
  260. Laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces (LADYSS)
  261. Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD)
  262. Laboratoire Image, Ville, Environnement (LIVE)
  263. Laboratoire Interdisciplinaire d’Etudes du Politique Hannah Arendt de Paris Est (LIPHA)
  264. Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités – Fonds Yan Thomas (LIER-FYT)
  265. Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES)
  266. Laboratoire interdisciplinaire en physique (DYSCO)
  267. Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (LISE)
  268. Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST)
  269. Laboratoire inter-universitaire de recherche en didactique des langues (LAIRDIL)
  270. Laboratoire Jacques Louis Lions (LJLL)
  271. Laboratoire Jean Perrin (LJP)
  272. Laboratoire junior Contraception&Genre (Contraception&Genre)
  273. Laboratoire Langages, Littératures, Sociétés, Etudes Transfrontalières et Internationales (LLESTI)
  274. Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (2L2S)
  275. Laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques (LMPQ)
  276. Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES)
  277. Laboratoire Mémoire, Cerveau & Cognition (LMC2)
  278. Laboratoire Ondes et Milieux complexes (LOMC)
  279. Laboratoire Parole et Langage (LPL)
  280. Laboratoire Population, Environnement, Développement (LPED)
  281. Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-ViS)
  282. Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS)
  283. Laboratoire Universitaire Histoire Cultures Italie Europe (LUHCIE)
  284. Laboratoire Ville, Mobilité, Transport (LVMT)
  285. Laboratoires SHS Poitiers
  286. Langues et civilisations à tradition orale (LACITO)
  287. Les Afriques dans le Monde (LAM)
  288. Lettres, arts du spectacle, langues romanes (LASLAR)
  289. Lettres et Civilisations Etrangères (LCE)
  290. Lettres, Idées, Savoirs (LIS)
  291. Logement, inégalités spatiales et trajectoires-INED
  292. Maison de la Recherche en Sciences Humaines de Caen (MRSH)
  293. Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH)
  294. Marge
  295. Matériaux et Phénomènes Physiques (MPQ)
  296. Mécanismes Adaptatifs & Evolution (MECADEV)
  297. Médialab (Médialab)
  298. Migrations internationales et minorités-INED
  299. Migrations Internationales, Espaces et Sociétés (MIGRINTER)
  300. Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS)
  301. Mobilité, parcours et territoires-INED
  302. Mobilités, Réseaux, Territoires, Environnement (MRTE)
  303. Mondes Américains (Mondes Américains)
  304. Mortalité, santé, épidémiologie-INED
  305. MSH Mondes (MSH Mondes)
  306. MUSIDANCE (MUSIDANCE)
  307. Observatoire sociologique du changement (OSC)
  308. Pacte, Laboratoire de sciences sociales (PACTE)
  309. PASSAGES
  310. Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (PHARE)
  311. PHysicochimie des Electrolytes et Nanosystèmes InterfaciauX (PHENIX)
  312. PLEIADE (PLEIADE)
  313. Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique (PRODIG)
  314. POUCHET
  315. Professions, institutions, temporalités (PRINTEMPS)
  316. Psychologie Clinique, Psychopathologie, Psychanalyse (PCPP)
  317. Recherches en Economie Gestion AgroRessources Durabilité Santé (REGARDS)
  318. Recherches en Psychopathologie et Psychanalyse (RPpsy)
  319. République des savoirs: Lettres, Sciences, Philosophie
  320. Santé et droits sexuels et reproductifs-INED
  321. Sciences – Philosophie – Histoire (SPHERE)
  322. Science, philosophie, humanités (SPH)
  323. Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe (SAGE)
  324. Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale – Méditerranée (TELEMMe)
  325. Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale (TDMAM)
  326. Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (THALIM)
  327. Trajectoires. De la sédentarisation à l’État (TRAJECTOIRES)
  328. Territoires, Villes, Environnement & Société (TVES)
  329. Textes, Représentations, Archéologie, autorité et Mémoire de l’antiquité à la renaissance (TRAME)
  330. Théoriser et Modéliser pour Aménager (THEMA)
  331. Transversalités critiques et Savoirs Minoritaires (TRANSMIS)
  332. Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (TRACES)
  333. Triangle. Action, discours, pensée politique et économique (TRIANGLE)
  334. Unité de Recherche de Zoologie Forestière (URZF)
  335. Unité de Recherche Migrations et Société (URMIS)
  336. Vision, Action, Cognition, Institut de Psychologie (VAC)

Liste de motions de labos (qui n’apparaissent pas sur les sites des labos)

Acteurs, ressources et territoires dans le développement (ART-Dev)

Motion votée le 27 janvier 2020 par les membres de l’UMR ART-Dev réuni.e.s en Assemblée Générale extraordinaire. Nous, membres de l’UMR ART-Dev réuni.e.s en AG extraordinaire le 27 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie, en particulier au projet de réforme des retraites et à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Prolongeant de multiples réformes ayant touché le monde du travail en général, et l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) en particulier, ces lois vont encore approfondir la dégradation des conditions de travail et nos missions de service public. Nous lançons un appel à la mobilisation et à la lutte pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire. Titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Le recours aux vacations se fait parfois hors de tout cadre légal. Les structures de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillées de leurs prérogatives. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les rapports préparatoires à la LPPR prévoient ainsi pour les enseignant.e.s et chercheur.se.s et les personnels BIATSS et ITA :

  • l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, CDI de projets, etc.) ;
  • le renforcement de la logique managériale dans l’ESR : multiplication des primes variables, primat de la logique d’appels à projets comme mode de financement de la recherche, augmentation de la concurrence entre unités de recherche avec des dotations aux laboratoires en fonction de l’évaluation HCERES ;
  • la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD ;
  • le non-paiement des heures complémentaires ;
  • l’instauration d’un système de régulation collectif des charges d’enseignement au niveau de la composante (UFR, faculté, département) en y intégrant les laboratoires (les « excellents » en recherche ayant moins de charges d’enseignement au détriment des « moins excellents ») ;
  • la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs (ces fonctions seraient alors assurées par les universités, ce qui ouvrirait la voie à des logiques localistes).
    Cette réforme généralise la précarisation, asservit toute pensée à la logique managériale, anéantit la liberté d’étude et de recherche. Les propos du Président Directeur Général du CNRS, qui appelle à une loi « inégalitaire » et « darwinienne », ou du Président de la République, hiérarchisant les chercheur.e.s entre les « mauvais » et les « plus performants », nous paraît dangereuse et contraire à l’esprit même du service public de la recherche.
    Au-delà de la LPPR, la logique qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la contreréforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais leurs effets délétères se conjuguent. Ces décisions politiques remettent en cause les logiques de solidarité nationale, et accentuent le démantèlement des services publics. À titre d’exemples :
  • Dans un secteur où l’entrée en poste se fait entre 30 et 35 ans au minimum, avec des carrières en pointillés avant cette tranche d’âge, la réforme des retraites va directement nous affecter en nous faisant perdre a minima plusieurs centaines d’euros par mois à l’âge de la retraite, et reculer l’âge de départ à la retraite à 64 ans, et même 67 ans pour nos jeunes collègues.
  • Dans un secteur où de nombreux précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de nombreux.ses travailleurs et travailleuses de l’ESR.
    Enfin, ces transformations de l’ESR vont de pair avec les pratiques accrues de sélection des étudiant.e.s via Parcoursup ou via les frais d’inscriptions (étudiant.e.s étrangers) qui portent atteinte à l’accès de tou.te.s à des études gratuites de qualité. Aussi, nous affirmons notre soutien plein et entier aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’elles et ils subissent et appelons à ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent.
    Dans ces conditions, il est impensable de faire comme si de rien n’était en participant au fonctionnement habituel de l’université et des institutions de recherche. L’UMR ART-Dev lance un appel à toutes les autres unités de recherche pour engager une réflexion et une mobilisation collectives à l’échelle locale (dès la semaine du 3 février) pour définir des propositions alternatives pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche. Il s’agira à cette occasion de penser des modalités d’action collective pour faire valoir nos revendications.

AG des Laboratoires de l’Université Toulouse II-Jean Jaurès

L’AG inter-laboratoires réunissant plus de 200 membres des laboratoires de l’Université Toulouse II-Jean
Jaurès, le 30 janvier 2020 (Chercheur.e.s, Enseignant.e.s-chercheur.e.s, Personnels d’appui BIATSS et ITA,
Doctorant.e.s), informée des rapports de préparation à la LPPR et des déclarations de Mme la ministre F. Vidal :

  • Exprime son rejet catégorique de toute mesure tendant à mettre en cause le statut des chercheur.e.s et des enseignant.e.s chercheur.e.s et à précariser davantage encore l’emploi universitaire comme celui des différents EPST (Tenure track, « CDI sur projet »).
  • Et son rejet de toute politique tendant à vider les laboratoires de toute substance en les privant de financements récurrents au profit des seuls financements sur projet.
  • Exige le maintien des structures paritaires d’évaluation, avec prise en compte de toutes les activités.
  • Affirme son soutien aux logiques de coopération scientifique contre la mise en concurrence systématique et son attachement au pluralisme et à la liberté de la recherche. Nous réaffirmons notre attachement au modèle d’enseignement supérieur et de recherche français et notre adhésion aux conclusions de la consultation réalisée en 2019 par les sociétés savantes et aux propositions élaborées au printemps 2019 par le Comité national de la Recherche Scientifique et notamment :
  • L’augmentation du budget de la recherche publique à au moins 1 % du PIB
  • Le renforcement de l’emploi permanent et statutaire, pour lutter contre la précarité croissante des docteurs et des personnels de l’ESR
  • La garantie et l’augmentation significative des budgets récurrents des laboratoires afin de permettre à tous les chercheurs et enseignants-chercheurs d’avoir les moyens de mener leurs missions sans avoir nécessairement à recourir à des appels à projets chronophages et stérilisants
  • Le retour à un équilibre entre enseignement et recherche selon les meilleures normes internationales, avec des sabbatiques réguliers, l’allégement des charges administratives et le refus de l’augmentation du service d’enseignement
    Nous apportons notre soutien aux revendications des chargé.e.s de cours et autres enseignant.e.s et chercheur.e.s précaires de notre établissement, actuellement mobilisés, et dont le présent semble avoir été choisi par le gouvernement pour dessiner l’avenir de l’ESR :
  • La contractualisation et le paiement mensuel immédiat et un plan de titularisation ambitieux
  • La revalorisation des salaires : le salaire des vacataires est à 17 centimes en-dessous du SMIC, pour le même travail que les titulaires ! Oui, depuis le 1er janvier 2019, les vacataires sont payé-es en dessous du SMIC !
  • Pas d’économies sur le volume d’heures, et le paiement de toutes nos heures de travail et pas uniquement de cours (séances de cours et temps de préparation correspondant, suivi des étudiant-es, réunions pédagogiques, surveillances d’examen, corrections etc.)
    En réponse à ces prises de position : nous demandons aux responsables des laboratoires, aux directeurs.trices de composantes de s’associer à la grève administrative et éventuellement au mouvement de démissions qui se préparent.
    Nous mandatons la présidente de l’UT2J pour faire part à la CPU de notre refus de la LLPR telle qu’elle semble se profiler aux regards des déclarations de la Ministre de l’ESR et des rapports de préparation. Nous mandatons une délégation à la coordination nationale des « facs et labos en lutte » à la bourse du travail de Saint-Denis les 1er et 2 février. Nous réaffirmons notre opposition au projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement et dont les modalités actuelles aboutiront à une brutale diminution des pensions, en particulier pour les femmes. Enfin, nous appelons donc à participer massivement à la manifestation interprofessionnelle de jeudi 6 février à 10h à Saint Cyprien, appelons tous les membres de notre établissement et de nos laboratoires à faire grève ce 6 février et à se réunir à nouveau en AG jeudi prochain à 14h.

AGORA

Motion du Conseil de Laboratoire d’AGORA (EA 7392) – CY Cergy Paris Université
Le projet de la future Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche (LPPR) est présentée dans un contexte de lutte et de rejet massif de la réforme des retraites ainsi que des décrets d’application de la loi de transformation de la Fonction Publique. Ceci nous amène à prendre position contre le démantèlement de nos statuts d’enseignements-chercheurs.
Rappelons que les principaux éléments annoncés par les groupes de travail préparatoire à la LPPR sont les suivants:

  • Suppression de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, suppression de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et, comme conséquence, de la rémunération des heures complémentaires ce qui est déjà pratiquée dans certaines universités. Les charges d’enseignement pourraient être calculées selon un système complexe (en ECTS et non plus en heures), et fixées au cas par cas dans les universités, voire les UFR ou les départements, en fonction des nécessités de service
  • Généralisation de contrats de travail d’exception
  • Extinction progressive du corps de maîtres de conférences, « recrutement conditionnel ou titularisation conditionnelle » des professeurs afin de réduire le nombre de titulaires et de remplacer peu à peu les maîtres de conférence par des contractuels
  • Renforcement de la gestion managériale et de la recherche sur projets au détriment de la recherche fondamentale, promouvant un système où l’on ne trouve que ce que l’on a annoncé chercher, et concentration du pouvoir décisionnaire en matière de grandes orientations de la recherche dans les plus hautes instances de l’État, d’un HCERES qui serait transformé en organe de contrôle, voire suppression des structures collégiales (CNU, Comité national du CNRS)
  • Mise en concurrence généralisée, et accroissement de l’écart salarial entre personnels de même catégorie
    Si ces éléments obtiennent force de loi, nous nous trouvons face à une remise en cause des missions de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette loi aboutirait à mettre tout le monde en concurrence : les établissements d’enseignement supérieurs entre eux (avec un système à double vitesse entre établissements d’élite et collèges universitaires) ; les enseignants-chercheurs entre eux (avec des chercheurs d’un côté et des enseignants de l’autre) et les sections CNU entre elles (avec l’abandon de l’enseignement et de la recherche dans certaines disciplines jugées non « stratégiques »).
    Cette course à la concurrence pour les financements par projets transforme le rôle initial des enseignant-chercheurs et porte atteinte à leur liberté de recherche et à leurs statuts. Il transforme également le fonctionnement collégial de l’organisation de la recherche en une organisation pyramidale qui détruit notre université en imaginant que la notion pseudodarwinienne de « survie du plus apte » est la seule solution pour sortir de la crise de l’ESR.
    Les conséquences que pourrait avoir cette loi sur un laboratoire de recherche comme AGORA sont évidentes. Dès lors, les chercheurs et doctorants du laboratoire appellent l’ensemble des collègues à la vigilance et à la mobilisation pour s’opposer à toute tentative de déstabilisation du cadre des activités d’enseignement et de recherche à l’université.

BABEL

Nous, membres du Conseil de laboratoire BABEL EA 2649 (langues, littératures, civilisations & sociétés), réunis ce lundi 3 février 2020, nous déclarons mobilisé·e·s contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), dont les orientations figurent dans trois rapports récemment remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. La lecture de ces rapports est alarmante :

  • le projet de loi envisagé remet en cause de manière fondamentale le statut des enseignant·e·s-chercheur·e·s (suppression de la clause d’accord des intéressé·e·s pour la modulation du service, fin de la référence aux 192 heures TD et donc du paiement des heures complémentaires) ;
  • il menace d’accroître la précarisation de tous les personnels avec généralisation des CDD, multiplication des recrutements sur missions ponctuelles et mise en place d’un système de titularisation conditionnelle (tenure track) ;
  • il ouvre la voie au localisme et aux inégalités de traitement en réduisant le rôle des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi des carrières ;
  • il tente d’imposer à l’université « le déploiement d’une […] culture du management et de l’évaluation » qui lui est profondément étrangère et une logique délétère de concurrence généralisée (évaluation sur des critères étroits de productivité inadaptés à la recherche comme à l’enseignement).
    De telles dispositions ne répondent en rien à la crise aiguë que traverse l’université (postes gelés, conditions de travail dégradées, personnels sous pression, précarité des étudiant·e·s et des personnels contractuels) et laissent au contraire présager son aggravation.
    Parce qu’il poursuit le même objectif politique, nous nous opposons également au projet de réforme des retraites, déjà contesté dans la rue depuis le 5 décembre 2019.
    Pour toutes et tous, cette réforme signifie une baisse du niveau des pensions, l’allongement de la durée des carrières et un affaiblissement du système par répartition – fondé sur la solidarité entre générations – au bénéfice d’un système par capitalisation. L’adoption d’un régime par points prétendument universel n’est rien
    d’autre qu’un nivellement des retraites par le bas qui nuira à l’attractivité de la fonction publique et donc à la qualité des services publics, celui de l’éducation notamment.
    Comme d’autres laboratoires de recherche, nous nous joignons au mouvement social. Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire, personnels et étudiant·e·s, à lutter collectivement contre ces deux projets de loi en participant aux actions et assemblées générales locales et aux journées de mobilisation nationale à venir
    Motion votée à l’unanimité le 3 février 2020.

Centre Asie du Sud-Est (CASE)

Le Centre Asie du Sud-Est (UMR 8170, CNRS-EHESS-INALCO) exprime son inquiétude et son indignation face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. Il souligne que ces rapports proposant des « solutions » aux problèmes dénoncés vont en réalité aggraver ces problèmes, qui présentent des recettes d’économies budgétaires éculées comme des modalités supposément « modernes » d’organisation des universités.

Le Centre Asie du Sud-Est rappelle la nécessité d’entendre les chercheurs et chercheuses concerné-e-s, et l’importance de conserver un service public de la recherche prenant en considération la diversité des disciplines et objets représentés, plutôt que concentrer les moyens sur un nombre restreint d’objets et de thématiques viables commercialement ou correspondant aux modes de l’instant, comme on peut le craindre si les pistes envisagées sont suivies

En conséquence, l’UMR CASE, réunie en Conseil de laboratoire, appelle à la mobilisation et soutient la grève de la recherche pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

Plusieurs laboratoires, revues, etc. ont fait ailleurs des propositions, que nous n’avons pas mentionnées dans cette motion mais qui peuvent être des pistes pour ceux qui souhaitent mettre en place des actions, telles que :

  • indiquer dans nos signatures de message notre mobilisation contre ce projet de réforme (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat »
  • pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.),
  • informer les étudiant·e·s sur les conséquences de ces réformes dans nos cours ou en mettant en place des espaces de mobilisation.
  • inviter les revues pour lesquelles nous réalisons des évaluations à se positionner contre les projets (comme l’ont fait Politix, Genèses, Actes de la recherche en sciences sociales, Critique internationale, Sociétés Contemporaines, et bien d’autres).
  • publier des analyses ou des tribunes, y compris dans la presse, en tant qu’universitaires, chercheurs, intellectuels, afin de ne pas laisser la parole sur l’université et l’ESR à celles et ceux qui défendent des logiques marchandes et comptables.
  • converger avec les mouvements sociaux en cours contre la politique néolibérale de casse des services publics et de dégradation à la fois des conditions de travail et des droits à la retraite et contribuer aux caisses de grève locales et/ou nationales

Centre d’Analyse et de Recherche Interdisciplinaires sur les Médias (CARISM)

Les membres de l’Institut français de presse/ Carism réunis le 23 janvier 2020 expriment leurs vives inquiétudes sur l’avenir de l’enseignement et de la recherche en France. En soutien à la mobilisation en cours, les séminaires de recherche du laboratoire sont annulés jusqu’à nouvel ordre.
La réforme des retraites fragilise les fonctionnaires dans leur ensemble, l’enseignement supérieur et la recherche n’est pas un secteur épargné. De plus, les trois rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche laissent présager une détérioration de ce qui est au coeur de notre métier, une mission de service public d’éducation et de recherche. Si nous sommes d’accord avec le constat du manque de financements, de la faiblesse des salaires des universitaires, largement inférieurs à la moyenne européenne et décroissants depuis des années, et du manque de personnels, nous n’approuvons pas les orientations proposées qui reposent sur une vision néo-libérale et managériale de la production scientifique.
Trois points fédèrent plus particulièrement nos inquiétudes :
• Les risques d’atteintes à la liberté académique par l’établissement de contrats d’objectifs, de moyens et de performance, conclus entre les universités, les organismes de recherche et le MESRI.
• La précarisation, déjà largement en cours, qui serait accentuée par la remise en cause du statut d’enseignant-chercheur avec la mise en place des tenure tracks et la modulation des services obligatoires. Nous craignons aussi les pressions à la performance sur les doctorantes et doctorants et la dégradation du statut des BIATOSS par la généralisation des “CDI de projet”.
• Le poids encore accru de l’évaluation et de la mise en compétition dans la recherche qui ne peut que détériorer l’atmosphère de travail entre collègues au lieu de créer des synergies.
En attendant les propositions définitives de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, les enseignantes chercheuses, enseignants chercheurs, doctorantes et doctorants de l’IFP/Carism de l’université Panthéon-Assas réunis le 23 janvier 2020, appellent ainsi à la vigilance.

Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO)

Motion des membres de l’unité mixte de recherche CESCO (Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation), Muséum national d’histoire naturelle, Centre national de la recherche scientifique, Sorbonne Université, réunis en Assemblée générale extraordinaire le 28 janvier 2020.
Constatant que les préconisations des rapports des trois groupes de travail missionnés par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) vont généralement à l’encontre des recommandations issues des personnels de l’ESR, ce qui laisse craindre un manque d’écoute et de démocratie dans l’élaboration du projet de loi,
Consciente que les défis environnementaux et sociaux auxquels doit répondre la recherche demandent un travail collaboratif, interdisciplinaire et de long terme,
l’Assemblée générale (AG) du CESCO déclare le laboratoire mobilisé contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Cette mobilisation s’inscrit dans le contexte de la mobilisation contre la réforme des retraites, qui menace l’attractivité des carrières dans l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR), et de la défense du service public.
Nous manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »). Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :

  • Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATS et ITA
  • Place disproportionnée de la compétition utilisant des critères subjectifs et discutables, à tous les niveaux, comme moteur d’amélioration de la recherche, alors que des approches scientifiques démontrent l’inefficacité de cette compétition
  • Limitation de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme.
  • Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance du chercheur.euse
  • Remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.euse (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des nonstatutaires/ précaires)
  • Hiérarchisation des fonctions de recherche et d’enseignement, avec un enseignement présenté comme une « punition »

Centre d’études des langues et littératures anciennes et modernes (CELLAM)

Nous, membres (doctorants et docteurs, ATER, PRAG/PRCE, PAST, enseignants et enseignants-chercheurs vacataires, contractuels et titulaires, personnels BIATSS, membres émérites et associés) de l’unité d’accueil du CELLAM, Centre d’Étude des Langues et Littératures Anciennes et Modernes de l’Université Rennes 2, réunis en assemblée générale le 13 février 2020, manifestons notre solidarité avec le mouvement social contre la destruction du système actuel des retraites et exprimons notre vive opposition au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Tout comme la réforme du CAPES, elle va dans le sens d’une dévalorisation et d’une précarisation accrues des métiers de l’enseignement et de la recherche. Nous soutenons le mouvement de grève engagé par de nombreux laboratoires, institutions universitaires et de recherche et revues scientifiques et nous nous y associons.
Les rapports des trois groupes de travail, rendus à Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation le 23 septembre 2019, font état d’une situation alarmante dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, et nous ne pouvons que partager ce constat :

  • Dégradation dans le secteur public français depuis 30 ans
  • Décrochage du taux d’encadrement des étudiants par des personnels titulaires (enseignants-chercheurs et personnels administratifs) et érosion des effectifs de chercheurs
  • Manque d’attractivité des salaires
  • Recours massif à des contractuels pour pallier l’insuffisance des titulaires, précarisation généralisée des jeunes chercheurs

Nous avons lu attentivement les propositions contenues dans les trois rapports remis à Madame la Ministre et elles suscitent notre colère et notre indignation. Bien loin de répondre à l’urgence constatée, elles semblent conduire inévitablement à aggraver encore la situation. Dès lors, nous portons plusieurs revendications :

  • Nous revendiquons une augmentation des moyens sans contrepartie pour rattraper le retard constaté par les rapporteurs au sein de la recherche française. Nous exigeons notamment une augmentation des recrutements de titulaires et nous nous opposons fermement à la fin du fonctionnariat par la généralisation de la contractualisation, déjà à l’oeuvre à l’Université.
  • Nous signalons les conditions alarmantes de travail des salariés précaires de l’Université, dont les salaires sont indigents et contreviennent au droit à l’avancement des fonctionnaires. Les vacataires de l’enseignement, dont le travail correspond à 13 000 temps plein de postes de Maîtres de conférences, sont régulièrement confrontés à la pauvreté. L’invisibilisation et la déconsidération de leur travail, la difficulté croissante à obtenir un poste de titulaire, entraînent chez ces salariés précaires des souffrances psychiques graves, exprimées dans des tribunes vibrantes ces derniers mois, ainsi que des réorientations navrantes au vu du niveau de qualification atteint. Or la LPPR vise à multiplier ces emplois précaires et à entériner le non-remplacement endémique des enseignants-chercheurs titulaires, qui nuit de façon manifeste à la qualité et à la mise en oeuvre concrète des travaux de recherche.
  • De la même manière, nous attirons fortement l’attention sur la surcharge de travail à laquelle doivent faire face les personnels titulaires, corollaire de la précarité et du manque criant de recrutements pérennes. Nous nous inquiétons vivement de la situation d’épuisement des personnels, due notamment à la multiplication des tâches administratives peu ou pas prises en compte qui empiètent sur nos missions de recherche et d’enseignement.
  • Nous nous alarmons face à la démoralisation et au découragement généralisé de nos étudiants liés au manque de perspectives d’avenir (réforme du CAPES notamment). Nos étudiants subissent de plein fouet de graves pressions économiques (l’Université Rennes 2 compte près de 40% d’étudiants boursiers, et une grande majorité d’étudiants travaille pour financer ses études) : nous nous inquiétons de la précarisation croissante de leur situation, à laquelle nous ne pouvons répondre que trop partiellement à cause du décrochage du taux d’encadrement précédemment signalé.
  • Nous signalons que la logique d’évaluation permanente, déjà en oeuvre à l’université, occupe un temps important du collectif. Entrer davantage dans une logique de « gestion managériale des emplois et des compétences » (dont on peine à saisir la nécessité et même le sens pour les missions qui sont les nôtres à l’université) ne pourra être que délétère. Nous attirons l’attention sur le climat psycho-social extrêmement dégradé de l’université, touchant les étudiants comme le personnel.
  • Nous manifestons notre inquiétude face à la recherche à deux voire trois vitesses que promettent les différents contrats (de projet, jeunes chercheurs et d’excellence) : sous couvert de « flexibilité », c’est l’ensemble du système déjà fragilisé par les différentes lois précédentes qui est menacé.
  • Nous demandons à sortir de la logique dite « de l’excellence », qui n’a qu’un lointain rapport avec l’évaluation paritaire de la qualité de la recherche et des missions accomplies par chacun des membres de la communauté universitaire, qui conduit à une mise en concurrence de tous avec tous, à une pression constante au résultat, à une inégalité de traitement selon les secteurs disciplinaires et qui nuit à la liberté de la recherche, nécessaire à son autonomie et à l’émergence de savoirs nouveaux.
  • Nous nous prononçons contre la généralisation de la recherche par projet et les moyens financiers qu’elle suppose, qui masque mal le désengagement continu de l’État à tous les niveaux, qui contribue à la charge de travail inutile des chercheurs et enseignants-chercheurs (pour rappel, taux d’échec ANR : 91 à 92%), et canalise la recherche dans des secteurs préétablis et court-termistes. Nous exigeons également une meilleure prise en compte des spécificités de la recherche en LLSHS, qui n’est pas représentée parmi les rapporteurs choisis.
  • Nous exigeons le maintien du statut de Maître de conférences ainsi que le maintien de la procédure de qualification et nous réaffirmons l’importance du rôle du CNU, seul organe national qui garantisse une évaluation par les pairs spécialistes de la discipline, non soumise à des dynamiques locales (qualifications, HDR et promotions). Nous nous associons à la motion votée le 7 janvier par la CP-CNU.
  • Nous nous opposons fermement à la fin dudit « verrou » des 192hTD et à la modulation des services sans accord de l’intéressé. La répartition des heures selon les besoins collectifs, et sans tenir compte des charges individuelles, ne peut conduire qu’à une dégradation des contenus des enseignements et de la recherche et, à terme, à la suppression du statut même d’enseignant-chercheur.
  • Nous refusons la « revalorisation » aléatoire des rémunérations sur la base de primes d’excellence individuelles et collectives ne pouvant que créer et renforcer des inégalités. Nous manifestons également notre opposition au projet de réforme des retraites en cours, qui conduirait à une baisse drastique de nos pensions de retraite, très inégalement et insuffisamment compensée par ces primes individualisées ou soumises à condition. Nous exigeons le dégel du point d’indice pour toute la fonction publique et des revalorisations salariales généralisées.

Motion adoptée à l’unanimité des votants (49 votants)
Nous décidons collectivement de :

  • Ne pas faire remonter les rapports d’auto-évaluation pour l’HCERES, attendus pour septembre 2020, si nos revendications ne sont pas prises en compte, à confirmer par un nouveau vote lors d’une Assemblée Générale en septembre 2020.
  • Démissionner de nos charges administratives si nos revendications ne sont pas prises en compte.
  • Nous associer à l’arrêt des activités le 5 mars (« L’université et la recherche s’arrêtent »).
  • Favoriser les actions permettant de donner de la visibilité à notre travail et notre mouvement, sur le modèle du « colloque sauvage » organisé par des personnels des universités Rennes 2 et Rennes 1.
  • Nous engager à rendre visible, lors des événements scientifiques auxquels nous participons ou que nous organisons et par tous les moyens que nous jugeons pertinents, la situation dégradée de l’université française et nos revendications.
  • Mandater un ou plusieurs membre(s) du CELLAM en délégation lors de la 2e Coordination des Facs et Labos en lutte (6-7 mars Paris).

Actions adoptées à l’unanimité des votants (49 votants)

Centre d’études des Relations des contacts linguistiques et littéraires (CERCLL)

Ayant pris connaissance des trois rapports de préparation à la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et des déclarations de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, les membres de l’Unité de recherche UPJV 4283 CERCLL de l’Université de Picardie – Jules Verne, réunis en assemblée générale le vendredi 31 janvier 2020, prennent acte des différentes menaces qui pèsent sur l’enseignement supérieur et la recherche et tiennent à faire savoir leur vive opposition :

  • Aux orientations définies dans les dits rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de la LPPR (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »).
  • À toute mesure tendant à mettre en cause le statut des enseignants-chercheurs (suppression du référentiel des 192 h, imposition de la modulation des services, suppression des heures complémentaires),
  • À toute mesure institutionnalisant la précarité des emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche par la normalisation des contrats à durée déterminée (Cf. « CDI de projet » ou de « chantier », tenure- tracks, augmentation des vacations déjà fort nombreuses, etc.),
  • À toute diminution ou privation de dotations pérennes susceptibles de financer les recherches fondamentales sur lesquelles s’adosse la réalisation de projets de recherche et à l’exclusivité des financements par projets,
  • À une mise en concurrence encore accrue des laboratoires et des chercheur.e.s et à la limitation de la liberté de la recherche.
  • À l’institutionnalisation d’une université française à plusieurs vitesses, contraire au principe républicain de l’égalité des chances sur tout le territoire.

    Les membres du CERCLL tiennent à rappeler leur profond attachement :
  • À la mission publique d’enseignement et de recherche, indissociables l’un de l’autre, ouverte à tou.te.s les citoyen.ne.s,
  • À la mission de recherche publique, critique, libre et indépendante de tout pouvoir, ce pour garantir le fonctionnement démocratique de notre société,
  • Aux structures paritaires d’évaluation.
    Les membres du CERCLL partagent les vives inquiétudes exprimées par nombre de laboratoires, sociétés savantes, organisations scientifiques (CPCN, CP-CNU, etc.), revues, universités, grands établissements et organismes de recherche concernant la LPPR. Ils tiennent par ailleurs à manifester leur solidarité aux mouvements sociaux actuels et s’opposent fermement aux projets du gouvernement suivants :
  • la réforme du lycée et du baccalauréat,
  • la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire (MEEF, CAPES),
  • la loi de Transformation de la Fonction publique, Adossés au projet de réforme des retraites ces lois et projets sont autant d’atteintes graves au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche déjà mis à mal depuis plus de dix ans. Afin que soit sauvegardé le modèle d’excellence de l’enseignement supérieur et de recherche français, les membres du CERCLL :
  • appellent la Présidence de l’Université de Picardie à faire part à la CPU de leur refus de la LPPR telle qu’elle se profile.
  • ont mandaté une délégation à la coordination nationale des « facs et labos en lutte » à la bourse du travail de Saint-Denis les 1er et 2 février,
  • s’associent à tous les mouvements en cours et invitent tous les membres de leur unité à faire entendre leur voix afin d’obtenir de la future loi qu’elle garantisse les moyens nécessaires aux missions essentielles d’enseignement et de recherche qui sont les leurs.

Centre d’études en sciences sociales du religieux (CESOR)

Les membres du Césor, réunis en assemblée générale extraordinaire le 30 janvier 2020, ont voté à l’unanimité le soutien de notre UMR à la motion de la CPCN et du CS sur les dispositions attendues de la LPPR.
Vous trouverez ci-joint : le lien pour consulter les propositions du CN ; le lien vers la motion ; ainsi que le lien qui permet à tous ceux qui le souhaitent de soutenir cette motion.

Les propositions du comité national sont disponibles à l’adresse
https://www.c3n-cn.fr/mobESR

Les motions sur les dispositions attendues de la LPPR de la CPCN et du CS sont ici
https://www.c3n-cn.fr/attendusLPPR Et toutes les informations sur le questionnaire de soutien sont et seront postées ici
https://www.c3n-cn.fr/soutien

Centre d’Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS)

L’UMR CERAPS, réunie en Conseil de laboratoire, appelle à la mobilisation et à la grève
de la recherche pour dénoncer le projet de loi sur les retraites et le projet de loi de
programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
En conséquence, le Conseil de laboratoire appelle dès à présent les collègues à :

  • se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence (selon la suggestion ci-après) : « J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé.e contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et contre le projet de réforme des retraites, j’ai strictement réduit mes activités de recherche et ne suis pas en mesure de vous répondre dans l’immédiat »
  • pratiquer la grève de la recherche : suspendre les activités scientifiques (reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.),
  • relayer à l’échelle des départements pédagogiques la mobilisation sous la forme de différentes actions (demande de report des examens, réunion d’information auprès des étudiants, grève des enseignements, rétention des notes, etc.)
    Par ailleurs, les enseignant.es-chercheur.es, personnels administratif et technique et chercheur.es CNRS en lutte de l’UMR CERAPS vont mettre en place dans les prochains jours un espace de mobilisation à l’université de Lille, en vue de la création d’une université populaire de lutte.
    Contre la réforme des retraites, contre la LPPR, vive le service public de la recherche, vive l’université ouverte !

Centre d’études et de recherches de science administrative (CERSA)

Les membres du CERSA s’associent aux inquiétudes suscitées par la réforme annoncée de l’enseignement supérieur et de la recherche sous la forme d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Même si le détail de cette loi n’est pas encore connu, il nous semble que la procédure suivie comme les orientations ou propositions actuellement évoquées pourraient conduire à fragiliser encore un peu plus un milieu académique affecté depuis plusieurs années par une baisse des postes et des moyens, par une précarisation des carrières concernant les chercheurs et enseignants-chercheurs, les doctorants comme les personnels administratifs et par la transformation des modalités de financement de la recherche.
Sur la procédure engagée, la réforme annoncée nous paraît en effet caractérisée par une absence de concertation préalable qui en questionne la légitimité. La publication de trois rapports préparatoires ne saurait suffire à produire des diagnostics et à satisfaire aux propositions qui sont portées depuis longtemps par les organisations représentatives et les collectifs mobilisés au sein de la communauté académique. Il nous semble donc nécessaire de nous associer, comme nous l’avons déjà fait, aux initiatives qui visent à demander à Madame la ministre un moratoire sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche et l’organisation d’Etats généraux de la Recherche.
Cela nous paraît d’autant plus urgent que certaines des propositions avancées dans les rapports pourraient contribuer encore une fois à aggraver plus qu’à résoudre les problèmes que connaissent les personnels et institutions d’enseignement et de recherche. Qu’il s’agisse des moyens donnés aux organismes de recherche et aux universités, des statuts de ceux qui y travaillent, du poids accru des procédures et tâches administratives ou de la diminution continue des recrutements, aucun de ces éléments ne semblent pouvoir être corrigés par les propositions souvent volontairement floues qui circulent. Au contraire, la contractualisation accrue des modes de recrutement, la fragilisation des statuts et des carrières, l’accent mis sur des institutions dites « d’excellence » comme l’invocation vague à un recours accru aux financements privés de chaires universitaires et de programmes de recherche nous semblent aller à l’encontre de la préservation souhaitable d’un service public de la recherche pérenne dans toutes les disciplines (en particulier dans les sciences sociales) et d’un enseignement supérieur de qualité et ouvert à tous. Appliquées dans d’autres pays, plusieurs des réformes envisagées ont d’ailleurs eu des effets délétères durables sur les institutions et sur les personnels en accentuant les disparités territoriales et disciplinaires, tout en aggravant les inégalités entre étudiants, personnels et institutions.
Dans l’attente des propositions définitives, les membres du CERSA appellent par conséquent à la vigilance et à la mobilisation des expertises et des personnels pour encourager à l’adoption d’autres propositions de réforme adaptées aux enjeux et aux fragilités depuis longtemps identifiés.

Centre d’Étude sur les Littératures Étrangères et Comparées (CELEC)

Suite à un temps d’informations et d’échanges sur les rapports préparatoires à la LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche), nous, enseignant-e-s, chercheur-e-s et enseignant-e-schercheur-
e-s du CIEREC et du CELEC de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, réunis le 3 février 2020, avons voté la motion suivante :
nous nous associons à la mobilisation en cours depuis plusieurs mois dans les universités françaises contre la future Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche (LPPR). Les orientations contenues dans les trois rapports préparatoires à cette loi (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « recherche partenariale et innovation ») témoignent d’une méconnaissance de l’université et de son fonctionnement et d’une vision entrepreneuriale qui menacent gravement nos conditions de travail et de vie, mais aussi la qualité de la recherche et celle de la formation des étudiant-e-s. L’Université est confrontée depuis plusieurs années à des problèmes récurrents dont nous sommes les témoins au quotidien. Nous déplorons notamment :

  • le manque de personnel,
  • le sous-encadrement des étudiant-e-s,
  • le recours croissant aux contractuel-le-s et aux vacataires,
  • la précarisation des personnels enseignants et de recherche,
  • la surcharge de tâches administratives,
  • la baisse des dotations pérennes au profit des financements sur projet.
    Loin de résoudre ces difficultés, le projet de Loi de Programmation Pluri-annuelle de la Recherche les aggrave en poursuivant la dégradation des conditions de travail avec :
  • la modulation des services sans accord de l’enseignant-e-chercheur-e et la suppression du référentiel des 192h,
  • la mise en concurrence des chercheur-e-s uniquement via les financements sur appels à projet,
  • la limitation, voire la disparition des financements pérennes,
  • la remise en cause de la liberté statutaire des chercheur-e-s,
  • la précarisation de tous les personnels de l’ESR et notamment des jeunes chercheur-e-s déjà affectée-s par la réforme en cours sur les retraites
  • la disparition annoncée du corps des maîtres de conférences via la mise en place de CDI de projet et de tenure tracks de 5 à 7 ans
  • la fragilisation des statuts de doctorant-e et de postdoctorant-e.
    Aux préconisations inscrites dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche s’ajoutent par ailleurs d’autres projets de réformes qui en intensifieront encore les effets dévastateurs sur le plan de la qualité de nos formations, de la recherche, et de la condition de vie des personnels au sein de l’université, comme celui de la réforme du CAPES : disparition des contenus disciplinaires, baisse du niveau de la formation et précarisation des étudiant-e-s stagiaires.
    Face à ces mesures que nous jugeons inacceptables, nous sommes très inquiet-e-s concernant l’avenir de nos étudiant-e-s et des formations des départements Arts, Lettres et Langues. Ce projet de réforme contribue ainsi à réduire l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche publics et à dégrader son apport sociétal.
    Aussi, nous exigeons le retrait des projets de la LPPR, de la réforme du CAPES, ainsi que de la réforme des retraites qui oeuvrent à la profonde dégradation du service public de l’enseignement et de la recherche.
    Suite au vote de cette motion, nous encourageons l’ensemble des collègues à la grève des responsabilités administratives.

Centre d’Études Linguistiques (CEL)

Nous, membres statutaires (EC et doctorant.e.s) et membres associé.e.s du Centre d’Études Linguistiques (CEL – EA 1663) de l’Université Jean Moulin Lyon 3,
Partageons les vives inquiétudes exprimées par nos collègues des autres unités de recherche, de diverses sections du CNU et de l’ensemble de la communauté universitaire quant à la future LPPR. Nous rejetons les perspectives de transformation esquissées par les rapports des groupes de travail rendus publics et notamment :

  • la disparition de la référence aux 192h annuelles d’enseignement pour la définition du service des enseignants chercheurs ;
  • l’extinction du corps des MCF ;
  • la généralisation de la précarité avec notamment la création de « CDI de mission » et la mise en place de la procédure de tenure-tracks ;
  • la disparition de la procédure nationale de qualification par le CNU ;
  • la disparition de financement public pérenne pour la recherche au profit des seuls financements sur projets, qui contraignent gravement la liberté des chercheur.se.s et l’indépendance de la recherche ;
  • la gestion managériale du personnel de l’ESR.
    Si elles sont mises en place, ces dispositions ne règleront aucun des problèmes auxquels l’université est aujourd’hui confrontée (notamment le manque de titulaires, le recours croissant aux contractuel.le.s et aux vacataires, la surcharge des tâches administratives pour les EC et le sous-encadrement chronique) et elles compromettront gravement la survie du service public d’enseignement supérieur et de recherche, et des valeurs de partage, d’engagement, de liberté et d’égalité qui en sont à la fois les moteurs et la raison d’être.
    Nous demandons :
  • l’augmentation du nombre de postes permanents et statutaires (EC comme personnel administratif) ;
  • le maintien de la référence aux 192h annuelles d’enseignement, qui permet aux EC de mener leurs recherches dans des conditions acceptables ;
  • l’augmentation du budget des unités de recherche afin de permettre à tous les EC d’avoir des financements pour mener à bien leurs missions de recherche publique, sans avoir nécessairement recours à des appels à projets fléchés ;
  • l’augmentation du nombre de contrats doctoraux, qui permettent aux doctorant.e.s d’effectuer leur thèse dans de bonnes conditions ;
  • l’augmentation du nombre de CRCT, corrélée à une augmentation du nombre de recrutements qui permettront d’absorber les besoins toujours croissants en enseignement ;
  • le maintien du CNU, qui permet des conditions de qualification et de recrutement équitables
  • une juste rémunération des EC par une véritable revalorisation des salaires.
    Aucun projet de loi ne devra être proposé sans consultation préalable de tou.te.s les acteurs et les actrices de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous déclarons mobilisé.e.s pour la défense d’un service public d’enseignement et de recherche de qualité qui garantisse des conditions d’études, de recherche et d’enseignement satisfaisantes pour toutes et tous. Nous participerons à toutes les initiatives qui nous sembleront opportunes pour faire entendre notre voix.

Motion adoptée avec 30 voix POUR, une voix CONTRE.

Nous, membres statutaires (EC et doctorant.e.s) et membres associé.e.s du Centre d’Études Linguistiques (CEL – EA 1663) de l’Université Jean Moulin Lyon 3,
Partageons les vives inquiétudes exprimées par nos collègues des autres unités de recherche, de diverses sections du CNU et de l’ensemble de la communauté universitaire quant à la future LPPR.
En plus de la casse du service public augurée par ce projet, nous nous opposons également fermement à la réforme des retraites dont les fonctionnaires et surtout les enseignant.e.s du primaire, du secondaire et les EC du supérieur seront les premières victimes. Nous nous déclarons mobilisé.e.s pour en obtenir le retrait et participerons à toutes les initiatives qui nous sembleront opportunes pour faire entendre notre voix.

Motion adoptée avec 29 voix POUR et 1 voix CONTRE.

Centre d’Études Politiques de l’Europe Latine (CEPEL)

Motion adoptée par membres du CEPEL (après consultation extraordinaire, par 37 voix contre 1). Les membres du CEPEL se déclarent très préoccupés par les réformes en cours, c’est à dire, d’une part, la réforme des retraites
qui porte atteinte au principe de solidarité entre les générations, et qui dégradera à terme les conditions de vie des plus jeunes d’entre nous ; et d’autre part, la LPPR, qui, si elle n’en est à ce jour qu’à l’état de projet, devrait reposer sur des rapports qui préconisent une nouvelle précarisation des statuts et une dégradation déjà amorcée depuis plus de 15 ans des conditions de travail dans les services publics d’enseignement supérieurs et de recherche (modulation des services d’enseignement, recours massif à l’emploi précaire). Ils se déclarent favorables à l’amélioration des conditions d’accueil des étudiants et des doctorants, à l’emploi statutaire, au maintien d’un référentiel national des charges et des contrats de travail, et à une ambitieuse politique de recherche qui s’appuierait sur autre chose que la précarité organisée, la domination d’un utilitarisme scientifique de court terme, la rupture d’égalité entre sites et équipes au nom d’une compétition inéquitable et faussée. Ils soutiennent les mobilisations en cours, auxquelles ils entendent participer dans un cadre interprofessionnel, pour garantir un service public de qualité. En ce sens, ils s’inscrivent en droite ligne dans les veux exprimés par la Conférence des Présidents du Comité National qui tiennent en trois points:
1) Que la LPPR réponde aux attentes très largement partagées au sein de la communauté scientifique en matière notamment : de financement de la recherche publique,pour atteindre 1% du PIB au rythme de 1 milliard d’euros
supplémentaires par an a minima ; de redéveloppement important de l’emploi scientifique statutaire, à hauteur de plusieurs milliers d’emplois de recherche et d’appui à la recherche par an au cours des prochaines années, en plus du remplacement de l’ensemble des départs permanents ; d’augmentation forte des crédits de base pour les laboratoires;

2) Que tous les moyens soient réunis pour que cette demande soit entendue par le gouvernement ;

3) Que la plus grande vigilance soit de mise quant aux dispositions du projet de loi en matière d’évaluation : critères, modalités, implications sur le financement du système national de recherche.

Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN)

Motion du conseil du CREN (EA 2661, Université de Nantes), 23 janvier 2020 Le conseil du Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN) s’associe aux unités de recherche qui ont déjà dénoncé les dangers du projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
A l’instar d’autres équipes, le conseil du CREN dénonce :

  • la suppression des procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes,en particulier la qualification, les modalités de recrutement, la définition du service et l’attribution des promotions et des primes.
  • le recours important à des recrutements d’enseignant.e.s non chercheur.e.s ou à des recrutements sur la base de nouveaux contrats de travail qui dérogent aux dispositions statutaires, mesures qui renforceraient les clivages entre personnes recrutées selon différents statuts.
  • la suppression de la référence aux 192 heures équivalent TD pour définir le service d’enseignement et la prise en compte des heures complémentaires, ainsi que de la clause d’accord des intéressé.e.s pour la modulation des services.
  • l’accroissement du travail invisible, et donc non rémunéré, des enseignant.e.schercheur.e.s, notamment celui de tâches administratives improductives qu’ils.elles réalisent au détriment de leur mission prioritaire d’enseignement et de recherche.
  • la charge de travail non satisfaisante des personnels BIATSS et l’aggravation de la précarité des personnels.
    Le conseil du CREN considère que les dispositions contenues dans le projet de LPPR remettent gravement en cause le statut d’enseignant.e-chercheur.e., et plus généralement la recherche et l’enseignement universitaires. Il se joint à la mobilisation des unités de recherche qui luttent pour défendre un service public d’enseignement et de recherche de qualité.

Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC)

Nous, enseignants-chercheurs du département d’histoire de l’Université Paris-Est Créteil, membres du Centre de recherche en histoire européenne comparée (CRHEC), réunis le 5 février 2020, exprimons notre opposition aux réformes et projets de réformes en cours qui affectent le service public d’enseignement et de recherche.
Nous dénonçons la méthode choisie : une consultation sans concertation, le fossé entre les constats des acteurs et les préconisations technocratiques imposées par le haut, ainsi que le flou des procédures et du calendrier.
Nous nous opposons à tout projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui s’appuierait sur les préconisations publiées. Ces dernières privilégient excessivement les « crédits compétitifs » et les financements sur projets, au risque d’affaiblir les financements pérennes. Elles conduiraient, dans une logique concurrentielle nuisible et inefficace, à accentuer la concentration des financements au seul bénéfice de quelques établissements et équipes. Un tel projet de loi provoquera, par ailleurs, la détérioriation des conditions de travail de l’ensemble des personnels de l’ESR – enseignants-chercheurs,chercheurs, personnels BIATTS – : amplification de la contractualisation, entrée de plus en plus tardive dans une carrière stable, modulation des services des enseignants-chercheurs (déjà massivement rejetée en 2009), abandon possible de la référence aux heures de travail dans la définition statutaire des services.
Nous nous opposons à cette mise en concurrence généralisée des individus et des institutions, et aux cascades d’évaluations de type managerial qui lui sont liées. L’application de ces méthodes dans plusieurs pays européens a montré ses effets pervers, y compris sur la qualité de la recherche. Nous dénonçons les menaces pesant sur le Conseil national des universités (CNU) et sur les missions de qualification qui lui sont dévolues.
Nous demandons :

  • La prise en compte des propositions des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur
  • un renforcement de l’emploi permanent et statutaire
  • une revalorisation salariale des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche
  • la hausse des budgets récurrents des équipes de recherche.
    Par ailleurs, nous exprimons notre opposition à la réforme des masters MEEF et des concours auxquels ces masters préparent. Elle conduira à la dégradation générale de la formation des enseignants.
    L’ensemble de ces réformes s’inscrit dans un processus plus général de grave mise en cause du service public et de la protection sociale, également à l’oeuvre dans la réforme des retraites.
    Au nom de l’attachement à un service public de qualité pour tous, nous appelons à une mobilisation déterminée contre les projets évoqués précédemment. Nous invitons nos collègues :
  • à soutenir les formes de « visibilisation » des mouvements de protestation en cours dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche
  • à favoriser les échanges entre enseignants-chercheurs, étudiants et personnels BIATTS sur les réformes en cours et les revendications communes.
    Motion adoptée à l’unanimité des présents et représentés, moins une abstention.

Centre de Recherche en Psychologie : Cognition, Psychisme et Organisations (CRP-CPO)

Les membres titulaires, doctorants et associés, du Centre de Recherche en Psychologie : Cognition Psychisme Organisations de l’Université de Picardie Jules Verne (CRP-CPO, UPJV UR 7273), réunis en assemblée extraordinaire le vendredi 14 février 2020, s’inquiètent des orientations préfigurant la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). En outre, nous craignons que les orientations de la LPPR contribuent à appauvrir encore le monde de la recherche en mettant en concurrence les universités au lieu de renforcer les collectifs, en différenciant des universités d’excellence et des universités de formation, en augmentant la précarité des acteurs de la recherche, en contournant le statut national des enseignants-chercheurs et en sélectionnant par l’argent au détriment des disciplines en sciences humaines et sociales, telles que la psychologie.
Ces inquiétudes s’inscrivent dans le contexte actuel de conditions d’emploi, de travail et de vie, qui se dégradent d’année en année. Alors que le nombre d’étudiant.e.s augmente, le nombre de postes de titulaires diminue. Les tâches administratives de plus en plus chronophages, concernant les montages, les contrôles et les rapports d’activité relatifs notamment aux appels à projets, entrainent une surcharge de travail qui interfère avec la
qualité de nos recherches.
Nous pensons que les conditions de travail et de financement de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) qualifiées d’insatisfaisantes dans les rapports publiés peuvent être améliorées sur, au moins, quatre points. Tout d’abord, nous affirmons notre attachement au fonctionnement démocratique des instances de régulation nationale par des pairs, tel que le Conseil National des Universités (CNU). Nous demandons également la revalorisation
durable des dotations nationales pour le fonctionnement des Unités de Recherche (UR), en complément du recours indispensable au financement de la recherche par projets. De plus, nous réclamons la création d’emplois de fonctionnaires, enseignant·e.s-chercheur·e.s, chercheur·e.s, ingénieur·e.s, technicien·ne.s, personnels administratifs, permettant la stabilisation d’emplois et la pérennisation de projets de recherche. Enfin, nous demandons l’accroissement des crédits de financement des universités, considérant notamment le Glissement Vieillissement Technicité (GVT) de la masse salariale permettant la publication des postes de titulaires « gelés », ainsi que l’augmentation significative du financement des contrats doctoraux, particulièrement en SHS.
Nous, membres du CRP-CPO, appelons à participer aux actions de mobilisation nationale, notamment à la Journée « université morte » du 5 mars.

Motion adoptée : 22 pour ; 2 contre.

Centre de Recherche et d’Études Histoire et Sociétés (CREHS)

Les membres du CREHS, réunis en Assemblée Générale, ont voté à l’unanimité, le 11 février 2020,
la motion suivante :
Les membres du CREHS, attachés à un service public d’enseignement et de recherche de qualité, expriment leur inquiétude face aux orientations de la future LPPR » qui ne semble pas répondre aux problèmes posés par l’alourdissement de la charge de travail – déjà très importante – des personnels enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs et administratifs, et par la part croissante des financements sur appel à projets.
Ils s’inquiètent des menaces de démantèlement du statut national des enseignants-chercheurs et restent attachés au référentiel de 192h ETD, qui leur garantit de pouvoir mener, conjointement, enseignement et recherche et d’offrir ainsi aux étudiants des enseignements et un accompagnement de qualité.
Ils s’inquiètent également du devenir des jeunes chercheurs en situation de précarité à laquelle l’instauration d’un « contrat à durée indéterminée de mission scientifique » ne saurait répondre.
Ils rejettent fermement la logique de compétition et de concurrence entre chercheurs, disciplines, laboratoires et universités qu’impliquerait la loi telle qu’elle est préfigurée dans les rapports préparatoires.
Ils expriment leur profond attachement à la liberté et à la responsabilité des enseignants chercheurs dans la définition individuelle et collective des parcours, des formes et des objets de la recherche, ainsi qu’à la dimension nationale des évaluations, des recrutements et des carrières.
Ils resteront vigilants à l’égard de la considération qui sera accordée par la future LPPR aux Sciences Humaines et Sociales.

Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie (CREDO)

MOTION DU CREDO (UMR 7308) CONTRE LE PROJET DE LA LOI DE PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE LA RECHERCHE (LPPR)
Dans le contexte des mobilisations actuelles contre la réforme des retraites et l’élaboration de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), le Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie (CREDO, UMR 7308) s’associe au mouvement de protestation des laboratoires de recherches, départements d’université, revues académiques et Conférence des présidents des sections du Comité National (CPCN). Les orientations de la LPPR précarisent la recherche publique française et risquent d’empêcher les personnels scientifiques – chercheur·e·s, enseignant·e·s-chercheur·e·s, ingénieur·e·s et technicien·ne·s –, d’exercer leur profession et de remplir leur mission de service public.
En tant qu’Océanistes, nous avons constaté au cours de ces 20 dernières années les effets délétères de la politique de recherche sur projets et de la mise en concurrence dans les universités australiennes. De cet avenir nous ne voulons pas, ni pour les personnels statutaires d’aujourd’hui ni, et encore moins, pour les générations à venir. Si le fonctionnement des universités et des instituts de recherche est à réinventer sur la base du constat très inquiétant que nous partageons tous, ceci ne peut se faire qu’à partir de propositions mûrement réfléchies par notre communauté.

Centre de Recherches « Individus, Épreuves, Sociétés » (CERIES)

Les personnels du département SDS et du laboratoire CERIES réunis en assemblée générale le 10 Février 2020 s’opposent au projet de loi sur les retraites actuellement discuté au parlement et aux orientations de la Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche (LPPR) émanant des rapports de groupes de travail transmis au ministre de l’ESRI. Ils affirment leur soutien aux motions du Conseil National des Universités, spécifiquement celle de la CP-CNU et celle de la 19ème section (en pièce jointe).
Ils appellent à une mobilisation générale des enseignants-chercheurs de l’université de Lille prenant, entre autres, la forme d’une démission de toutes les fonctions et mandats de responsabilités administratives et ils incitent tous les collègues à signer d’ores et déjà la lettre (https://framaforms.org/demission-collective-de-nos-responsabilites-administratives-esr-1580898353/) qui sera prochainement rendue publique dans la presse (également en pièce jointe).
Ils soutiennent la demande du département SID d’une assemblée générale de l’UFR DECCID ouverte aux étudiants.
Ils réclament que les conseils centraux (CAC, CA) de notre Université prennent acte de la mobilisation de toutes ses composantes et que le Président en fasse part à la Conférence des Présidents d’Université.

Centre de recherches internationales (CERI)

Motion de l’Assemblée générale du CERI du 7 février 2020 sur les mobilisations en cours

Ces deux projets de réforme s’inscrivent dans une logique convergente de démantèlement des mécanismes étatiques de solidarité, de détérioration du service public et d’aggravation des inégalités sociales, de genre et de statut.

Dans son état actuel, le projet de réforme des retraites s’accompagnera inévitablement d’un allongement du temps de travail et d’une baisse généralisée des pensions – en particulier pour le secteur public, où le droit à une retraite calculée sur les six derniers mois de salaire permet en partie de compenser la faiblesse des rémunérations. Ses conséquences seront particulièrement prononcées pour les précaires et les travailleurs et travailleuses aux carrières discontinues, comme c’est le cas dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), ainsi que pour les personnels d’appui à la recherche, dont les rémunérations de début de carrière sont particulièrement faibles.

Les rapports préalables au projet de LPPR préconisent un ensemble de mesures qui menacent l’existence même d’un service public de la recherche et de l’enseignement supérieur. Ces mesures conduiront en effet à une intensification de la compétition entre universités, laboratoires et individus, compétition contraire à l’esprit de mutualisation et de coopération qui est au fondement de la recherche scientifique. L’individualisation des carrières et l’aggravation d’une tendance déjà existante à la précarisation ne feront qu’accroître les inégalités. Les étudiants et étudiantes subiront, eux aussi, les effets de ces réformes.

Nous nous inquiétons particulièrement des dispositifs de tenure tracks et de la multiplication des « CDI de chantiers », qui risquent de remplacer la création des postes statutaires.

Nous considérons également que le financement de la recherche publique ne peut reposer exclusivement, ni même principalement, sur le financement de projets et l’accroissement du budget de l’ANR. Nous dénonçons les dispositifs inefficaces et prédateurs qui grèvent l’investissement public dans la recherche – tel le Crédit Impôt Recherche – et sont porteurs de conflits d’intérêt.

Nous nous opposons au renforcement du rôle de l’HCERES au détriment d’autres instances d’évaluation collégiales, telles que les sections du CNU et du comité national du CNRS. Nous nous inquiétons collectivement du renforcement d’un pilotage centralisé de la recherche fondé sur des priorités politiques, stratégiques ou économiques déconnectées des dynamiques scientifiques. L’évaluation par les pair·es est un mécanisme central dans la production scientifique. En revanche, la ventilation du financement de la recherche à partir de l’évaluation de la performance supposée des laboratoires et des universités nous semble fallacieuse et dangereuse pour l’autonomie de l’activité scientifique. Elle représente en outre un surcoût financier et un renforcement de la bureaucratisation de nos métiers.

Dans la perspective d’un renforcement du service public de la recherche et de l’enseignement supérieur, les membres du CERI s’associent aux revendications déjà formulées par la Conférence des présidents de sections du Comité national (CPCN) et par 20 sections du CNU à ce jour, dont la section 04, et demandent :

  • Le retrait du projet de réforme des retraites et la mise en place de véritables négociations avec les représentant·es des enseignant·es et des chercheur·es.
  • Une véritable consultation nationale autour de l’avenir de l’ESR.
  • La création massive de postes permanents d’enseignant·es et/ou chercheur·es, techniciens et techniciennes/ingénieur·es et gestionnaires de la recherche, contre la précarisation de l’ESR.
  • La revalorisation de nos métiers et carrières (notamment par le dégel du point d’indice).
  • La réaffectation des six milliards annuels du Crédit Impôt Recherche à la recherche publique.
  • L’augmentation significative des dotations annuelles des unités de recherche par des financements pérennes pour la production et la diffusion des recherches.

Information complémentaire : En matière de diffusion de la recherche, Critique internationale, revue abritée par le CERI, s’est déclarée en luttes, comme plus de 90 revues à ce jour. Signataire de la Tribune « Les revues scientifiques fragilisées par les projets de loi » parue dans Le Monde du 29 janvier 2020, elle propose sur son site des éclairages sur des mobilisations d’« ailleurs », participe à l’opération « Carnets blancs », et fournira prochainement une livraison spéciale sur le démantèlement de l’État social.

Centre de Recherches Sémiotiques (CERES)

Les membres du laboratoire CeReS, réunis en Assemblée Générale le jeudi 13 février 2020, prennent acte de la gravité des menaces que représente le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et entendent réaffirmer leurs convictions sur les points suivants :
– Le lien nécessaire entre enseignement et recherche ;
– L’augmentation sensible des emplois statutaires au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de répondre aux besoins de formation et de permettre une intégration rapide et optimale des jeunes docteur.e.s ;
– Le principe du financement public et pérenne des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche ;
– Le principe d’une évaluation par les pairs sur la base d’une appréciation qualitative et non quantitative des travaux ;
– L’attachement au principe collectif et coopératif de la recherche, ainsi qu’au principe de démocratie universitaire ;
– La revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice.
Par voie de conséquence, ils s’opposent à :
– La remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
– L’amplification de la contractualisation et de la précarisation des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheurs, personnels BIATSS et ITA dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
– La remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192 heures éq. TD et la « modulation des services ».
Ils appellent à :
– encourager la convergence des actions entre laboratoires ;
– pratiquer la grève de la recherche dans ses aspects administratifs, en suspendant l’activité d’évaluation.

Centre Interdisciplinaire de Recherche Culture Éducation Formation Travail – Éducation et scolarisation (CIRCEFT-ESCOL)

Par cette motion, les enseignants-chercheurs de l’équipe CIRCEFT-ESCOL de l’Université Paris 8 et de l’UPEC-Inspé de Créteil s’inscrivent dans le mouvement social actuel contre les réformes en cours.
Nous nous opposons aux projets actuels de réformes qui prolongent et amplifient les attaques contre les acquis sociaux, contre les mécanismes de solidarité, et aggravent les inégalités. Deux réformes d’inspiration néolibérale sont particulièrement nocives.
1) La Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)
Alors que la LRU avait déjà étranglé financièrement les universités, le dispositif Parcoursup et le PIA 3 (Écoles universitaires de Recherche et Nouveaux Cursus universitaires) ont contribué à mettre les formations en concurrence. Quant à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, sans doute annonciatrice de celle des étudiants français, elle complique la prolongation d’études pour les jeunes issus de pays et de familles pauvres.
Avec son projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), le gouvernement accélère /franchit une nouvelle étape décisive dans la destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR).
Conséquences pour les étudiants, si la réforme était appliquée :

  • mise en place d’un système universitaire à deux vitesses : quelques universités dites d’excellence seront encore mieux financées, auront des statuts dérogatoires pour attirer les étudiants les plus favorisés ; tandis que la majorité des étudiants, en particulier celles et ceux qui ont peu de moyens financiers, n’auront accès qu’à un système universitaire déclassé, limité au niveau licence pour l’essentiel, avec des personnels toujours plus précaires et de statut et qualification inégaux, ne préparant pas tous à la poursuite d’études en master et au-delà;
  • la menace est d’autant plus grande à Paris 8 (dont le public n’est pas celui des beaux quartiers) université implantée en banlieue, avec le risque que les licences ne préparent pas au Master.
  • les frais d’inscription risquent d’augmenter drastiquement pour l’ensemble des étudiants.
    Conséquences pour les personnels de l’ESR, si la réforme était appliquée :
  • des personnels enseignants-chercheurs et BIATS contractuels et précaires (raréfaction des titularisations, contrats sur projets, etc.) ;
  • regroupement des formations à l’échelle des régions, compliquant les modalités pédagogiques et augmentant le travail des personnels administratifs ;
  • disparition du référentiel commun aux enseignants des 192HETD, et modulation obligatoire des services (non-paiement des heures complémentaires) ;
  • raréfaction des financements pérennes, remplacés par les financements par projets, la concentration des ressources dans certains pôles et la multiplication de CDD, d’où une pression accrue sur les personnels administratifs et techniques ;
  • accroissement du temps passé en évaluation plutôt qu’au travail d’enseignement et de recherche, multiplication des primes variables et par tête ;
  • remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs, ce qui risque d’accentuer des différences de traitement et d’entraîner une concurrence accrue entre collègues, ainsi que des dérives localistes et les tentations autoritaristes des Présidents d’université ;
  • remise en cause du statut des enseignants-chercheurs et de son caractère national, ainsi que de la liberté scientifique et pédagogique ; menace de l’indépendance de la recherche face à la quête de financements privés que la réforme appelle de ses voeux :
  • risque de subordination des activités et des résultats de la recherche aux intérêts immédiats du monde économique ;
  • risque de suppression des diplômes les moins corrélés aux prétendus besoins des entreprises et limitation des choix d’orientation.
    2) Le projet de réforme des retraites La retraite par points c’est :
  • de la retraite en moins, avec la baisse des pensions, en particulier pour les enseignants que visent à devenir nombre d’étudiants de notre département des sciences de l’éducation de Paris 8 ou de l’Inspé de Créteil ;
  • de la retraite en moins, dans la durée, avec l’allongement des durées des carrières ;
  • l’obligation d’enrichir les financiers par le recours aux fonds de pension des assurances privées ;
  • la remise en cause la logique de solidarité intergénérationnelle et des droits et protections statutaires au profil d’une individualisation accrue des droits et des carrières.
    Nous participerons aux prochaines Assemblées générales prévues la semaine prochaine à Paris 8, dans notre UFR et à l’Inspé de Créteil pour décider des modalités d’action afin de faire entendre notre refus de ces réformes, et notre volonté de relance d’un service public de qualité quel que soit le territoire d’implantation.
    Motion adoptée par 15 voix sur 16 votants.

CEntre Lasers Intenses et Applications (CELIA)

Les personnels du CEntre Lasers Intenses et Applications (CELIA) réunis en Assemblée Générale tiennent à exprimer leur profond désaccord avec les constats et les propositions exprimés dans les rapports préliminaires à la LPPR. 
Ces rapports font état d’une recherche française ayant peu d’attractivité et en déclin sur la scène internationale. Le grand nombre de candidat.e.s de haut niveau – dont beaucoup d’étranger.ère.s –  postulant à des postes de maître.sse de conférences, d’ingénieur.e, technicien.ne ou administratif, ou de chargé.e de recherche au CNRS démontre au contraire l’attractivité de la recherche académique française. Quant au déclin relatif établi sur la base d’éléments bibliométriques, il faut le mettre en parallèle avec les efforts considérables de soutien à la recherche dans certains grands pays industrialisés, sans équivalent en France. Nous pensons qu’il y a en France une ample communauté de chercheur.e.s enthousiastes, passionné.e.s et performant.e.s dont la synergie assure au pays une recherche de très grande qualité, reconnue au niveau international par le biais de nombreuses et récentes distinctions de hauts niveaux.
Nous entendons la synergie de la communauté scientifique comme la somme de compétences individuelles à toute échelle, seule à-même de permettre à chacun.e d’atteindre et de résoudre un niveau de complexité élevé, bénéficiant à tout.e.s. En ce sens, nous contestons la mise en concurrence de personnes comme moteur de l’excellence scientifique, telle que prônée par les rapporteurs du projet de loi. Aussi, considérant que le progrès scientifique est basé sur la libre circulation et le libre échange des informations et des idées, nous rejetons tout système reposant sur la mise en concurrence des laboratoires, instituts, universités…
Ces mêmes rapporteurs soulignent la faiblesse du financement de la R&D française, notamment en comparaison avec les autres grands pays industrialisés. Ils soulignent aussi le besoin d’augmenter significativement les crédits récurrents des laboratoires de recherche. Nous reconnaissons là une analyse objective et raisonnée des besoins de la communauté. Cependant les propositions mises en avant dans les rapports ne visent qu’à renforcer le financement de la recherche au travers d’appels à projets discriminants par nature et vont par conséquent aggraver la situation actuelle, processus déjà engagé comme constaté par les instances. Il est de plus proposé d’accompagner la discrimination thématique d’inégalités salariales et promotionnelles. Telle est la route que semble vouloir emprunter la future LPPR et qui est opposée à la direction que nous estimons juste. 
Une politique de recherche essentiellement basée sur des appels à projets est nécessairement chronophage, quand bien même les taux de succès futurs augmenteraient. Il est clairement dommageable de demander aux chercheur.e.s, et particulièrement aux plus jeunes, de consacrer une partie importante de leur temps à rédiger des demandes de financement : cela impute directement leur temps de travail effectif. De plus, la lecture des rapports préliminaires montre qu’une telle politique s’accompagne inévitablement d’un renforcement de l’évaluation des chercheur.e.s, tant en amont qu’en aval desdits projets. Les procédures d’évaluation et de contrôle sont déjà nombreuses, coûteuses, chronophages, bien souvent redondantes, et leur impact sur la qualité de la recherche menée par les agents reste à démontrer. Aussi, nous ne soutenons aucunement la mise en place de nouvelles évaluations qui résulteraient en une diminution du temps disponible pour la recherche.
Concernant le renouvellement périodique du vivier de chercheur.e.s par de jeunes recrues, nous sommes fermement opposés à la proposition de création de contrats à durée explicitement déterminée (tenure track, CDI de mission scientifique, …). Un tel dispositif contribuerait à accroître la précarisation, déjà existante, de tous les personnels, ainsi qu’une accentuation des inégalités entre hommes et femmes face à ce type de contrats. Concernant plus particulièrement le cas de  jeunes chercheur.e.s jugé.e.s inaptes à poursuivre leur parcours dans la fonction publique à la fin de leur contrat, ce dispositif ne serait en aucune façon de bon augure pour leur avenir ; il est bien connu que l’expérience doctorale et post-doctorale est généralement mal reconnue en France où les recruteurs du secteur privé préfèrent les élèves-ingénieur.e.s. 
Par ailleurs, nous nous accordons à reconnaître les compétences, la créativité et l’adéquation à notre système des chercheur.e.s actuellement embauchés selon les dispositions statutaires en vigueur. Cependant, dans un contexte de pénurie de postes, les instances de recrutement portent déjà un intérêt démesuré à l’ambition et aux compétences des candidat.e.s à décrocher des financements compétitifs. Cette logique de sélection conduit à l’émergence de pratiques concurrentielles entre les jeunes chercheur.e.s au détriment d’une culture collaborative qui, selon nous, constitue le moteur d’une recherche de qualité. Dans le but d’assurer un recrutement servant les intérêts de la recherche, nous préconisons donc la pérennisation des statuts de tous les personnels de l’ESR, la multiplication de leurs postes permanents et le retour aux financements récurrents des laboratoires.
Au sein de la communauté des enseignant.e.s-chercheur.e.s, les rapporteurs proposent aussi de remplacer certaines procédures nationales, telle que la qualification, par des évaluations locales pilotées par des comités ad hoc. Le lien entre décentralisation et flexibilité de l’accès aux fonctions d’enseignant.e-chercheur.e n’est pas justifié – nous pouvons même craindre qu’une telle  décentralisation n’entraîne des dérives. Dans le même sens, la dérégulation du service forfaitaire, laissée aux mains d’un comité local jugeant de l’excellence des personnes, nous semble contraire à l’éthique égalitaire que nous défendons au sein de la communauté. 
Motion votée à l’unanimité des 36 personnes présentes à l’assemblée générale du CELIA qui s’est tenue le 18 Février 2020 au sein du laboratoire. 

Centre Max Weber (CMW)

Motion de l’Assemblée générale du Centre Max Weber, réunie à la Maison des Sciences de l’Homme, Lyon, le 06 janvier 2020
Contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche : Mobilisation de tous les personnels !
Nous, membres du Centre Max Weber, réuni·es en Assemblée générale le 06 janvier 2020 à la MSH de Lyon, dénonçons un programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par de nombreuses contre-réformes en préparation. C’est pourquoi nous appelons à la grève reconductible jusqu’au retrait du projet de loi sur les retraites. Nous affirmons également notre soutien aux mouvements étudiants qui s’organisent contre les conditions de vie précaires qu’ils et elles subissent, revendiquons l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage et appelons à ne pas sanctionner celles et ceux qui se mobilisent.
Nous nous opposons également aux propositions des rapports préparatoires à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) de 2020, dernier coup de boutoir de la politique de l’Enseignement supérieur et la recherche depuis 15 ans. En effet, nos laboratoires et universités font face au plus grand plan social de leur histoire avec un effondrement des postes de titulaires de l’enseignement, de la recherche et de l’administration. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, ces rapports et les premières annonces d’Emmanuel Macron à l’occasion des 80 ans du CNRS annoncent au contraire plus de mandarinat, plus de précarité, plus d’inégalités entre les établissements et les personnels ainsi que des conditions moins favorables à la réalisation de nos recherches : multiplication et création de nouveaux contrats précaires (dont des « CDI-chantier », pour le temps limité d’un projet), possibilité de recruter sans la qualification par le CNU, suppression de la référence aux 192 h TD pour les enseignant·es-chercheu·ses, modulation de services obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, fin du paiement des heures complémentaires, renforcement de la logique d’appels à projets comme mode unique de financement de la recherche et augmentation de la concurrence entre unités de recherche, etc.
Ces transformations de l’enseignement supérieur et de la recherche, conjuguées à la sélection des étudiant·es que permet Parcoursup, à la réforme des lycées et du baccalauréat, aux réformes de la formation des enseignant·es et à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant·es étranger·es, vont avoir des conséquences dramatiques pour les enseignant·es et chercheu·ses mais aussi pour les étudiant·es et remettraient gravement en cause l’accès de tou·tes à des études gratuites de qualité. La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire. Non seulement les personnels titulaires sont en surcharge de travail permanente, mais une part importante de l’enseignement et du travail administratif est effectué par des personnels non titulaires. Nombreu·ses sont les doctorant·es et jeunes docteur·es qui alternent contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches. Le recours aux vacations se fait la plupart du temps hors de tout cadre légal (pas de contrat de travail, notamment). Les discriminations sous toutes leurs formes, notamment de genre ou ethno-raciales, sont monnaie courante. Les éléments de démocratie universitaire comme le Conseil National des Universités et le Comité national du CNRS sont progressivement dépouillés de leurs prérogatives. Nous devons mettre un coup d’arrêt à cette logique mortifère et inverser la tendance en gagnant enfin la titularisation des milliers de personnels précaires. Dans cette perspective, nous appelons à participer aux manifestations des semaines à venir contre la réforme des retraites en constituant des cortèges de l’Enseignement supérieur et de la recherche en lutte.
Pour un service public de l’enseignement et de la recherche de qualité, nous sommes :

  • Pour une université gratuite et accessible à toutes et tous et une recherche scientifique publique au service de toutes et tous.
  • Pour la titularisation des précaires qui remplissent des fonctions pérennes et pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·es et des besoins publics de recherche.
  • Pour la mensualisation des paiements des vacations et le respect de la législation en vigueur.
    Pour une revalorisation des vacations au moins au SMIC.
  • Pour la création massive de postes pérennes à la hauteur de la mission de service public que nous assurons. Contre la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI-chantier, des tenure track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR) ; contre la dérégulation des carrières ; pour la revalorisation du point d’indice ; contre la modulation des services des enseignant·es chercheu·ses, pour la réduction du temps de travail de l’ensemble des personnels de l’ESR ;
  • Contre l’imposition du modèle de l’entreprise privée à l’ESR (et la concurrence généralisée et déloyale qui creuse les inégalités existantes et la précarisation de tous les personnels) ;
  • Pour la mise en place de moyens effectifs de lutte contre toutes les discriminations ;
  • Pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche (refus du contournement des instances nationales d’évaluation par les pairs – CNU, Comité national du CNRS) ;
  • Pour des mesures efficaces de lutte contre la précarité étudiante (revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire).
    Texte adopté par l’AG du Centre Max Weber à l’unanimité.

Centre Pierre Naville (CPN)

Les membres du Centre Pierre Naville (enseignant.es-chercheur.es, doctorant.es, BIATTS) réunis en Assemblée générale le 17 janvier 2020 s’élèvent avec force :

  • contre la réforme des retraites dont l’application impliquerait un allongement de la vie au travail et une réduction notable du montant des pensions ;
  • contre les orientations de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) actuellement dans les tuyaux qui, au contraire des déclarations ministérielles qui accompagnent le projet, menacent de détériorer encore plus les qualités de l’enseignement supérieur et de la recherche et les conditions de travail de celles et ceux qui la font vivre.
    D’ores et déjà, 20 000 postes de professeur.es et de maîtres de conférences non remplacés sont « gelés » et ont de fait disparu au cours de la décennie. C’est plus de 20% des 91 000 postes dont le manque alimente le recours de plus en plus intense à des vacataires. Parallèlement, le développement de la concurrence entre les universités et les laboratoires de recherche exacerbé au nom de « l’excellence » conduit au renforcement des inégalités entre établissements et entre équipes au détriment des étudiant.es des classes populaires majoritairement inscrit.es dans les universités et écoles périphériques. Ces évolutions atteignent particulièrement les sciences humaines et sociales sans pour autant épargner les autres disciplines.
    L’Assemblée générale du Centre Pierre Naville, le laboratoire de sociologie de l’Université d’Évry, décide d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour s’opposer à la mise en oeuvre de ces deux réformes contraires aux intérêts immédiats et à long terme des enseignant.es, des chercheur.es et des étudiant.es et pour demander la création des postes manquants de façon à revenir à des taux d’encadrement permettant à tou.tes de travailler dans de bonnes conditions et pour revenir sur la précarisation de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Nous appelons les autres unités de recherche de l’université d’Évry et de l’université Paris Saclay à s’engager elles aussi dans cette voie.

Cognitions humaine et artificielle (CHArt)

Les membres du laboratoire CHArt-Université Paris 8, réunis le mercredi 5 février 2020 tiennent à exprimer leurs inquiétudes concernant la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche telle qu’elle se profile.
Ils s’associent pleinement à la motion du collège doctoral de l’Université Paris 8.
Motion votée à l’unanimité des membres du laboratoire CHArt de l’Université Paris 8, le mercredi 5 février 2020.
Pour mémoire, la motion du collège doctoral de l’Université Paris 8 :
Le Collège doctoral de l’Université Paris 8, réuni le jeudi 23 janvier 2020, après avoir discuté du mouvement social en cours et des différents rapports préparatoires à la LPPR, tient à rendre public son rejet tant de la réforme des retraites que de la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche telle qu’elle se profile.
En ce qui concerne les doctorants, qui sont la première préoccupation du Collège, les conséquences de la réforme des retraites leur seraient complètement néfastes. Devant effectuer de longues études, confrontés de surcroît à la pénurie des postes de titulaires dans l’université et dans les instituts de recherche publics, ils entrent tardivement dans l’emploi et, de ce fait, se trouvent déjà affectés par l’allongement de la durée de cotisation (et par la décote éventuelle).
La réforme des retraites qu’envisage le gouvernement aggraverait cette situation : en substituant à la logique du salaire calculé sur la base des six derniers mois celle d’une épargne proportionnelle à l’ensemble des rémunérations perçues au cours d’une carrière commencée tard et avec un indice relativement faible, la retraite à points condamnerait tous les futurs chercheurs et enseignants chercheurs – plus encore que ceux déjà en activité – à une diminution très importante de leurs revenus.
La réforme des retraites prévue ne peut, dans cette perspective, que contribuer à réduire encore, s’il était possible, l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche qui s’exercent déjà dans des conditions extrêmement dégradées. En outre, l’éventuelle LPPR contribuera à renforcer les formes de précarité dans l’ESR, notamment du fait de l’extension de la contractualisation, de la multiplication des transformations d’emplois publics en CDD, et de l’usage massif des CDI « de projet » et « de chantier ».
Les modes de recrutement et les statuts des enseignants chercheurs dans l’université du futur – telle que les dessinent les rapports préliminaires – seront bouleversés par la « fusion » des corps de Maîtres de conférences et de Professeurs, fusion qui débouchera non pas sur un corps unique égalitaire des enseignants-chercheurs mais au contraire sur une diminution du nombre de postes de fonctionnaires stables et sur une distribution inégalitaire des moyens entre établissements. Enfin, la fin de toute condition à la mise en place de la modulation de services, et le remplacement de l’évaluation des services en heures par une évaluation en unités de crédit (ECTS) permettront la suppression des 192h équivalent TD annuelles, ce qui constituerait une attaque sans précédent contre le statut des enseignants-chercheurs.
Il faut ajouter à ce panorama l’affaiblissement programmé du CNU et du comité national du CNRS, qui constitue une atteinte claire au paritarisme, va dans le sens – comme dans toutes les instances de gouvernement des universités – d’une suprématie des nommé.e.s sur les élu.e.s, et imposera à terme une dérégulation des procédures de recrutement.
De plus, le refus de remettre en question les formes d’attribution et le montant du crédit impôt recherches (plus de 6 milliards par an) rend peu crédible toute annonce d’un effort budgétaire substantiel au bénéfice de l’ensemble de l’ESR (et non à celui de certaines universités privilégiées et d’une toute petite fraction des enseignants-chercheurs). Finalement seront ainsi renforcées la compétition, la concurrence, l’inégalité croissante entre les pôles universitaires et la recherche à court terme sur des appels à projet aux thématiques trop souvent imposées par des instances déconnectées des travaux en cours.
La situation très préoccupante de l’université française et la dégradation constante des conditions d’exercice et de recrutement fait l’objet d’un constat partagé unanimement – jusque dans les trois rapports préparatoires à la LPPR. Les membres du Collège doctoral demandent que ce constat inspire une autre réforme, qui rende un avenir aux doctorants, et dans ce but renforce le statut des chercheurs et des enseignants-chercheurs, les libertés académiques, le fonctionnement démocratique et paritaire des instances de tous les établissements d’enseignement supérieur, l’égalité entre les territoires, le financement pérenne des laboratoires et des universités et la sauvegarde d’une recherche fondamentale détachée du mirage de l’ »innovation » et de l’obsession des classements internationaux.
Motion votée à l’unanimité des membres du Collège doctoral de Paris 8 le vendredi 31 janvier 2020

Connaissance Organisation et Systèmes TECHniques (COSTECH)

Nous, membres du département TSH et du laboratoire COSTECH de l’UTC, réunis en AG, rejoignons les mobilisations en cours et les réflexions collectives qui se tiennent au sein de l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR).
Nous nous opposons aux attaques menées contre les services publics et la protection sociale, notamment dans le domaine des retraites et de l’éducation, et tenons à exprimer nos plus vives inquiétudes vis-à-vis de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Nous réaffirmons notre attachement à une recherche sereine, autonome et collégiale fondée sur des emplois au sein de la fonction publique et des financements récurrents, non soumise aux logiques de compétition et de marché, et à leurs temporalités court-termistes.
Dès la création de l’UTC, une spécificité de notre établissement a été de recruter des enseignants-chercheurs pour partie sur des postes de fonctionnaire et pour partie sur des postes contractuels. Or nous faisons le constat que ces postes contractuels impliquent aujourd’hui des disparités salariales et de charge d’enseignement, et une titularisation à l’issue de six années, créant de fait des formes d’injustice et de frustration qui ne sont pas favorables à cette recherche sereine. Nous considérons qu’en aucun cas ce modèle de contractualisation ne doit servir de modèle à l’enseignement supérieur.
Nous demandons :
• l’abandon du projet actuel de la LPPR,
• l’abandon du projet actuel de réforme des retraites,
• la prise en compte des demandes exprimées depuis des années par la communauté (création de fonctionnaires chercheur•e•s, enseignant•e•s-chercheur•e•s et de personnels administratifs, augmentation significative des moyens dédiés à l’enseignement supérieur et à la recherche publique, indépendance de la recherche, collégialité, etc.).
Le département TSH et le laboratoire COSTECH invitent ses membres ainsi que toutes les parties prenantes de l’UTC à participer aux futures mobilisations.
Cette motion est adoptée à l’unanimité ( 7 abstentions) lors des AG respectives de Costech et TSH les 27 et 28 février 2020.

Croyance, Histoire, Espace, Régulation Politique et Administrative (CHERPA)

Nous, membres du CHERPA et enseignants-chercheurs de l’IEP d’Aix, réunis le 22 janvier 2020, soutenons les mobilisations interprofessionnelles contre le projet de réforme des retraites et dénonçons les politiques de démantèlement des services publics (hôpitaux, justice, éducation, transports, énergie…).
Notre secteur n’est pas épargné par ces politiques délétères qui conduisent à une institutionnalisation croissante de la précarité: accès tardif à des positions stabilisées qui se raréfient (baisse des recrutements au CNRS et à l’Université), faible niveau de rémunération à diplômes et niveaux de responsabilités équivalents, multiplication des primes individualisées dont l’octroi et le montants sont laissés à la discrétion des présidences d’établissement. Face à cette casse de l’Université publique, nous défendons l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche que ne permettent absolument pas les actuels projets de réforme, bien au contraire.
Nous défendons une recherche publique indépendante des pouvoirs publics et des intérêts économiques, inscrite dans la durée et non dans des délais serrés imposés par des appels d’offre extérieurs. Le temps long de la réflexion est en effet, indispensable à la qualité de notre production. Or, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche érige en norme générale la contractualisation de la recherche et dénature ainsi notre mission qu’est la production de savoirs pour tous. Cette loi saborde également un peu plus les conditions d’exercice et le sens de notre métier de chercheur et d’enseignant-chercheur. Elle ne fait qu’accentuer la précarité des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment des doctorants et des docteurs sans poste, déjà durement touchés par la réforme de l’assurance chômage.
Nous défendons enfin un service public de la recherche et de l’enseignement ouvert à tous car nous croyons dans les bienfaits de l’égalité de l’accès aux savoirs. Or, les réformes récentes du lycée comme de l’université tendent à transformer ces lieux du savoir en un marché économique soumis aux lois de la concurrence – ce qui a pour conséquence d’accentuer les coûts d’entrée dans l’enseignement supérieur pour la majorité des bacheliers, de creuser les inégalités entre étudiants, et de hiérarchiser les écoles, formations et universitaires en “bons” ou “mauvais” élèves de l’éducation.
Pour toutes ces raisons, nous appelons nos collègues de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche :
• à investir les espaces pédagogiques et scientifiques institués pour débattre et sensibiliser les étudiants et l’ensemble des personnels aux mobilisation et aux réformes en cours.
• à participer aux journées de mobilisation nationale ainsi qu’aux actions de soutien des grévistes (piquets, caisses de grève…)
• à participer aux AG de coordination locale et nationale

Cultures et Environnements Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (CEPAM)

La Motion magique
CEPAM UMR 7264 LABO EN LUTTE CONTRE LA LOI DE PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE LA RECHERCHE (LPPR)
28/01/2020
Nous, les membres du laboratoire d’Archéologie, de Préhistoire, d’Histoire et d’Histoire de l’art du CEPAM Cultures et environnements – Préhistoire, Antiquité, Moyen-âge, UMR 7264 CNRS – Université Côte d’Azur, déclarons notre opposition au projet de réforme des retraites et au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), annoncée comme « darwinienne et inégalitaire » par le PDG du CNRS.
Nous avons pris connaissance des éléments contenus dans les rapports préalables au futur projet de loi visant 1/ une réduction drastique des postes permanents (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens) et donc une précarisation toujours plus forte des personnels de la recherche (CDI de projet, tenure-track), 2/ un recours encore plus important au financement de la recherche sur projets (via l’ANR) et un financement récurrent des laboratoires restreint et aléatoire, 3/ une mise en concurrence toujours plus élevée des laboratoires et des chercheurs.
Nous appelons à la mobilisation contre ces projets de lois.

De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (PACEA)

Motion des membres de l’unité mixte de recherche PACEA (de la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie – UMR 5199), Université de Bordeaux, Centre national de la recherche scientifique, Ministère de la Culture.
Les membres de l’UMR 5199 PACEA réunis en AG exceptionnelle le 5 février 2020, expriment leur opposition résolue à la plus grande partie des propositions formulées au sein des trois rapports commandés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en vue de l’élaboration de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) et à l’idéologie qu’elle sous-tend.
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145221/restitution-des-travaux-desgroupes-
de-travail-pour-un-projet-de-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-larecherche.
html.
Nous souhaitons par ailleurs rappeler que les préconisations de ces trois rapports vont à l’encontre des propositions collectives exprimées par les UMR et le Comité National du CNRS (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02289205/document). Nous exprimons notre plus grande inquiétude concernant la préparation du projet de LPPR s’il devait s’appuyer sur ces rapports.
Cette motion s’inscrit dans la dynamique déjà initiée par de nombreux laboratoires, instituts, comités ou groupements de recherche et, notamment, dans la droite ligne des positionnements déjà exprimés par nos collègues des UMR AASPE, ISYEB, de la MSH Monde, de la CPCN, du GDR BioArcheoDat ainsi que des laboratoires de l’Université de Toulouse II-Jean Jaurès.
Nous revendiquons notre attachement au modèle français de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et d’une recherche publique indépendante. Des mesures doivent être prises pour traiter les causes du « décrochage » de la recherche publique et pas uniquement ses symptômes. Notamment, la question de l’attractivité de ce modèle, soulevée par l’un des groupes de travail composés pour animer la réflexion préalable au projet de loi (« Attractivité des emplois et des carrières scientifiques ») nous semble, telle qu’elle est posée, profondément biaisée. Si problème d’attractivité il y a, il repose avant tout sur la pénurie d’emplois statutaires pérennes d’ingénieurs, de techniciens, de chercheurs et d’enseignants-chercheurs. Le statut de chercheur tel qu’il existe aujourd’hui, au CNRS notamment, attire de très nombreux jeunes chercheurs (français ou étrangers, CDD ou sans contrat) qui viennent, chaque année, se porter candidat, exprimant par-là un choix fort : au-delà de salaires moins élevés, c’est, pour eux, une manière de fuir un système précarisant (modèles allemand et américain par exemple) et la garantie de mener une recherche dans un cadre dynamique, collaboratif, indépendant et serein, mais non moins excellent.
Motion adoptée à la majorité des votants (49 pour, 2 contre, 2 nuls)
Le 5 février 2020.

Domaine expérimental de Saint-Laurent-de-la-Pree (DSLP)

Les agents de l’Unité Expérimentale INRAE de Saint Laurent de la Prée (UE 0057 DSLP) réunis en Conseil de Service le lundi 9 mars 2020, se déclarent fermement opposés au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) qui menace de détruire l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) et s’inscrit plus globalement dans une entreprise de démantèlement de l’ensemble des services publics.
Ce projet de loi prévoit en effet de réaffecter à la recherche publique une partie des sommes que l’État prévoit de ne plus dépenser en cotisations retraites avec son projet de loi de retraite à points. L’argent récupéré sur nos pensions de retraite serait réaffecté sous forme de revalorisations indemnitaires, c’est-à-dire en primes plutôt qu’en revalorisation du point d’indice, et sous forme d’augmentation du budget de l’ANR, c’est-à-dire en appels à projet plutôt qu’en crédits récurrents. Les hausses de primes seraient modulables pour un tiers selon la « performance », et pour deux tiers selon la « qualification et la fonction ». C’est le retour du RIFSEEP que nous avions rejeté à l’INRA.
Au lieu de proposer des mesures de résorption de la précarité et d’augmenter le nombre de postes titulaires pérennes, ce projet de loi prévoit d’introduire de nouveaux types de contrats précaires (CDIs de mission scientifique).
Ce projet de loi prévoit également la dérégulation du cumul d’activités, permettant l’emploi par le secteur privé de salariés du public, hors de tout contrôle, menaçant gravement l’indépendance de la recherche publique. Enfin, nous déplorons que le premier défi affiché de ce projet consiste à « relever les grands enjeux industriels et économiques », devant les enjeux de crise écologique, sociale et environnementale.
Ainsi les mesures proposées par la LPPR ne feront qu’accroître la précarité de l’ensemble des personnels de la recherche et la compétition entre les unités, avec pour conséquences d’isoler et d’opposer les collègues entre eux sur des objectifs de performance à court terme. Alors qu’aucune grande découverte n’existe sans un collectif stable, serein, qualifié et à l’abri de la précarité, la LPPR renforcera la précarité et les sujets à la mode, aux dépends d’une recherche libre, originale et indépendante.
Les agents de l’Unité Expérimentale INRAE de Saint Laurent de la Prée rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
• la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheuses et de chercheurs, entre actrices et acteurs de la recherche, entre Unités ;
• la liberté des chercheuses et des chercheurs dans le choix de leurs thèmes de recherche.
Face aux menaces que ce projet de Loi fait planer sur nos activités, nous demandons le retrait de ce projet de LPPR. Nous demandons au contraire une augmentation des crédits récurrents, la création de postes de titulaires à hauteur des besoins, la revalorisation de nos salaires et du point d’indice, et de laisser une place conséquente à la créativité des équipes de recherche.
Motion proposée au vote du Conseil de Service le 9 mars 2020 à 11h00 (16 agents présents sur 18).
Pour : 11
Abstentions : 5
Contre : 0

École française d’Athènes (EFA)

Motion des membres scientifiques de l’École française d’Athènes sur le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)
Adoptée à l’unanimité le 4 mars 2020
Les rapports ministériels en vue d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) annoncent la consolidation des orientations esquissées depuis 2007 (loi LRU), orientations qui se révèlent déjà désastreuses pour la recherche et l’université françaises.
Nous, membres scientifiques de l’École française d’Athènes, réaffirmons notre attachement au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous alarmons tout particulièrement de certaines préconisations exprimées dans ces rapports :
-La généralisation de la recherche sur projet et l’attribution de « crédits compétitifs » aux laboratoires de recherche en fonction de leur « performance ». La gestion managériale et la concentration des moyens sur quelques établissements nuisent au fonctionnement de la recherche et de l’enseignement supérieur.
-La corrélation entre évaluation et allocation des moyens ouvre la voie à une diminution, voire à une suppression des dotations permanentes des laboratoires et des universités, et pose la question du mode et des critères d’évaluation.
-Les recherches en sciences humaines et sociales seraient particulièrement affectées par la limitation des questionnements scientifiques aux prétendus défis sociétaux, ainsi que par la généralisation des partenariats public-privé, telles qu’elles sont promues par l’Agence Nationale de la Recherche, dont le rôle serait renforcé. Ces dispositions menacent directement l’indépendance et la fécondité des travaux scientifiques.
-La modification du statut des enseignants-chercheurs et de celui des chercheurs (modulation de service sans le consentement des intéressés, déplafonnement des heures de travail, développement des tenure tracks, mise en place des CDI de mission scientifique, etc.) est une attaque au statut de fonctionnaire, exacerbe une concurrence néfaste entre chercheurs et entre institutions, renforce la précarité et favorise les inégalités au sein des laboratoires et des universités.
Si elles devaient obtenir force de loi, ces dispositions constitueraient une attaque sans précédent contre la fonction publique dans le domaine de la recherche et de l’enseignement supérieur. La réduction prévue des financements récurrents de la recherche et la concentration des efforts financiers sur des projets à court terme sont incompatibles avec les exigences d’une recherche rigoureuse et excellente, notamment en sciences humaines. Dans le contexte actuel de compétition internationale accrue, une stratégie fondée sur la précarisation des chercheurs, l’instabilité permanente et la dégradation des conditions de travail menace directement la recherche française et son rayonnement dans le monde. La situation de nos collègues en Grèce, victimes depuis plusieurs années de décisions politiques aux motivations semblables, nous confirme que celles-ci constituent une atteinte majeure aux activités scientifiques et aux conditions de vie des chercheurs.
Pour ces raisons, nous nous opposons fermement à ces propositions préparant la LPPR et soutenons les actions en faveur des libertés académiques et du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Ψήφισμα των επιστημονικών μελών της Γαλλικής Σχολής Αθηνών για το Νομοσχέδιο πολυετούς προγραμματισμού της έρευνας (LPPR)
Οι υπουργικές εκθέσεις για τη σύνταξη του νόμου πολυετούς προγραμματισμού της έρευνας (LPPR) επιβεβαιώνουν τις κατευθύνσεις που είχε χαράξει το 2007 ο νόμος περί ελευθεριών και ευθυνών των πανεπιστημίων (LRU). Οι κατευθύνσεις αυτές αποδεικνύονται ήδη καταστροφικές για την έρευνα και τα πανεπιστήμια στη Γαλλία.
Εμείς, τα επιστημονικά μέλη της Γαλλικής Σχολής Αθηνών, εκφράζουμε ξανά την πίστη μας στον δημόσιο χαρακτήρα της ανώτατης εκπαίδευσης και της έρευνας. Ειδικά κάποιες προτάσεις των υπουργικών εκθέσεων είναι εξαιρετικά ανησυχητικές:

  1. Η γενίκευση της έρευνας με άξονα επιστημονικά προγράμματα και της χορήγησης «ανταγωνιστικών πόρων» στα ερευνητικά εργαστήρια με βάση τις «επιδόσεις» τους. Η διαχείριση με όρους επιχείρησης και η συγκέντρωση των κονδυλίων σε ορισμένα μόνο ιδρύματα βλάπτουν σοβαρά την εύρυθμη λειτουργία της έρευνας και της ανώτατης εκπαίδευσης.
  2. Η διασύνδεση αξιολόγησης και επιχορηγήσεων ανοίγει τον δρόμο για τη μείωση ή και την κατάργηση των μόνιμων χρηματοδοτήσεων εργαστηρίων και πανεπιστημίων, και θέτει το ερώτημα με ποιον τρόπο και με ποια κριτήρια θα γίνεται η αξιολόγηση.
  3. Η έρευνα στις ανθρωπιστικές και κοινωνικές επιστήμες θα επηρεαστεί ιδιαίτερα από τον περιορισμό των επιστημονικών αναζητήσεων στα θεωρούμενα ως επίκαιρα ζητήματα, καθώς και από τη γενίκευση των συνεργιών δημόσιου και ιδιωτικού τομέα, όπως προωθούνται από τον Εθνικό Οργανισμό Έρευνα της Γαλλίας, που προβλέπεται να έχει ενισχυμένο ρόλο. Οι προτάσεις αυτές συνιστούν άμεση απειλή για την ανεξαρτησία και τη γονιμότητα της επιστημονικής έρευνας.
  4. Η μεταρρύθμιση του νομικού καθεστώτος των διδασκόντων-ερευνητών και των ερευνητών (τροποποίηση του ωραρίου διδασκαλίας χωρίς τη συγκατάθεση των ενδιαφερομένων, κατάργηση του ορίου ωρών εργασίας, καθιέρωση των tenure track, υιοθέτηση συμβολαίων αορίστου χρόνου για επιστημονικές αποστολές, κ.λπ.) αποτελεί επίθεση στο νομικό καθεστώς του δημόσιου λειτουργού, επιτείνει τον ανταγωνισμό μεταξύ ερευνητών και μεταξύ ιδρυμάτων, ενισχύει την επισφάλεια και ευνοεί τις ανισότητες στο εσωτερικό εργαστηρίων και πανεπιστημίων.
    Αν αποκτήσουν ισχύ νόμου, οι προτάσεις αυτές θα αποτελέσουν ένα άνευ προηγουμένου πλήγμα στον δημόσιο χαρακτήρα της έρευνας και της ανώτατης εκπαίδευσης. Η προβλεπόμενη μείωση της τακτικής χρηματοδότησης της έρευνας και η διοχέτευση των κονδυλίων σε βραχυπρόθεσμους ερευνητικούς στόχους είναι ασύμβατα με τις ανάγκες μιας απαιτητικής και ουσιαστικής έρευνας, ειδικά στις ανθρωπιστικές επιστήμες. Στο σημερινό πλαίσιο αυξημένου διεθνούς ανταγωνισμού, μία στρατηγική βασισμένη στην επισφάλεια των ερευνητών, τη διαρκή αβεβαιότητα, και την υποβάθμιση των συνθηκών εργασίας απειλεί ευθέως τη γαλλική έρευνα και την ακτινοβολία της στον κόσμο. Η κατάσταση των συναδέλφων μας στην Ελλάδα, που τα τελευταία χρόνια έγιναν θύματα πολιτικών αποφάσεων με ανάλογα κίνητρα, επιβεβαιώνει στα μάτια μας ότι αυτές πλήττουν σοβαρά την επιστημονική δραστηριότητα και τις συνθήκες ζωής των ερευνητών.
    Για όλους τους παραπάνω λόγους, είμαστε κατηγορηματικά αντίθετες/οι στις προτάσεις που προετοιμάζουν τον Νόμο πολυετούς προγραμματισμού της έρευνας (LPPR) και υποστηρίζουμε τις δράσεις υπέρ της ακαδημαϊκής ελευθερίας και του δημόσιου χαρακτήρα της ανώτατης εκπαίδευσης και της έρευνας.
    Το ψήφισμα υιοθετήθηκε ομόφωνα από τη γενική συνέλευση των μελών, την Τετάρτη 4 Μαρτίου 2020.

Edition, Littératures, Langages, Informatique, Arts, Didactique, Discours (ELLIADD)

Nous, enseignant.es-chercheur.es, personnel administratif et doctorant.es du laboratoire ELLIADD (Edition, Littératures, Langages, Informatique, Arts, Didactiques, Discours) EA 4661 de l’Université Bourgogne-Franche-Comté, exprimons notre très grande inquiétude face au futur projet de loi « Programmation Pluriannuelle de la Recherche » (LPPR) qui sera discuté au Parlement à partir de ce mois de février.
Alors même que la communauté universitaire est appelée à subir de plein fouet les conséquences de la réforme des retraites ou la disparition du statut actuel des Équipes d’accueil, le projet LPPR annonce :
• La remise en cause du statut des enseignant.es-chercheur.es avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD (modulation des services) ;
• L’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, contrats précaires à durée déterminée, susceptibles de remplacer le statut de Maître de conférences) ;
• La remise en cause des fonctions du CNU dans l’évaluation des carrières par les pairs et plus généralement de la collégialité au sein de notre communauté, ce qui fait accroître le risque de localisme dans les recrutements et l’inégalité dans le déroulement des carrières et des promotions.
Ce projet systématise la mise en concurrence des universités, des laboratoires, des personnels, enseignant.es-chercheur.es, BIATSS et ITA au lieu de prôner la coopération. Il précarise l’entrée de nos doctorants dans le métier d’enseignant.e-chercheur.e. contre le développement de l’emploi pérenne.
Ce projet vise à promouvoir un modèle différent de la recherche, financé quasi exclusivement par projet, tourné vers le profit et la rentabilité, celui des pôles d’« excellence », des brevets qui rapportent. Ce projet vise à détruire la liberté de la recherche et met en cause la pérennité et la qualité de la recherche fondamentale, il asservit toute pensée à la logique managériale et entre en opposition avec la liberté d’étude et de recherche qui constitue le socle même des missions du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Nous refusons vigoureusement ces orientations contraires à nos engagements scientifiques et éthiques. C’est pourquoi le laboratoire ELLIADD manifeste son opposition au projet de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Le laboratoire ELLIADD appelle à engager une réflexion et une mobilisation collectives à l’échelle locale pour définir des propositions alternatives pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche.
Motion votée le 16 février 2020.
74 votes exprimés: 69 votes favorables et 5 abstentions.

Éducation et Diversité en espaces Francophones

Nous avons voté en AG extraordinaire vendredi notre refus de participer à l’évaluation HCÉRES tant que le projet de LPPR était maintenu, ainsi que la motion suivante :
Les membres du laboratoire FrED, réunis en Assemblée générale extraordinaire le vendredi 7 février 2020, prennent acte de la gravité des menaces que représente le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et entendent réaffirmer leurs convictions sur les points suivants :
– Le lien nécessaire entre enseignement et recherche ;
– L’augmentation sensible des emplois statutaires au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de répondre aux besoins de formation et de permettre une intégration rapide et optimale des jeunes docteur.es ;
– Le principe du financement public et pérenne des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche ;
– Le principe d’une évaluation par les pairs sur la base d’une appréciation qualitative et non quantitative des travaux ;
– L’attachement au principe collectif et coopératif de la recherche, ainsi qu’au principe de démocratie universitaire ;
– La revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice et non par le biais de primes.

Par voie de conséquence, ils s’opposent à :
La remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
L’amplification de la contractualisation et de la précarisation des enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheurs, personnels BIATSS et ITA dans l’enseignement supérieur et la recherche ;
La remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192 heures éq. TD et la « modulation des services ».
L’aggravation des charges administratives et de gestion (en particulier par la généralisation du financement sur appels à projets et la complexification des procédures administratives) qui détournent de l’activité de recherche ;
Plus généralement, l’affaiblissement de la logique de solidarité nationale ;

Équipe de Recherche sur les Mutations de l’Europe et de ses Sociétés (ERMES)

« Nous, membres du laboratoire ERMES réuni.e.s en Assemblée générale le 17 janvier 2020 à la Faculté de droit et science politique de l’Université Côte d’Azur, dénonçons le projet de loi sur les retraites, qui remet en cause notre système de protection sociale, ainsi que le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et nous déclarons participer aux mobilisations en cours.
Nous demandons :
• Un plan massif de recrutement afin de combattre la précarité structurelle à l’université.
• La fin du recours aux vacataires non titulaires, dont les conditions de travail sont inadmissibles
• La fin du financement de la recherche par projet
• Un financement pérenne et garanti de l’enseignement et de la recherche
• La fin d’une logique gestionnaire qui se traduit par une évaluation des chercheurs et labos visant principalement à réduire les financements de base et moduler les services. A l’inverse, nous soutenons une véritable démocratie universitaire qui respecte les instances d’évaluation par les pairs – CNU, Comité national du CNRS.
Nous appelons l’ensemble des structures de recherche et d’enseignement du campus Trotabas et des autres campus de l’université à se positionner sur la LPPR et la réforme des retraites, qui font partie d’une offensive généralisée contre les services publics et l’Etat social.
Une réunion de discussion et de mobilisation est prévue le 23 janvier à 14h la place du séminaire des Etudes politiques, afin de déterminer les modalités d’action à venir.

Gestion de l’eau, acteurs et usages (G-EAU)

Nous, membres de l’unité mixte de recherche G-EAU (INRAE, CIRAD, IRD, AgroParisTech, Institut Agro), exprimons notre opposition aux orientations affichées dans les rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ces orientations véhiculent une vision de la recherche en tous points opposée à celle que nous partageons.
Comme de très nombreux laboratoires et départements de France, les personnels de G-EAU (chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s, personnels d’appui, ingénieur.e.s d’études et de recherche, doctorant.e.s) expriment leur profond désaccord vis-à-vis de la LPPR en préparation. Ils partagent certains des constats dressés dans les rapports préparatoires.
Néanmoins, à en juger par les éléments de réflexion qui ont été rendus publics, la LPPR s’inscrira dans la continuité des réformes antérieures, dont nous subissons aujourd’hui les conséquences : baisse des recrutements de titulaires, réduction des postes d’appui à la recherche, mise en concurrence entre établissements et équipes de recherche, gâchis de moyens publics dans l’évaluation des activités et des projets…
Les membres de G-EAU s’alarment en particulier de l’accent mis sur le rôle des financements sur appels à projets. Cette domination désormais sans partage de l’activité scientifique par le « mode projet » conduit à une prolifération des tâches liées au montage, à la gestion et au rapportage des projets. Elle signifie concrètement une attention sans cesse fragmentée (par le cumul des projets) et une activité enfermée dans des cycles courts, plus proches d’une logique de bureau d’étude que du temps long nécessaire à toute recherche véritablement créative. Ce temps long est aussi nécessaire au dialogue et aux collaborations avec les acteurs sociaux concernés par nos travaux. De plus, les taux de sélection extrêmement bas éliminent forcément beaucoup de très bons projets. Enfin, le financement par projets participe au renforcement du pilotage gestionnaire de la recherche, qui se traduit par une multiplication
d’évaluations redondantes, aux finalités incertaines. Cette obsession de la mise en concurrence au détriment de la coopération se retrouve dans la gestion des carrières, appelée à s’individualiser. Elle se traduit également par une
concentration des moyens sur quelques établissements prestigieux dotés de compétences dérogatoires en matière de recrutement. Elle produit de la sorte une dualisation délétère du monde de la recherche, qui renforce les déjà dominants en fragilisant davantage tous les autres.
Prenant acte de l’annonce récente de mesures de revalorisation des débuts de carrières des chercheurs et enseignants-chercheurs, les personnels de G-EAU constatent néanmoins que cette revalorisation aura des effets limités étant donné l’âge moyen d’entrée dans la carrière, et qu’elle sera très loin de compenser la baisse continue du pouvoir d’achat, accentuée ces dernières années par le gel du point d’indice. Ils insistent à ce titre sur la nécessité de renouer avec une politique ambitieuse de recrutement sur des emplois pérennes, dans tous les métiers
de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette politique doit s’accompagner d’une revalorisation conséquente de la rémunération indiciaire de l’ensemble de ces personnels, et non simplement d’une distribution de primes, vouée de nouveau à stimuler la concurrence entre chercheurs.
Les membres de G-EAU s’opposent enfin à la promotion de nouvelles formes d’emplois (tenure tracks, CDI de projet), qui aboutiront à l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dont souffrent déjà profondément l’enseignement supérieur et la recherche.

A l’inverse, les membres de G-EAU affirment leur attachement à un véritable service public de la recherche et de l’enseignement, capable de mener ses activités scientifiques de manière autonome et au service du plus grand nombre, y compris quand ces activités dérangent les pouvoirs politiques et/ou économiques du
moment. Ils soutiennent par conséquent :
– l’augmentation des crédits récurrents aux unités de recherche, et leur pluriannualisation, pour assurer un rééquilibrage par rapport aux financements sur projets ;
– l’augmentation nette et durable du nombre de titulaires recrutés, chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s comme personnels d’appui ;
– l’augmentation substantielle de leurs salaires, qui se situent aujourd’hui nettement en dessous des salaires moyens des pays de l’OCDE ;
– le transfert vers la recherche publique des budgets faramineux du Crédit Impôt Recherche, qui s’est distingué par son inefficacité et ses nombreux effets d’aubaine,;
– la débureaucratisation des évaluations afin de favoriser la qualité des productions et des parcours au lieu de la seule production quantitative.
G-EAU appelle l’ensemble des collègues de l’enseignement supérieur et de la recherche à soutenir et à participer aux mobilisations contre la LPPR et pour la défense des conditions indispensables à une recherche et un enseignement de qualité.

Vote : 56 voix pour, 0 contre.

Groupe de recherche en droit, économie et gestion (GREDEG)

Les membres du GREDEG (doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, personnels techniques et administratifs, enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheur.e.s) demandent des informations et des clarifications sur les points suivants dans le contexte de préparation du projet de loi de PPR et suite aux rapports des groupes de travail missionnés par la Ministre pour préparer la loi de PPR.

Ils s’inquiètent :

• De la non-représentation des SHS dans les groupes de travail, le risque étant la non prise en compte des spécificités de la recherche en sciences humaines et sociales et une diminution probable des accès aux financements.

• De l’absence d’évaluation de l’impact sur l’ensemble des ressources humaines des propositions des rapports, en matière de maintien de l’emploi dans l’ESR, du statut des EC et des personnels techniques et administratifs, de la cohabitation des différents statuts et formes d’emploi (avec des différentiels de conditions de travail, de rémunération, de carrières, de charge d’enseignement), de conditions d’accès à l’emploi pour les doctorants et les docteurs.

• Du sous-encadrement dans leur mission d’enseignement, qui ronge le temps de recherche par substitution et remplissage de temps administratif et de recrutement des intervenants : le taux d’encadrement (en tant que couverture par les enseignants et EC titulaires des maquettes de formation) pourrait être intégré en tant qu’indicateur pour l’attribution de ressources et l’appréciation des résultats en recherche. Ils constatent l’omission dans les propositions du rapport des questions centrales du statut des EC, de l’enseignement, et de l’articulation de la recherche et de l’enseignement dans le système universitaire français.

• De la précarité des doctorant.es et des jeunes docteur.es, du fait de l’inadéquation entre les contrats doctoraux et la durée effective des thèses en SHS, de la non-mensualisation de leur salaire de vacataires payé en dessous du SMIC, et des faibles perspectives d’avenir que leur offre l’ESR.

Ils demandent :

• De garantir la représentativité des SHS à parité avec les sciences « dures » dans les groupes de travail et dans les instances de gouvernance (en particulier pour les AAP à venir).

• De garantir la non-substitution des financements par projet aux fonds de base, de clarificatier le cadre des financements par projet (notamment concernant le taux de réussite des AAP ANR) et de garantir un équilibre à long terme entre les différentes sources et moyens de financement.

• D’intégrer le taux d’encadrement par discipline aux indicateurs pour l’attribution des ressources et pour l’appréciation des EC.

• La revalorisation financière et temporelle des contrats doctoraux en SHS, ainsi que le respect du droit du travail concernant les heures de vacations.

• La création de postes de titulaires, seule réponse possible à un taux encadrement en chute libre en SHS qui pèse à la fois sur la qualité de nos enseignements et sur la qualité de nos recherches, et seule réponse également à la précarité des jeunes chercheurs et chercheuses.

• De clarifier et de sécuriser le cadre des relations et des partenariats publics-privés de recherche, notamment en termes de propriété des résultats, d’objectifs de la recherche et d’intégration de doctorants, de post-doctorants ou d’EC à ces projets en partenariat.

Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (GRHAPES)

Les membres du laboratoire de recherche Grhapes (EA 7287), suite à la tenue de leur assemblée générale extraordinaire du 14 janvier 2020, prennent collectivement position contre le projet de LPPR qui entend enfermer l’enseignement et la recherche dans une logique de compétition, de gestion à court terme et de précarisation généralisée, annonçant ainsi :

  • la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
  • l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR et des personnels BIATSS et ITA ;
  • la remise en cause du statut des enseignant.e.s-chercheur.e.s et des chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD et l’imposition de la modulation de service.
    Nous dénonçons vivement toute volonté d’adoption de ces mesures mortifères pour l’ESR public au moyen de « cavaliers législatifs », procédé utilisé afin de faire passer des dispositions législatives sans éveiller l’attention de ceux qui pourraient s’y opposer.
    Nous appelons l’ensemble des collègues, administratifs et enseignants, précaires ou titulaires, de l’ESR à s’exprimer publiquement et à se mobiliser selon les modalités qu’elles et ils choisiront, et à amplifier le mouvement.
    Nous demandons à la présidence de notre établissement, l’INSHEA, de faire remonter nos revendications. Notre action s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des instances de l’ESR, des sociétés savantes, des établissements de l’enseignement supérieur, des laboratoires de recherche, des revues et des portails scientifiques qui, partout en France, s’opposent aux contenus des rapports préparatoires à la LPPR.
    Voté à l’unanimité des 23 suffrages exprimés Suresnes, le 14 janvier 2020

Hellénisation et romanisation dans le monde antique (HERMA)

Les membres du laboratoire HeRMA (hellénisation et romanisation dans le monde antique, EA 3811, université de Poitiers) ayant pris connaissance du contenu des rapports élaborés par les groupes de travail sur la LPPR (loi de programmation pluriannuelle de la recherche), expriment leur très vive inquiétude face à l’orientation que dessinent ces documents pour l’avenir de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Plus particulièrement, les transformations prévues du statut d’enseignant-chercheur, la différenciation des parcours professionnels et le recours croissant à des contrats précaires (tenure tracks, CDI de mission, suppression de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, de la référence aux 192 heures équivalent TD d’enseignement et donc de la rémunération des heures complémentaires …) sont préjudiciables à toute notre communauté, et particulièrement aux jeunes chercheurs.
Les membres du laboratoire HeRMA sont également très attachés au maintien des cadres nationaux de qualification et d’évaluation, notamment du comité national du CNRS et du CNU, seuls garantie de la qualité et de l’équité du traitement entre les candidats et les collègues.
La réduction prévue des financements récurrents de la recherche et la concentration des efforts financiers sur des projets à court et moyen terme sont incompatibles avec les exigences d’une recherche rigoureuse et excellente, notamment en sciences humaines. Les lourdeurs bureaucratiques et les fléchages des thématiques de plus en plus contraintes sont un frein à l’innovation et à la liberté d’entreprendre des chercheurs.
Pour ces raisons, les membres du laboratoire HeRMA s’opposent à ces propositions préparant la LPPR et demandent
– un renforcement de l’emploi permanent et statutaire, pour lutter contre la précarité croissante des docteurs et des personnels de l’Enseignement supérieur et de la recherche;
– la garantie et l’augmentation significative des budgets récurrents des laboratoires afin de permettre à tous les enseignants-chercheurs d’avoir les moyens de mener leurs missions sans avoir nécessairement recours à des appels à projets chronophages et stérilisants.
A cette fin les membres du laboratoire HeRMA soutiennent toutes les actions en faveur des libertés académiques et du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. A titre d’exemple ils se réservent la possibilité de ne pas faire remonter le rapport d’évaluation auprès de l’HCERES (vague B).
Motion adoptée par 14 voix pour et un refus de se prononcer.

Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (CIHAM)

Le Conseil de Laboratoire du CIHAM réuni le 3 février 2020 affirme être solidaire du mouvement social contre la réforme des retraites et exprime sa vive inquiétude face aux rapports préparatoires de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Ces rapports préfigurent l’accélération du démantèlement du service public et de l’enseignement supérieur et de la recherche et les orientations qu’ils soutiennent vont aggraver les inégalités de statut et de condition entre les personnels, sans donner de perspectives ambitieuses au rôle de la recherche dans notre société. Nous attirons notamment l’attention sur l’accroissement potentiel de la précarisation, que nous considérons très préoccupante, des personnels de soutien à la recherche, des jeunes chercheurs et chercheuses non titulaires (doctorant·e·s, jeunes docteur·e·s, post-doctorant·e·s, vacataires…), déjà fragilisé·e·s par d’autres réformes (loi assurance-chômage).
Nous nous engageons pour la défense du principe de solidarité et du service public, et de la gratuité de l’enseignement supérieur. Nous défendons la pluralité des acteurs de la recherche et des orientations disciplinaires en refusant toute logique de simplification et de hiérarchisation des savoirs et des financements à la recherche. Nous nous opposons à la politique de fragmentation, de précarisation et de contractualisation que la recherche sur
projet à court et moyen terme implique pour les personnels scientifiques et pour les personnels de soutien à la recherche. Nous rejetons la compétition entre disciplines, chercheurs et établissements et défendons la coopération scientifique comme une valeur fondamentale, y compris pour l’efficacité même de la recherche.
En solidarité avec de très nombreux laboratoires de recherche, et à la suite de l’ « Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur », nous demandons au gouvernement d’organiser une véritable concertation, afin de définir collectivement les conditions d’une refondation ambitieuse et juste de l’enseignement supérieur et de la
recherche, tout en déterminant un calendrier et des moyens précis.
Nous appelons chacune et chacun à s’informer, participer aux séminaires et aux assemblées générales de mobilisation, à prendre part aux manifestations et à réfléchir à des actions collectives efficaces.
Motion votée à la majorité des présents.

Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique (HNHP)

Paris, 6 février 2020
Nous, membres de l’UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique (HNHP CNRS-MNHN-UPVD), réunis en Assemblée générale extraordinaire le 6 février 2020, déclarons être opposés à la plupart des orientations contenues dans les rapports des groupes de travail destinés à élaborer la loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR) et rejoindre le collectif « Facs et labos en lutte ».
Une loi est effectivement nécessaire pour garantir et enrichir les forces du modèle français, permettre aux personnels scientifiques d’exercer convenablement leur profession, pallier la fragilité de la recherche publique française due à l’érosion des recrutements de toutes les catégories de personnels et répondre au constat accablant de son sous-financement souligné dans les rapports des groupes de travail sur la LPPR. Cependant, nous pensons que les orientations qui y sont présentées ne sont pas à même de répondre à ces enjeux. En outre, les solutions proposées ne reflètent pas les propositions élaborées collectivement au sein de nos laboratoires puis transmises lors de la phase préalable de consultation à la LPPR.
Nous réaffirmons notre attachement profond à une recherche créative, libre, et à un enseignement de qualité, à même de répondre aux défis sociétaux majeurs du XXIe siècle et valorisant la diversité des savoirs et des cultures auprès des citoyens. Nous défendons :

  • la coopération plutôt que la concurrence,
  • un plan pluriannuel de recrutements croissants de chercheur.e.s, d’enseignant.e.s-chercheur.e.s, d’ingénieur.e.s, de technicien.ne.s et de personnels administratifs,
  • des traitements et salaires et une évolution de carrière au minimum alignés sur ceux des catégories équivalentes de la fonction publique et sur les standards européens,
  • l’augmentation du nombre de contrats doctoraux et une reconnaissance du diplôme doctoral, ainsi qu’une offre post-doctorale ouvrant des perspectives de début de carrière aux jeunes diplômés,
  • la hausse des budgets récurrents des laboratoires.
    Enfin, nous soutenons l’évaluation basée sur la qualité scientifique et réalisée par les pairs dans le cadre du Conseil national des universités et du Comité national de la recherche scientifique.
    Bon nombre des orientations proposées par les trois rapports pour la LPPR sont incompatibles avec ces fondamentaux que nous défendons. En ce sens, nous nous opposons à :
  • l’amplification de la contractualisation et la précarisation des chercheur.e∙s et des personnels BIATSS et ITA,
  • la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, très chronophage, restreignant la liberté de recherche, affaiblissant les projets à long terme pour favoriser le court terme et accentuant la précarité des agents en ayant notamment recours à des recrutements en CDD,
  • la marginalisation de la recherche fondamentale, particulièrement dans les domaines des sciences humaines et sociales, pourtant essentielle à la production des savoirs et de nouvelles visions du monde face aux enjeux de nos sociétés, au profit de recherches orientées vers des applications à court terme,
  • la mise en concurrence des acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur le critère ambigu de la « performance »,
  • la revalorisation des rémunérations par les seules primes soumises à l’évaluation et à la mise en concurrence permanente des agents, selon le même critère de « performance » inadapté à nos métiers,
  • la remise en cause du statut national d’enseignant.e-chercheur.e en restreignant les prérogatives du CNU au profit d’établissements autonomes (évaluation au cas par cas, selon des critères définis par chaque établissement ; disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non-statutaires/précaires),
  • la mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») incompatible avec le statut de chercheur public,
  • la concentration pyramidale du pouvoir décisionnaire en matière de grandes orientations de la recherche nationale.

Pour toutes ces raisons, nous, membres de l’UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique, demandons la mise en place d’un moratoire sur la préparation de cette loi (LPPR) et que s’engage un véritable processus d’élaboration démocratique avec l’organisation d’états généraux de la recherche et de l’enseignement supérieur incluant tous les acteurs concernés, mais aussi les citoyens, afin de fixer l’esprit, les contours, les objectifs et les moyens d’une future loi ambitieuse.

Nous demandons une LPPR fondée sur un processus équitable et transparent en matière d’attribution des financements et d’évaluation et qui réponde aux attentes très largement partagées au sein de la communauté scientifique, avec notamment :

  • l’augmentation du financement public à hauteur de 1% du PIB pour atteindre les objectifs de 3% du PIB en recherche et développement préconisés par le Conseil Européen en 2000,
  • le redéveloppement important de l’emploi scientifique statutaire, à hauteur de plusieurs milliers d’emplois de recherche et d’appui à la recherche par an au cours des prochaines années, en plus du remplacement de l’ensemble des départs permanents, pour répondre aux suppressions de postes massives survenues depuis 10 ans,
  • l’augmentation forte des dotations de base pour les laboratoires.
    Plusieurs leviers financiers sont accessibles pour dégager les moyens nécessaires, parmi lesquels la réorientation d’au moins une partie des 6 milliards du Crédit Impôt Recherche.
    A l’instar de nombreuses autres équipes et institutions, nous, membres de l’UMR 7194 HNHP :
  • œuvrerons avec les moyens à notre disposition pour que cette demande soit entendue par le gouvernement,
  • invitons la communauté scientifique, les futurs chercheur∙e∙s que sont nos étudiants, et au-delà l’ensemble des citoyens concernés par les enjeux majeurs traités par la Recherche et l’Enseignement supérieur, à exprimer leur soutien à ces propositions et, plus largement, à l’ensemble des propositions élaborées au printemps 2019 par le CoNRS.
    La motion a ensuite été soumise à ratification par vote électronique (76 votes). Celle-ci a été approuvée à la majorité des votes (73 pour, 1 contre, 2 abstentions).
    A cette motion est adjointe une lettre ouverte des doctorant∙e∙s, post-doctorant∙e∙s et chercheur∙e∙s associé∙e∙s de l’UMR7194.

HydroSciences Montpellier (HSM)

Le personnel de l’UMR HydroSciences Montpellier, réuni en assemblée générale, tient à manifester sa très vive inquiétude face au pré-projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche.
Le gouvernement reprend à son compte les constats de sous-financement de la recherche et de crise de l’emploi scientifique unanimement partagés par la communauté, mais il s’apprête à y répondre avec des solutions inacceptables, qui généralisent la compétition à tous les niveaux, renforcent la précarité de l’emploi, assortissent les financements aux évaluations des laboratoires et des équipes, et concentrent les moyens sur quelques domaines jugés prioritaires.
Si le projet de réforme de l’HCERES voit le jour, l’exercice de bilan et de prospective de l’UMR et les critiques constructives et bienveillantes que vous y apportez feront figure d’aimables fables enfantines.
De plus, ce pré-projet de loi, qui met la recherche au service de la compétition économique entre pays riches et émergents, ignore le Sud pauvre, une fois de plus.
Ce pré-projet est une atteinte à notre autonomie d’être et de penser.
Nous refusons de marcher sur les autres pour sortir la tête de l’eau.
Nous réaffirmons que la liberté académique et la sérénité que demande le monde de la recherche ne sont pas des luxes. Elles sont une condition indispensable à la créativité, à la production et à la transmission des savoirs.
Nous aussi nous voulons une loi de programmation, ambitieuse, équitable et coopérative.
Motion adoptée le 3 février 2020 par 42 voix pour, 1 abstention, 0 voix contre, 1 personne n’ayant pas pris part au vote
(*) cette motion a été lue lors de la réunion à huis-clos entre le comité HCERES et les chercheurs et enseignants chercheurs vendredi 31 janvier 2020, et reprise lors de la réunion avec les ITAs. Le premier paragraphe était alors formulé ainsi : « Nous, représentants et représentantes élues au conseil de laboratoire, portant ici la voix d’une grande partie des chercheurs et enseignants-chercheurs du laboratoire, tenons, à manifester notre très vive inquiétude face au pré-projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche». Pour des raisons de calendrier, elle n’a pu être validée en AG des personnels qu’après la visite HCERES.

Innovation

Motion de membres de l’UMR Innovation sur la Loi pluriannuelle de programmation de la recherche
Montpellier, le 27 février 2020
Chercheurs, enseignants-chercheurs et personnels d’appui d’un laboratoire de recherche publique, nous nous investissons au quotidien, pour certains dans des conditions d’emploi précaires, avec l’ambition de servir le bien commun, de conduire une recherche courageuse et de proposer des solutions innovantes pour la transformation des systèmes agricoles et alimentaires, notamment face aux enjeux climatiques et sociaux majeurs.
Nous souhaitons affirmer collectivement notre désillusion et notre hostilité face à plusieurs orientations annoncées de la Loi pluriannuelle de programmation de la recherche. Désillusion parce qu’il semble que le gouvernement ait décidé d’ignorer les demandes maintes fois affirmées par la communauté de la recherche et de l’enseignement supérieur de sortir des logiques de financement par projet, de compétition pour « l’excellence » et de pilotage par le haut, qui toutes ont montré leurs limites depuis la vingtaine d’années qu’elles ont été privilégiées. Hostilité parce que les premiers éléments annoncés de cette loi vont dans le sens de la précarisation d’un nombre encore accru d’agents, notamment des jeunes. Pour les précaires de la recherche, c’est la triple peine : carrière en pointillés, conditions de vie difficiles accentuées lors des périodes de chômage et par les contraintes de mobilité et départ à la retraite encore plus retardé. Dans leur ensemble, ces décisions politiques et le démantèlement des services publics et de leurs valeurs remettent en cause la solidarité nationale. Hostilité également face à l’affaiblissement annoncé de la pérennité des dotations financières et des statuts d’emploi seule à même de produire une recherche publique ambitieuse et créative, à la hauteur de ce qu’en attendent légitimement nos concitoyens. Une recherche devant fonctionner à un rythme de plus en plus effréné, qui doit produire de résultats dans des délais compatibles avec le temps court des projets ne laisse plus de place à un réel temps d’exploration et d’ouverture à l’inattendu.
La recherche publique française n’a pas besoin d’une loi qui semble inspirée par une défiance par rapport à ceux qui la font. Elle a un besoin urgent d’une loi qui change les règles du jeu, pas d’une loi qui conforte une trajectoire qui a fait la preuve de ses inefficacités et de ses injustices.

Institut d’Études Européennes (IEE)

Les personnels de l’Institut d’Etudes Européennes affirment leur attachement à un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, car nous croyons que l’Université doit assurer un égal accès aux savoirs pour les étudiant·e·s, quelle que soit leur origine sociale.

Le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) ainsi que les rapports préalables s’inscrivent dans la continuité de lois (LRU, ORE, etc.) qui visent à réorganiser fondamentalement le fonctionnement de l’Université en faisant de la compétition entre établissements et laboratoires de recherches le principe d’organisation majeur de nos professions ; alors que la loi la plus récente, « Bienvenue en France », précarise davantage nos étudiant·e·s. Le projet de loi LPPR est quant à lui ouvertement assumé comme un projet inégalitaire qui vise à concentrer les moyens alloués à la recherche vers quelques institutions « d’excellence » tout en soumettant l’ensemble des établissements à une logique de mise en concurrence et de paupérisation. Il va ainsi à l’encontre des diagnostics et recommandations émis ces dernières années par nos différentes instances de représentations, les collectifs de chercheur·e·s et des syndicats représentatifs qui alertent sur la dangerosité d’un tel modèle. Les solutions préconisées par les rapports préliminaires à la LPPR remettent en cause le statut d’enseignant-chercheur, mettent à mal l’indépendance de la recherche, fragilisent davantage la situation des enseignant·e·s et chercheur·e·s non titulaires, dégradent les conditions de travail des personnels de gestion et d’administration dans nos établissements et ne pourront conduire qu’à dégrader la qualité de l’enseignement.
Dans une université comme Paris 8, qui doit faire face aux restrictions budgétaires imposées à l’enseignement supérieur et particulièrement engagée dans la formation et l’insertion d’étudiant·e·s souvent fragilisé·e·s, nous, personnels de l’IEE, demandons les moyens nécessaires pour assurer un accès égal à un enseignement de qualité. Face à la casse de l’Université publique, nous réclamons une augmentation des crédits pérennes et non conditionnels avec, par exemple, une réaffectation du Crédit Impôt Recherche à la recherche publique, nous demandons la création de postes de titulaires et le maintien du caractère national du concours en lieu et place des multiples statuts dérogatoires (tenure tracks à la française, « CDI de chantier » ou de « missions scientifiques), nous réclamons l’abandon de toute politique visant à restreindre le système d’évaluation par les pairs pour lui substituer un pilotage non-scientifique et managérial sous le contrôle de l’Hcéres. Nous demandons des mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail de tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, des financements et politiques visant à réduire la précarité étudiante et la prise en compte des préconisations de nos instances représentatives.

Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST)

Motion soumise au vote électronique auprès des membres de l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (UMR 8590 CNRS/ Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Les membres de l’IHPST, consultés électroniquement après réunion du conseil de labo le 28/01/2018, adoptent la motion suivante, à une très large majorité, au sujet de la future la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).

Les documents issus des groupes de travail montrent que ce projet de loi constitue une nouvelle attaque contre les statuts des enseignants chercheurs, des enseignants, et des chercheurs, contre le financement pérenne de la recherche, et qu’il ouvre la voie à une précarité et à une compétition encore accrues de nos métiers (CDI de mission, tenure tracks etc.), ainsi que les annonces successives du Président de la République Emmanuel Macron et du PDG du CNRS Antoine Petit l’ont publiquement fait savoir en décembre 2019.

L’IHPST demande l’abandon de ces projets de loi, et réaffirme son attachement au service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à nos statuts, aux cadres nationaux de qualification, de recrutement et d’évaluation ; il s’oppose au développement de la contractualisation, à la modulation et a fortiori au déplafonnement des services.

Contre la création de postes d’exception réservé au supposées « stars » de la recherche – comme on dit en haut-lieu – et financés par une diminution de postes statutaires, nous insistons sur la nécessité bien plus pressante de créer des postes de fonctionnaires titulaires, enseignants-chercheurs et chercheurs, à la hauteur des besoins réels. Nous demandons en général le maintien des statuts dans le monde universitaire. Nous soulignons aussi la nécessité de revaloriser les traitements des personnels qui ont connu un net décrochage depuis plusieurs décennies (et non de développer la logique des primes).

Contre l’intensification des financements par projets annoncée dans la LPPR à venir, adossés à l’évaluation par des indices bibliométriques appliqués par des managers de la recherche, nous demandons une revalorisation substantielle de la dotation annuelle par laboratoire.

En ce sens l’IHPST soutient les mobilisations contre ces projets qui attaquent nos statuts et nos conditions de travail.

Institut de Mathématiques de Marseille (I2M)

L’assemblée générale de l’Institut de mathématiques de Marseille (I2M) réunie le 17 janvier appelle à l’unanimité (36 personnes) à la grève le vendredi 24 janvier, soutient (à l’unanimité) la motion des personnels de l’université et décide de poursuivre la rétention des notes. Elle appelle toute l’UFR science à une assemblée générale jeudi 23 janvier à 13 h, et à se joindre à toutes les actions de mobilisation de la semaine à venir contre les projets de réforme de retraites et de loi de programmation de la recherche.

Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHIS)

Nous, enseignants-chercheurs du laboratoire UMR 8529 IRHiS, dans le contexte actuel de fragilisation du service public et après avoir pris connaissance des éléments contenus dans les rapports préalables au futur projet de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), signalons notre opposition aux mesures envisagées pour faire de notre métier, dédié à la construction libre des savoirs et à leur transmission, une institution livrée à une logique concurrentielle et managériale. Si les diagnostics portés par les groupes de travail impliqués ne peuvent que rassurer les enseignants chercheurs en souffrance que nous sommes sur la prise en compte de la détérioration de nos conditions professionnelles par notre tutelle (dégradation du secteur public, rémunérations peu attractives, érosion des emplois permanents, décrochage de la France depuis 15 ans en tant que puissance industrielle et économique, manque de considération pour le doctorat, faiblesse des moyens accordés, etc.), les solutions apportées privilégiant une compétitivité sauvage fondée notamment sur la multiplication des appels à projet, la suppression de la qualification, la recrudescence des contrats précaires, notamment pour les jeunes collègues, la modulation de service appuyée sur la fin des 192 HTD, etc. sont autant d’atteintes au statut d’enseignant-chercheur et au bon fonctionnement de nos institutions, dont l’essence même repose sur le partage de la connaissance au service de la collectivité. Par ailleurs, la fourchette budgétaire accordée à cette réforme et oscillant du simple au quadruple (entre 500 millions et 2 milliards d’euros) laisse craindre une augmentation drastique des frais d’inscription universitaire à plus ou moins long terme et une université à deux vitesses. Dans le sillage de La Commission Permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) et de nombreux départements, facultés, laboratoires, sociétés savantes et revues scientifiques, nous tenons à marquer notre profonddésaccord avec ce projet qualifié par l’un de ses rédacteurs de « loi ambitieuse, inégalitaire, vertueuse et darwinienne ». Nous appelons l’ensemble des collègues à la vigilance et à la mobilisation contre toute forme de menace qui abîmeraient encore davantage un statut et des missions déjà sévèrement malmenés. Nous les invitons à faire preuve d’imagination pour informer le grand public des enjeux cruciaux de ce projet de réforme et proposons d’alerter nos collègues internationaux qui connaissent des conditions de travail similaires en vue d’une mobilisation commune.
Motion adoptée par le conseil d’unité (consultation des 18-19/01/2020) Membres statutaires 23 Avis exprimés 21 Pour 21 Contre 0 Abstention 0

Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (ISYEB)

Motion des membres de l’unité mixte de recherche ISYEB réunis en Assemblée générale extraordinaire le 22/01/2020
Adoptée à l’unanimité

L’Assemblée générale (AG) de l’UMR ISYEB déclare le laboratoire mobilisé contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui menace de détruire l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR).

Nous manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche en vue du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »). Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :

  • Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATSS et ITA
  • Limitation radicale de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme.
  • Accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur le principe de la méritocratie
  • Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance du chercheur.euse
  • Remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.euse (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non-statutaires/précaires ; réforme des retraites)
  • Mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences,
  • Affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignants-chercheurs (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;

Les membres de l’UMR ISYEB rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :

  • la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheur.euses entre acteur.ices de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR
  • la liberté des chercheur.euses dans le choix des thèmes de recherche
  • l’importance de la recherche fondamentale

De manière pratique, l’AG appelle les membres de l’UMR à :

  • participer à la grève et aux actions de mobilisations et de manifestations contre la LPPR et les autres menaces sur les carrières et les retraites
  • signer les pétitions, lettres ouvertes, tribunes dénonçant la LPPR (https://www.petitions.fr/recherche__non_a_une_loi_inegalitaire)
  • porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation
  • relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions
  • réduire leur activité et refuser toutes les tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de leurs fonctions et se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence selon la suggestion ci-après : «J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé(e) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai réduit mes activités et ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande si elle concerne des tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de mes fonctions»
  • enseignements : demander le report des examens, organiser des réunions d’information auprès des étudiants, grève des enseignements, rétention des notes, etc.
  • pratiquer la grève de la recherche : reporter les colloques et journées d’étude, suspendre le travail d’expertise et d’évaluation, refuser de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.

Institut des langues et cultures d’Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (ILCEA4)

L’ILCEA4 (Institut des langues et cultures d’Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie), réuni en Assemblée Générale le 14 février 2020, rejette les propositions évoquées dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche : suppression de la procédure de qualification, de la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services, de la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement et donc de la rémunération des heures complémentaires, et rejette également la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires (« CDI de mission »).
L’Assemblée Générale considère que les conditions nécessaires d’exercice des missions d’enseignement et de recherche passent notamment par :
. un renforcement de l’emploi permanent et statutaire, pour lutter contre la précarité croissante des docteurs et des personnels de l’Enseignement supérieur et de la recherche ;
. une juste rémunération des enseignants-chercheurs par une véritable revalorisation salariale ;
. la garantie et l’augmentation significative des budgets récurrents des laboratoires sur l’ensemble des établissements afin de permettre à tous les enseignants-chercheurs d’avoir les moyens de mener leurs missions ;
. une augmentation significative du nombre de CRCT (congés de recherche), conformément à ce qui était prévu dans les statuts de 1984 (avoir un congé recherche tous les 7 ans).
Motion adoptée à l’unanimité.

Institut des Molécules et Matériaux du Mans (IMMM)

L’Institut des Molécules et Matériaux du Mans (IMMM), réuni en assemblée générale le 2 mars 2020, s’inquiète des préconisations des rapports des trois groupes de travail missionnés par la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ESRI) en vue de la préparation de la loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR). Celles-ci ne sauraient permettre aux personnels chercheur·e·s, enseignant·e·s-chercheur·e·s, ingénieur·e·s et technicien·ne·s de notre unité de rendre pleinement le service public qui leur est confié, ni à minima d’exercer dans des conditions convenables leur profession. Bien que certaines des orientations esquissées pourraient sembler a priori positives, elles ne sont pas de nature à répondre aux principales difficultés et fragilités de la recherche publique française.
Pour exemple, ces 3 points qui restent en suspens :
-« aboutir à un financement de la recherche à hauteur de 3% du PIB » : Quelle part pour la recherche publique ? A quelle échéance ? Cette promesse est régulièrement réitérée par les gouvernements successifs depuis bientôt 20 ans, mais restée sans effet. Le budget prévisionnel de la recherche pour 2020, à peine stable, s’inscrit dans cette triste tradition.
-« mieux payer les nouveaux entrants » Sur des contrats pérennes ?
-« accroître les taux de succès aux appels à projets de l’ANR » Quel levier ? Enveloppe globale plus importante ? En
augmentant encore la part du financement de la recherche sur le système “appels à projet”

En outre, plusieurs mesures absolument prioritaires aux yeux d’une grande partie de la communauté scientifique et relevées par la Conférence des Présidents du Comité National du CNRS sont absentes des déclarations du président de la République :
• redéveloppement important de l’emploi scientifique statutaire, qui constitue un facteur décisif d’attractivité nationale et internationale de notre système de recherche publique ;
• augmentation forte des crédits de base des laboratoires, qui n’ont plus aujourd’hui les moyens de conduire des recherches exploratoires ou de mettre en oeuvre une stratégie scientifique ;
• réforme des dispositifs d’incitations à la recherche partenariale et à l’innovation, dont la performance est, de l’avis général, très insuffisante (CIR en particulier) et dont la focalisation sur les partenariats avec l’industrie est trop restrictive.
Par ailleurs, comme la CPCN, l‘IMMM considère certaines orientations évoquées comme préoccupantes : les dispositifs de tenure tracks, par ailleurs incompatibles avec le statut de chercheur public en France, et les « CDI de chantier », qui peuvent certes permettre à la marge d’éviter une sur-précarisation de collègues confrontés à la succession de CDD courts, mais ne sauraient se substituer au nécessaire redéveloppement des emplois statutaires, levier essentiel d’attractivité pour les métiers de la recherche publique française.
Les évaluations « qui ne servent à rien », citées en ces termes par le président de la République, ne sont ni celles des personnels de l’ESR, qui déterminent leur carrière, ni même celles réalisées pour le HCERES (autoévaluation) et par ses comités d’experts, qui éclairent les laboratoires et les équipes sur leurs forces et faiblesses et concourent aux décisions de leurs établissements de tutelle. Ce sont les évaluations incessantes imposées par la démultiplication des appels à projets auxquels les personnels scientifiques sont contraints de répondre pour pouvoir travailler, faute de moyens minimaux disponibles dans leurs équipes et laboratoires. Le temps passé à rédiger ou à évaluer des projets permettant à une faible fraction des équipes répondantes d’accéder à des financements le plus souvent très modestes constitue un gâchis considérable d’énergie et d’intelligence collectives. Le refinancement du système de recherche publique ne peut donc pas reposer sur l’accroissement du budget de l’ANR, même accompagné d’une augmentation des budgets alloués aux projets financés et/ou du taux de réussite.
Nous refusons le paradigme de la sélection darwinienne et de l’inégalité forcée des chances, déjà bien appliqué mais aujourd’hui pleinement assumé, promettant aux unités de recherche à taille humaine leur pure et simple extinction.
L’IMMM demande que la LPPR réponde aux attentes très largement partagées au sein de la communauté scientifique en matière notamment :
a. de financement de la recherche publique, pour atteindre 1% du PIB au rythme de 1 milliard d’euros supplémentaires par an a minima ;
b. de redéveloppement important de l’emploi scientifique statutaire, à hauteur de plusieurs milliers d’emplois de recherche et d’appui à la recherche par an au cours des prochaines années, en plus du remplacement de l’ensemble des départs permanents ;
c. d’augmentation forte des crédits de base pour les laboratoires afin qu’un équilibre entre financement récurrent et financement sur projets de la recherche permette à la fois de répondre, en concertation avec les chercheurs, aux grand enjeux sociétaux et une recherche libre, indépendante et créative.
d. de réajustement intelligent des moyens alloués aux différentes entités de recherche afin d’éviter les déjà trop grandes disparités de ressources et d’enfin permettre à la recherche publique de jouer son rôle dans l’équilibre de l’aménagement du territoire.
En conséquence, nous, personnels de l’IMMM (doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, personnels techniques, ingénieurs et administratifs, enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheur.e.s) déclarons notre opposition aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en vue du projet de loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »).
Ce texte a été proposé au vote à l’ensemble des personnels de l’IMMM.
Résultats : sur 72 votes exprimés
• Pour = 63
• Contre = 5
• Abstentions = 4

Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman (IMAGER)

Nous, membres titulaires, doctorant∙es et associé∙es du laboratoire IMAGER de l’Université Paris Est Créteil (UPEC), réuni∙es en assemblée générale le 7 février 2020, rejetons vigoureusement les propositions présentées dans les rapports préalables au futur projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Nous rappelons notre attachement aux principes fondamentaux garantissant l’égalité entre les enseignant∙es-chercheur∙ses au sein de l’Université française :
● la qualification nationale aux fonctions d’enseignant∙e-chercheur∙se (MCF et PR) ;
● le référentiel national et statutaire d’enseignement de 192h ETD, l’accord des intéressé∙es en matière de modulation des services et la rémunération des heures complémentaires au-delà des 192h ETD.
Nous nous opposons fermement à toute dérogation à ces principes fondamentaux, notamment à la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires (« tenure tracks », ou « CDI de mission »).
Nous affirmons que les propositions énoncées dans les rapports ne répondent en rien à la dégradation des conditions de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. La LPPR, telle qu’elle est envisagée, ne ferait qu’aggraver la précarité et mettrait fin à l’existence d’un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche égalitaire sur tout le territoire national.
Par ailleurs, nous exprimons notre vive inquiétude concernant l’annonce d’un recours accru au financement par projets au détriment des dotations récurrentes des laboratoires de recherche. Nous dénonçons une vision de la recherche reposant sur la mise en concurrence de tou∙tes et sur une culture de la rivalité en contradiction avec le partage des savoirs. Nous soulignons aussi que le financement par appels à projets nuit à la liberté de la recherche et laisse craindre un désinvestissement des sciences humaines et sociales, tel qu’il est déjà observé dans de nombreuses universités anglo-saxonnes.
Nous, membres titulaires, doctorant∙es et associé∙es du laboratoire IMAGER de l’Université Paris Est Créteil (UPEC), demandons donc un réexamen approfondi des propositions évoquées dans les rapports préalables à la LPPR et une véritable concertation avec les organes représentatifs des enseignant∙es-chercheur∙ses, dont la CP-CNU et les sociétés savantes.
Parce qu’ils s’inscrivent dans la même logique politique, nous nous opposons également aux autres lois et projets de loi en cours sur le CAPES et le Baccalauréat, ainsi qu’au projet de réforme des retraites. Dans ses modalités actuelles, cette réforme entraînerait un allongement de la durée des carrières et surtout une baisse du niveau des pensions qui s’ajouteraient au faible niveau de rémunération des enseignant∙es-chercheur∙ses pour réduire davantage l’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche en France. Pour l’heure, la principale piste annoncée de la part du gouvernement pour compenser les pertes subies par les enseignant∙es-chercheur∙ses est la voie indemnitaire ; or les primes ne concernent qu’une minorité et elles ne sauraient compenser le gel du point d’indice. Nous nous alarmons de l’amplification des inégalités de rémunération et de pensions qui résulterait de l’instauration de ce système de retraite dit universel.
Pour préserver l’avenir de la recherche et de l’université publiques, nous restons mobilisé∙es.

Institut des Neurosciences Paris-Saclay (Neuro-PSI)

Les personnels mobilisés de l’Institut des Neurosciences Paris Saclay (NeuroPSI, UMR9197 CNRS, Université Paris Saclay) et réunis en Assemblée Générale le 4 février 2020 dénoncent la planification actuelle de destruction du service public et de destruction du système de protection sociale. À ce titre, ils s’opposent aux réformes annoncées dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
En particulier, nous manifestons notre opposition aux propositions et orientations suivantes du projet de loi :
·Amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheu.r.euse.s et des personnels BIATSS et ITA,
·Limitation de la liberté de la recherche, en particulier fondamentale, par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme,
·Accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche, 
·Revalorisation des rémunérations par des primes (au lieu de l’augmentation de l’indice) liées à une évaluation de « performance » (reposant principalement sur la bibliométrie),
·Remise en cause radicale du statut d’enseignant-chercheur (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non-statutaires/précaires),
·Mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des critères bibliométriques) résultant en la disparition du corps de Maître.esse de conférences,
·Affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignants-chercheurs (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.),
·Pression grandissante pour la mise en place de partenariat et de valorisation avec le monde entrepreneurial.  

Nous affirmons  notre attachement à une recherche publique de qualité fondée sur la pratique et la réflexion collective et sur le principe fondamental de coopération au sein des unités de recherche et entre unités de recherches. Nous nous prononçons pour une université gratuite et accessible à toutes et tous, sans condition de nationalité.

Dans cet esprit, nous proposons : 
– un plan massif de soutien à la recherche publique passant par la reconnaissance et la consolidation de tous les statuts de la recherche publique et de l’enseignement supérieur,
– un plan durable de recrutement de titulaires : chercheurs et personnels d’appui,
– le rétablissement de budgets ambitieux et pérennes pour les unités et équipes de recherche et une redistribution égalitaire des budgets de la recherche,
– une évaluation par les pairs privilégiant la qualité des productions et des parcours, ainsi que les prises de risque,
Nombre de personnes présentes ou représentées : 20 lors de l’AG, plus 33 personnes sur consultation en ligne
Votes :  Pour :50          Contre :1                   Blanc : 2

Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)

Les membres statutaires et les représentantes des doctorant(e)s de l’IFRAE (Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est – FRE 2025 – Inalco/Université de Paris/CNRS), réuni(e)s en Assemblée générale le 28 janvier 2020, déclarent leur inquiétude face au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) en préparation.
Nous manifestons notre opposition aux orientations et intentions exprimées dans les rapports (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »), relayées par diverses prises de position publiques, qui ne reflètent en rien les diagnostics, propositions et recommandations faits notamment par le Comité National de la Recherche Scientifique et le collectif des Sociétés savantes.
Nous nous opposerions en particulier :
– à l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheurs et despersonnels BIATS et ITA
– à la remise en cause du statut des enseignants chercheurs et des chercheurs, avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD annuelles
– au recours massifs aux enseignants contractuels/vacataires
– à l’accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions del’enseignement supérieur et de la recherche.
– à la limitation radicale de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme
– à la mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences
– à la suppression de procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes : qualification, modalité de recrutement, définition du service et attribution des promotions.
Nous rappelons notre attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
– la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheurs entre acteurs de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR
– la liberté des chercheurs dans le choix des thèmes de recherche
– l’importance de la recherche fondamentale, en particulier en sciences humaines et sociales(SHS)Nous demandons :
– l’augmentation nette et durable du nombre de titulaires recrutés, chercheurs comme personnels d’appui, afin de permettre au moins le maintien des effectifs et de fournir des débouchés aux nombreux jeunes réduits à la précarité- la revalorisation des carrières de tous les personnels de l’enseignement supérieur et de larecherche (chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs, BIATTS, ITA), et en particulier des plus jeunes (sans que cela soit limité aux chercheurs et enseignants-chercheurs recrutés en 2021)
– l’augmentation du nombre des contrats doctoraux (particulièrement SHS) et leur revalorisation – l’augmentation des budgets et des dotations récurrentes des laboratoires, indispensable à lasérendipité et à l’efficacité d’une recherche publique ambitieuse (particulièrement SHS), à la hauteur des défis contemporains de tous ordres- l’ouverture d’une concertation sur l’allocation des dépenses de la recherche entre lesinfrastructures lourdes et d’autres dépenses (particulièrement SHS) d’une part, d’autre part entre l’ANR et les dotations permanentes aux laboratoires
– le transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique.
Nous mandatons la direction de notre unité à signer l’« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur » (https://framaforms.org/moratoire-lppr-1579126603).

Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI)

Les membres du laboratoire du LaBRI tiennent à manifester leur inquiétude quant aux recommandations formulées dans les trois rapports commandés par le Ministère de lʼEnseignement Supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation, relatifs à la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Nous rappelons qu’un collectif de 23 sociétés savantes a lancé en 2019 une grande consultation nationale sur les attentes de la communauté académique vis à vis de cette loi. Une écrasante majorité des (plus de 9000) répondants y demandait notamment : un important rééquilibrage entre dotation de base des laboratoires et crédits des appels à projet au bénéfice des premiers, une augmentation du nombre d’emplois statutaires, une simplification administrative de la recherche, et une réforme des mécanismes d’incitation à la R&D du secteur privé (Crédit Impôt Recherche notamment). Certaines préconisations des rapports préparatoires à la LPPR semblent en contradiction avec ces aspirations.
Nous tenons aussi à insister sur le fait qu’une recherche de qualité ne peut être que collaborative et indépendante. L’évaluation de la recherche doit être faite par les pairs, et ne doit en aucun cas conduire à une mise en concurrence contre-productive. Par ailleurs, les coûts (humains et financiers) de l’évaluation ne sont jamais pris en compte dans les rapports préparatoires.
Un pilotage national de la stratégie scientifique sur des sujets prioritaires est légitime mais la recherche ne saurait se réduire à une réponse de court terme aux enjeux sociétaux majeurs auxquels notre société est confrontée. Ce pilotage doit être associé à une augmentation des crédits de base des laboratoires, indépendant de tout financement sur projet dont la majorité des guichets sont chronophages, et parfois aléatoires du fait d’une très grande sélectivité.
Nous manifestons également notre attachement au statut d’enseignant-chercheur. Nous nous opposons à la suppression de la clause d’accord de la modulation de service, défendons un volume d’heures d’enseignement égal pour tous et fixé nationalement (n’excédant pas 192h équivalent TD), refusons le recours aux heures complémentaires subies. Nous condamnons la suppression de postes de titulaires, et nous opposons au recours abusif aux contractuels, ainsi qu’à de nouveaux statuts précaires (CDI de mission scientifique, tenure tracks…). Nous déplorons également la généralisation des primes individualisées, qui instaure une mise en concurrence injuste, contre-productive et coûteuse. Elles ne sauraient en aucun cas se substituer à la nécessaire revalorisation des salaires.
Nous demandons à Madame la Ministre de prendre clairement position contre les recommandations des rapports qui visent à porter atteinte au statut des enseignantschercheurs.

Signataires: Les membres du LaBRI (UMR 5800)
Destinataire:
• Madame Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieure, de la recherche et de
l’innovation,
Copie à
• Monsieur Manuel Tunon de Lara, président de l’Université de Bordeaux,
• Monsieur Marc Phalippou, directeur général de Bordeaux-INP.
• Monsieur Antoine Petit, président directeur général du CNRS

Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans (LAUM)

Assemblée Générale extraordinaire le 7 février 2020
Constatant que les préconisations des rapports des trois groupes de travail missionnés par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) vont généralement à l’encontre des recommandations issues des personnels de l’ESR, ce qui manifeste un manque d’écoute et de démocratie dans l’élaboration du projet de loi,
constatant que, à la suite de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et de la Modernisation de l’Action Publique (MAP), ces préconisations tendent à mettre en œuvre des pratiques inspirées du nouveau management public (NMP) fragmentant les personnels tant horizontalement que verticalement,
consciente que les défis environnementaux et sociaux auxquels doit répondre la recherche demandent un travail collaboratif, interdisciplinaire et de long terme,
l’Assemblée Générale (AG) du LAUM déclare le laboratoire mobilisé contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), contre la réforme des retraites, qui menace l’attractivité des carrières dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), et opposé à l’application de la Loi de Transformation de la Fonction Publique (LTFP) qui attaque le principe même de tout service public, dont l’ESR, et vise in fine à son démantèlement progressif.
Nous, personnels du LAUM (doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, personnels techniques et administratifs, enseignant.e.s-chercheur.e.s, chercheur.e.s) manifestons notre opposition résolue aux orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en vue du projet de loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (« Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation »).
Nous nous opposons en particulier aux propositions suivantes :
o l’amplification de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.e.s et des personnels BIATSS et IT ;
o la place disproportionnée de la compétition utilisant des critères subjectifs et discutables, à tous les niveaux, comme moteur d’amélioration de la recherche, alors que des approches scientifiques démontrent l’inefficacité de cette compétition ;
o la limitation de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement de la recherche sur projet, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et performances à court terme ;
o la revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation de l’indice) soumises à l’évaluation de la performance des chercheur.e.s ;
o la remise en cause radicale du statut d’enseignant.e-chercheur.e (disparition de la clause d’accord pour la modulation du service, du référentiel d’heures d’enseignement à l’année et donc du paiement des heures complémentaires ; recours massif à des non statutaires précaires) et de chercheur.e (recours à des contractuels pour assurer leurs missions) ;
o la hiérarchisation des fonctions de recherche et d’enseignement, avec un enseignement présenté comme une « punition » ;
o la mise en place d’un tenure-track (« chaire d’excellence junior » de 5 à 7 ans, suivie d’une évaluation établie sur des « critères d’excellence internationaux ») qui s’accompagnera de la disparition du corps de Maître.esse de conférences ;
o l’affaiblissement des instances nationales de qualification, de recrutement et de suivi de carrières des enseignant.e.s-chercheur.e.s (disparition du CNU avec risque accru de recrutements arbitraires, inégalités dans les promotions, etc.) ;
o la pression grandissante pour la mise en place de partenariat et de valorisation avec le monde entrepreneurial.
Les membres du LAUM rappellent leur attachement à une recherche publique de qualité fondée notamment sur :
o la dimension collective des recherches et le principe de coopération au sein d’une communauté de chercheur.e.s entre acteur.ices de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’ESR ;
o la liberté des chercheur.e.s dans le choix des thèmes de recherche, ce qui n’exclut pas de poser des priorités, en concertation avec les personnels de l’ESR, pour répondre à de grands enjeux ;
o l’importance d’une recherche indépendante des intérêts financiers.
De manière pratique, l’AG appelle les membres de l’UMR (et les soutient dans ces actions) :
o à participer à la grève et aux actions de mobilisations et de manifestations contre la réforme des retraites et la LPPR ;
o à signer les pétitions, lettres ouvertes, tribunes dénonçant la LPPR ;
(par ex : https://www.petitions.fr/recherche__non_a_une_loi_inegalitaire)
o à porter sur lui/elle, sur son lieu de travail, un signe distinctif de solidarité avec la mobilisation ;
o à relayer la mobilisation sous la forme de différentes actions ;
o à réduire leur activité et refuser toutes les tâches (administratives et autres) non obligatoires relevant de leurs fonctions ;
o à se déclarer mobilisé.es dans leurs signatures électroniques et réponses automatiques d’absence selon la suggestion ci-après :
« J’accuse réception de votre message. Étant mobilisé(e) contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, j’ai réduit mes activités et ne suis pas en mesure de répondre favorablement à votre demande si elle concerne des tâches (administratives et autres) qui ne relèvent pas de mes fonctions. » ou « I acknowledge receipt of your message. Being mobilized against the law project of the multi-annual program of the research in France, I have reduced my activities and I am not in a position to respond favorably to your request if it concerns tasks (administrative and other) which do not fall under my duties. » ;
o (pour les enseignants) à demander le report des examens, à organiser des réunions d’information auprès des étudiants, à faire la grève des enseignements, à faire de la rétention de notes, etc. ;
o à pratiquer la grève de la recherche (par exemple : en reportant les colloques et journées d’étude, en suspendant le travail d’expertise et d’évaluation pour le HCERES et l’ANR, en refusant de siéger dans les différentes instances de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, etc.) ;
o à participer aux caisses de grèves à titre individuel.

Ce texte a été discuté en Assemblée Générale du LAUM (40 personnes présentes au moment de la discussion) et a été ensuite proposé au vote à l’ensemble des personnels de l’UMR.
Résultats : Pour = 66, Contre = 1, Abstentions = 8

Laboratoire d’aérologie (LA)

Le Laboratoire d’Aérologie, réuni en AG extraordinaire le jeudi 12 mars 2020, déclare son opposition aux orientations et intentions contenues dans les rapports « Financement de la recherche », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation », relayées par diverses prises de position publiques de la ministre Frédérique Vidal et d’autres responsables de l’ESR.

Ces orientations sont contraires aux diagnostics, propositions et recommandations faits notamment par le Comité National de la Recherche Scientifique et par le collectif des Sociétés savantes.

NOUS NOUS OPPOSONS EN PARTICULIER :
• à l’amplification de la contractualisation, au recours massif aux vacations et à la précarisation des personnels de l’ESR ;
• à la remise en cause du statut des enseignants-chercheurs, avec la disparition de la référence aux 192 heures équivalent TD annuelles ;
• à l’accentuation des inégalités et de la concurrence entre acteurs et institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
• à la limitation radicale de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement sur projets, la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations déterminées et d’objectifs et de performances à court terme ;
• à la mise en place de tenure-tracks (« chaires d’excellence junior » de 5 à 7 ans) et autres contrats de travail dérogatoires aux dispositions statutaires ;
• à la suppression de procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes : qualification, modalités de recrutement, définition des services et attribution des promotions.

NOUS RAPPELONS NOTRE ATTACHEMENT À UNE RECHERCHE PUBLIQUE DE QUALITÉ, ADOSSÉE À L’ENSEIGNEMENT ET FONDÉE NOTAMMENT SUR :
• la dimension collective des recherches et le principe de collaboration au sein d’une communauté entre acteurs de la recherche, entre laboratoires, entre institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
• l’indépendance des collectifs de recherche dans le choix des thèmes de recherche ;
• l’importance de la recherche fondamentale.

NOUS DEMANDONS :
• l’augmentation durable du nombre de titulaires recrutés, chercheurs, enseignants-chercheurs comme personnels d’appui, afin de permettre au moins le maintien des effectifs et de fournir davantage de débouchés aux jeunes docteurs réduits à la précarité ;
• la revalorisation des carrières de tous les personnels de l’ESR (enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs, BIATSS, ITA), et en particulier des plus jeunes (sans que cela soit limité aux enseignants-chercheurs recrutés en 2021) ;
• l’augmentation significative des budgets et des dotations pérennes des départements et des laboratoires, indispensables à la sérénité et à l’efficacité d’une recherche publique ambitieuse, à la hauteur des défis contemporains de tous ordres ;
• le transfert du budget de l’Agence Nationale de la Recherche vers les programmes nationaux des organismes et les dotations permanentes des laboratoires ;
• le transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique ;
• la prise en compte des conclusions de la consultation des acteurs de la recherche de début 2019.

NOUS INVITONS NOS COLLÈGUES À RENDRE VISIBLE LEUR SOUTIEN AU MOUVEMENT ACTUEL.

Motion adoptée à l’unanimité des présents

Laboratoire d’économie de Dauphine (LEDa)

Nous, des enseignants chercheurs et des doctorants et doctorantes du LEDa, nous opposons au projet de loi de réforme des retraites qui menace notre système de protection sociale et sommes très inquiets des projets en cours concernant l’Université et la Recherche.
Réunis en assemblée générale le 22 janvier 2020 (entre 20 et 22 votants), nous avons approuvé par le vote les points suivants :

  1. Nous demandons le retrait du projet de réforme des retraites. (OUI 20, NON 0, ABSTENTION 0)
  2. Nous procéderons dès maintenant à la rétention des notes, appelons nos collègues à faire de même et à ce que les jurys du premier semestre ne se tiennent pas. (OUI 18, NON 2, ABSTENTION 1)
  3. Nous appelons à la grève le vendredi 24 janvier 2020 et à rejoindre la manifestation place de la République à 11h. (OUI 21, NON 0, ABSTENTION 0)
  4. Nous demandons à la présidence de l’université Paris-Dauphine de faire remonter nos revendications par tous les moyens à sa disposition et de faire circuler l’information sur les actions en cours. (OUI 22, NON 0,ABSTENTION 0)
  5. Nous appelons à la tenue d’une nouvelle AG du laboratoire la semaine prochaine afin d’envisager collectivement la suite de la mobilisation. (OUI 22, NON 0, ABSTENTION 0)

Laboratoire d’Ecologie alpine de Grenoble

Les personnels temporaires et permanents du Laboratoire d’Ecologie Alpine de Grenoble (LECA, UMR UGA-USMB-CNRS 5553) considèrent que les informations actuellement disponibles sur l’orientation de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) ne vont pas dans le sens souhaitable. A l’inverse ils souhaitent que cette loi garantisse :
• le renforcement d’une recherche coopérative et non inégalitaire,
• l’indépendance d’action des acteurs de la recherche publique et de l’enseignement supérieur,
• l’augmentation des moyens humains et financiers pérennes en adéquation avec les enjeux d’une recherche diversifiée, créative et garante du pluralisme de la pensée.
Les personnels du LECA soutiennent les propositions de différentes instances de l’enseignement supérieur et de la recherche (CPCN, CNU, CoNRS, CS des instituts du CNRS) interpellant le gouvernement sur ces points.
Ils mandatent la direction du LECA en tant que représentante du laboratoire pour signer des textes ou soutenir des motions rappelant les principes de base pré-cités.
Motion adoptée à l’unanimité par les membres du LECA Grenoble rassemblés en Assemblée Générale le 18 fev 2020.

Laboratoire d’Informatique et Systèmes (LIS)

Ce matin du 24 janvier 2019 s’est tenue une AG conjointe du Laboratoire d’informatique et systèmes (le LIS) et du Département d’informatique et interactions (DII). Elle a mené à l’adoption de la motion suivante et à la préconisation de modalités d’actions ci-dessous :

Dans un contexte où le service public et les libertés académiques sontdirectement menacés, nous, enseignants-chercheurs et chercheurs du DIIet du LIS, nous opposons aux réformes en cours.Dans le but d’obtenir le retrait des réformes des retraites, du projetde loi LPPR sous sa forme actuelle, nous serons mobilisés les joursd’appel à manifestation nationale. Nous sommes également pleinementinvestis dans les mobilisations à l’intérieur de notre département etnotre laboratoire, et nous investirons toutes les formes d’actionqui seront proposées au sein d’AMU.Comme d’autres l’ont déjà fait, nous appelons au sein de l’UFRSciences à la constitution dans les plus brefs délais d’une AG de tousles départements pour intensifier la mobilisation.Motion adoptée à la majorité des membres présents(3 ne prennent pas part au vote, 0 abstention, 0 contre, 38 pour). Nous préconisons les modalités d’actions suivantes :

  • Information aux étudiants. NPPV:0 A:2 C:0 P:39
  • Demande d’un positionnement sur ces questions de nos composantes et de la présidence d’AMU. NPPV:1 A:3 C:0 P:36
  • Appel à des états généraux à AMU sur l' »avenir » et l’ESR. NPPV:1 A:8 C:0 P:32
  • Remplacer l’affiliation AMU pour les signatures d’articles par « Universités Publiques de France ». NPPV:6 A:8 C:0 P:27

Nous nous réservons le droit de mettre en œuvre d’autres modalités d’action au sein du département et du laboratoire, telles que pourraient proposer les AGs des personnels, doctorants et étudiants : cours hors les murs, rétention des notes, non-participation aux jurys de bac, aux comités HCERES, du CIR, grève administrative …

Laboratoire d’Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN)

Adoptée à l’unanimité des votants (51 personnes) le 7 février 2020
Le Laboratoire LOCEAN partage les inquiétudes concernant les orientations de la LPPR exprimées par la CPCN, la CNU et le CS du CNRS et soutient les motions qu’ils ont votées à l’unanimité. 

Laboratoire d’Informatique Fondamentale et Appliquée de Tours (LIFAT)

Motion du conseil de laboratoire LIFAT (EA 6300 – ERL 7002) de l’Université de Tours, sur la LPPR
30/01/2020
Comme d’autres composantes et unités de recherche, le conseil du LIFAT exprime ses inquiétudes sur plusieurs points, à la lecture des rapports portés par les groupes de travail et des propositions de la CPU :
• le renforcement de la précarisation de l’ensemble des personnels de l’université (enseignants-chercheurs, personnels BIATSS, doctorants…),
• la baisse des soutiens récurrents (financiers et personnels) remplacés par des financements sur projet et primes individuelles qui vont renforcer les inégalités entre universités, entre équipes et au sein des équipes, la disparition de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs au niveau national (CNU).
• la modulation obligatoire du service pour les enseignants-chercheurs sans critères nationaux,
• L’affaiblissement de l’unité du corps enseignant et le lien organique entre enseignement et recherche dans les établissements d’enseignement et de recherche (risque de déconnexion entre les composantes d’enseignement et de recherche, au rebours de l’idée même d’Université).
• Plus généralement, nous demandons la tenue de véritables états généraux de la recherche et de l’enseignement supérieur afin de formuler enfin une politique à la fois ambitieuse et respectueuse des personnels et des étudiants.
• Cette politique devra affirmer son attachement au statut de fonctionnaire d’État et inclure un plan de recrutement conséquent et les moyens qui s’y rapportent.
Votée à l’unanimité

Laboratoire de Géographie Physique (LGP)

Nous, personnels du Laboratoire de Géographie Physique (LGP-CNRS UMR 8591), réunis en assemblée générale ce vendredi 17 janvier 2020, nous déclarons en lutte contre la réforme des retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). À l’unanimité, nous nous associons à la motion adoptée par les directeurs et directrices des unités de la MSH Mondes et appelons à élargir la mobilisation !

Laboratoire de Neurosciences Cognitives (LNC)

Nous, membres du LNC, réunis en assemblée générale le 12 Mars 2020, constatons que les annonces de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) concernant la LPPR vont généralement à l’encontre des recommandations faîtes par les personnels de l’ESR, ce qui laisse craindre un manque d’écoute et de démocratie dans l’élaboration du projet de loi.
Si nous sommes d’accord avec le constat d’un manque de financement, du faible niveau des salaires des personnels de l’ESR, largement inférieur à la moyenne européenne et qui diminue par rapport à l’inflation, et du manque de personnels, nous n’approuvons pas les orientations proposées qui reposent sur une vision managériale de la recherche scientifique.
En particulier, nous manifestons notre opposition aux propositions et orientations suivantes du projet de loi :

  • Augmentation sans précédent de la contractualisation et de la précarisation des jeunes chercheur.euses et des personnels BIATSS et ITA
  • Limitation de la liberté de la recherche par la généralisation d’un financement sur projet ; la marginalisation de la recherche fondamentale au profit d’orientations spécifiques et d’objectifs à court terme
  • Revalorisation des rémunérations par des primes (et non par augmentation du point d’indice) ; mise en place d’un « tenure-track » (chaire d’excellence junior de 5 à 7 ans).
    A l’inverse, nous affirmons notre attachement à un véritable service public de la recherche et de l’enseignement auquel on donne les moyens de mener des activités scientifiques de manière autonome et au service du plus grand nombre. Ainsi, nous demandons :
  • Le financement de postes statutaires pérennes
  • Une augmentation de la dotation de base des laboratoires
  • Une véritable démocratie universitaire qui respecte les instances d’évaluation par les pairs : le Conseil National des Universités, Comité National de la Recherche Scientifique
  • Une université gratuite et accessible à toutes et tous et une recherche scientifique publique au service de toutes et tous
    En résumé nous demandons une LPPR qui soit basée sur ces principes avec une augmentation de 4Mds€ du budget alloué à la recherche publique afin d’atteindre enfin le seuil de 1% du PIB.

Laboratoire de Physique de l’Ecole Normale Supérieure (LPENS)

Les membres du LPENS partagent les inquiétudes de la Conférence des Présidents du Comité National de la Recherche Scientifique (CPCN) concernant les premières orientations de la Loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR).
Réunis en Assemblée générale le 26 février 2020, nous demandons à ce que le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche réponde aux revendications ci-dessous, essentielles pour l’avenir de la recherche scientifique en France.
Nous sommes convaincus que la recherche publique en France a besoin de plus de moyens, en particulier pour augmenter l’emploi scientifique statutaire. Ceci est vrai à la fois pour les chercheurs, les enseignants-chercheurs et pour les personnels techniques et administratifs. Ainsi, les effectifs de la recherche publique française ont baissé de 3600 postes, soit 8%, en 6 ans. Cette baisse s’explique par une chute drastique des recrutements de titulaires de tous statuts :
-baisse de 44 % du recrutement des ingénieurs et techniciens des EPST entre 2008 et 2016,
-baisse de 30 à 40 % du recrutement d’enseignants-chercheurs entre 2012 et 2018,
-baisse de 27 % du recrutement des chargés de recherche entre 2008 et 2016.
Nous pensons que l’augmentation des moyens ne doit pas être associée à une augmentation de la compétition entre personnels et à leur précarisation. Un des facteurs fondamentaux de l’attractivité de la recherche française est de proposer des postes permanents dès l’âge de 30 ans, ce qui permet de conjuguer une recherche de grande qualité et de bonnes conditions de travail. En ce sens, contrairement aux premières orientations de la LPPR, nous sommes opposés au développement de contrats de type « tenure track » et/ou CDI de projet.
Ainsi, nous nous associons à la CPCN pour demander :
1) une augmentation des financements de la recherche publique, pour atteindre 1% du PIB le plus rapidement possible,
2) le maintien du statut de fonctionnaire et la création de plusieurs milliers de postes par an de titulaires dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), pour pérenniser le fonctionnement des structures,
3) l’augmentation du soutien de base des laboratoires, pour permettre des activités de recherche sur le long terme et pour limiter les surcharges administratives liées au financement sur projet,
4) La remise au centre des processus d’évaluation du comité national et du CNU,
5) le déploiement de nouveaux moyens doit également s’accompagner d’une incitation à davantage de coopération et à la limitation des mécanismes de compétition, qui au travers des multiples appels d’offres et primes individuelles, minent les principes mêmes de l’ESR.
Nous nous associons à la commission permanente du Conseil National des Universités pour demander le maintien des points fondamentaux du statut d’enseignant-chercheur que sont la clause d’accord des intéressés pour la modulation des services et la référence aux 192 heures (équivalent TD) d’enseignement.
Par ailleurs, le calcul de retraite sur les 6 derniers mois participe fortement à l’attractivité des métiers de la recherche en France. En ce sens, la LPPR et la réforme des retraites ont des effets néfastes qui s’additionnent et tendraient à faire disparaître le statut de fonctionnaire ou son intérêt.
Motion adoptée par 26 voix pour, 2 abstentions, 0 contre

Laboratoire de Physique des Lasers, Atomes et Molécules (PHLAM)

Le conseil du laboratoire PhLAM de l’université de Lille s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche :
Suppression de la qualification, suppression de la référence aux 192hTD, Modulation de service obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, fin du paiement des heures complémentaires, multiplication et création de nouveaux contrats précaires et renforcement de la logique d’appel à projets comme mode unique de financement de la recherche, etc.
Si ces dispositions devaient devenir loi, elles équivaudraient à une remise en cause du statut d’enseignant-chercheur et seraient une atteinte grave, au fonctionnement de nos universités et à la recherche Française.
Nous constatons un accroissement de la précarisation des métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur. Nous affirmons que la multiplication des contrats précaires ne permettra ni d’accroître « l’attractivité des emplois et carrières scientifiques », ni de produire une recherche de meilleure qualité. Au contraire.
Nous rappelons que le statut d’enseignant chercheur doit garantir la qualité de la recherche française et de la formation universitaire. Ce statut doit permettre en particulier un équilibre entre les activités de recherche, d’enseignement et des tâches administratives afin d’assurer notamment la formation par et pour la recherche. Les dernières années, la forte augmentation des tâches administratives compromet bien souvent les missions des chercheurs et des enseignants chercheurs. La remise en cause d’un nombre d’heures maximum d’enseignement que chaque enseignant chercheur doit assurer n’est en aucun cas une solution à la surcharge de travail constaté dans notre laboratoire.
Nous affirmons notre attachement à une charge maximale d’enseignement et à la non-obligation de modulation des services permet aux enseignants-chercheur de contribuer à une part significative de la recherche produite dans les laboratoires. Leur suppression reviendrait donc à priver les laboratoires de recherche d’une part importante de leurs forces productives. Par ailleurs, nous soulignons que ce nombre d’heures, actuellement de 192H eq.TD est actuellement trop élevé pour mener à bien l’ensemble de nos missions universitaires.
Nous constatons que le renforcement du financement par projets de la recherche depuis 2009, au détriment des crédits récurrents est inefficace, qu’il détourne les chercheurs et enseignants chercheurs de leurs missions, et qu’il anéantit l’indépendance des chercheurs.
Nous appelons nos collègues techniciens, ingénieurs, chercheurs et enseignants-chercheurs à la vigilance quant au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Nous invitons les collègues à une mobilisation d’ampleur si ce projet devait être délétère pour les universités et autres organismes de recherche.
Le 13 janvier 2020
Les membres du conseil du laboratoire PHLAM de l’Université de Lille.
Voté à l’unanimité des membres du conseil.

Laboratoire de Physique et d’étude des matériaux (LPEM)

Les personnels du laboratoire de Physique et d’Etude des matériaux, UMR CNRS-ESPCI-Sorbonne Université, réunis le 25 février partagent la position de la Coordination nationale des facs et labos en lutte des 1er et 2 février et de l’Intersyndicale ESR, de grève nationale de l’université et de la recherche publique à partir du 5 mars.

En effet, le gouvernement persiste à vouloir coûte que coûte imposer sa réforme des retraites, “système universel à points”, qui va entrainer une baisse drastique des pensions pour tous.
Et, nous sommes sous la menace d’un passage en force du gouvernement pour faire passer son projet de loi au moyen du très anti-démocratique article 49-3!
Donc la grève pour exiger le retrait de son projet loi est plus que jamais d’actualité.

Concernant le projet de LPPR (Loi de programmation pluriannuelle de la recherche), nous constatons que s’agissant des chercheurs des organismes publics de recherche et des enseignants-chercheurs des universités, le gouvernement, va utiliser la baisse de la cotisation de l’Etat-employeur de 74,8% à 17,8% (qui va entrainer une baisse des pensions) pour soi-disant revaloriser les salaires de ces collègues.
Et la LPPR va multiplier les emplois précaires et organiser le pilotage systématique des laboratoires par la recherche sur projet.

Cela remet en cause l’existence même du CNRS dont la vocation première est la recherche fondamentale qui exige des emplois pérennes et des crédits sur le long terme, ce qui n’exclut pas des recherches ciblées.

En conséquence, nous exigeons le retrait du projet de LPPR, la création de postes de fonctionnaires ingénieurs, techniciens et chercheurs et l’augmentation de façon significative du montant des crédits récurrents pour tous les laboratoires.

Dans cette situation nous nous indignons contre les violences policières qui se sont produites récemment, notamment contre des lycéens qui protestaient contre les nouvelles épreuves communes de contrôle continu (E3C) du baccalauréat.

C’est pourquoi nous participerons, à partir du 5 mars, à la grève nationale de l’université et de la recherche publique.

Sur cette base nous mandatons Jean-Pierre Fitoussi pour nous représenter comme délégué à la Coordination nationale des facs et des labos en lutte des 6 et 7 mars prochains.

Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS)

Motion du Conseil élargi du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS EA 849), réuni le 28 janvier 2020

Les membres du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS, EA 849, Aix-Marseille université), réunis en Conseil élargi le mardi 28 janvier 2020, appellent à la mobilisation contre le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La lecture des trois rapports récemment remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche est inquiétante : le projet de loi envisagé remettrait en cause de manière fondamentale le statut des enseignant·e·s-chercheur·e·s (suppression de la clause d’accord des intéressé·e·s pour la modulation du service, fin de la référence aux 192 heures TD et donc du paiement des heures complémentaires) ; il menace d’accroître la précarisation de tous les personnels avec généralisation des CDD et mise en place d’un système de titularisation conditionnelle (« tenure track ») ; il ouvre la voie au localisme et aux inégalités de traitement en réduisant le rôle des instances nationales de qualification et de suivi des carrières ; il tente d’imposer à l’université « le déploiement d’une […] culture du management et de l’évaluation », dérive néolibérale qui vise à renforcer la concurrence et l’instrumentalisation des savoirs (cf. Références).
Tout comme le projet de loi de réforme des retraites, la LPPR s’inscrit dans un projet de société plus large qui génère et accentue la précarité.
Le conseil élargi invite l’ensemble des membres de la communauté universitaire à rejoindre les mobilisations nationales et locales ; à intégrer dans l’ensemble de nos activités les débats et actions autour de la LPPR ; à alimenter les caisses de grèves des salariés en lutte depuis plusieurs semaines.Par exemple, la caisse de solidarité avec les grévistes d’Aix-Marseille université : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/5bn8ibvh
A l’unanimité des présents et des représentés.

Laboratoire de psychologie sociale : Contextes et régulation (LPS)

Nous, membres du Laboratoire de Psychologie Sociale (LPS EA4471), réunis en Assemblée Générale extraordinaire, soutenons la motion votée en AG de l’Institut de Psychologie le 28 janvier 2020 et nous déclarons en lutte contre la réforme des retraites et le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Nous refusons :

  • le projet de réforme des retraites
  • la généralisation du financement par projet, facteur d’une concurrence généralisée qui creuse les inégalités existantes
  • la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI de chantier, des recrutements tenure-track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF)
    Nous demandons :
  • une augmentation des dotations de base des équipes scientifiques, garantie de liberté académique, de qualité et d’ouverture de la recherche
  • la titularisation des précaires qui remplissent des fonctions pérennes
  • un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de la mission de service public que nous assurons
  • la revalorisation générale des carrières par une augmentation du point d’indice et non par le biais de primes
    Nous appelons en conséquence l’ensemble des membres de la communauté universitaire à rejoindre les mobilisations nationales et locales et nous nous déclarons Labo en lutte.
    A l’unanimité des présent·e·s.

Laboratoire des Sciences de l’Information et de la Communication (LabSIC)

En opposition à la réforme des retraites, de l’assurance chômage, à la précarité des étudiant·e·s et des travailleurs et travailleuses de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), ainsi qu’aux précédentes lois qui ont contribué à la dégradation de l’université et de la recherche, nous chercheur·se·s du LabSIC, réuni·e·s en assemblée générale le 31 janvier 2020 et suite à un vote en ligne organisé les 12-13 février (34 votants), nous engageons sur la motion suivante :
Nous appelons aux retraits des réformes ou des projets de réformes des retraites, de l’assurance chômage et de la LPPR. Ces réformes ne font en effet qu’accélérer une précarisation déjà en marche, remettre en cause notre modèle de solidarité et entériner l’extension des logiques de marché au sein de l’ESR. Nous nous inquiétons des conséquences de ces réformes, notamment en ce qu’elles accentueront les inégalités et discriminations de genre, de classe, et envers les personnes racisées, inégalités et discriminations déjà bien trop présentes sur notre territoire.
>> Les membres du LabSIC délèguent des membres du laboratoire pour participer aux différentes assemblées générales de l’université Sorbonne Paris Nord et de toute autre instance de mobilisation (en particulier aux événements organisés par facs et labos en lutte).
>> Les membres du LabSIC suspendent les activités scientifiques du laboratoire (journées d’études, séminaires, colloques…) de façon à libérer du temps pour la mobilisation.
>> Les membres du LabSIC réorientent leurs activités de recherche en organisant des séances de séminaires et mettent leurs expertises au service des mobilisations contre les réformes en cours.
Ils proposent d’une part des actions de recherche sur les conditions de travail dans les domaines culturel, éducatif et universitaire et organisent dans les semaines à venir une rencontre pour faire comprendre les racines de la précarisation dans les différents champs sur lesquels ils et elles travaillent déjà. Ils organisent d’autre part un séminaire de laboratoire ouvert à tou·te·s et régulier pendant toute la durée de la mobilisation.
>> Les membres du LabSIC participent aux actions de grève et à la mobilisation et soutiennent les actions menées par les travailleur·se·s du numérique (OpenEdition, par exemple) et par les comités de rédaction des revues en lutte.
>> Les membres du LabSIC affirment leur soutien aux précaires mobilisés et veillent à ce que cet engagement ne les pénalise pas dans leurs trajectoires scientifiques et professionnelles et le rappelleront dans les commissions ou procédures auxquelles ils et elles participeront (qualification, comités de sélection, recrutement, etc.).
>> Les membres du LabSIC ne participent plus aux activités d’évaluation, à l’exception de celles qui concernent les chercheur-e-s précaires.
>> Les membres du LabSIC rendent visible la mobilisation en affichant leur soutien à celle-ci dans les manifestations (« on est là »), dans leurs différents supports de communication (signatures de mail, site internet du laboratoire, etc.).

Laboratoire Ethologie Cognition Développement

Les membres du Laboratoire Ethologie Cognition Développement (Unité de Recherche, Université Paris Nanterre) ont adopté à l’unanimité la motion suivante le 12 Février 2020.
Le Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) déclare être mobilisé contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR).
Ce projet s’appuie sur trois rapports et certaines des mesures préconisées ont déjà été présentées comme une mise en application d’un (pseudo)darwinisme basé sur la compétition.
Parmi ces mesures, le LECD est interpellé par :
– les modifications du statut d’enseignant.e. chercheur.e et la modulation des services d’enseignement ;
– le recours à une politique contractuelle pour le recrutement des jeunes enseignant.e.s chercheur.e.s et le personnel d’appui à l’enseignement supérieur et la recherche. Cette pratique est basée principalement sur l’obtention de financements pour des problématiques à court terme, de plus en plus ciblés à destination de structures de recherche dont la visibilité a souvent été artificiellement accentuée ces derniers temps. Ce processus amplifiera la précarisation grandissante déjà amorcée dans la fonction publique en général et dans l’enseignement supérieur et la recherche en particulier.
Le LECD rappelle les particularités de ses thématiques de recherche et des membres qui le composent :
– tou.te.s les chercheur.e.s titulaires du laboratoire ont une charge d’enseignement et un grand nombre assure des responsabilités administratives chronophages ;
– un grand nombre d’études menées au LECD s’inscrivent dans le long terme (évolution culturelle du chant d’oiseau en laboratoire et sur le terrain, processus développementaux chez le nourrisson humain…) et présentent un coût élevé (gestion des collections d’oiseaux, collectes de données comportementales, stockage et analyse des données accumulées…), tant au niveau temporel que financier, qui ne sont pas compatibles avec une politique de publication accélérée.
Pour pouvoir produire des travaux de recherche de qualité, les membres du LECD préconisent :
– le maintien à 192h eqTD avec la possibilité de pouvoir bénéficier de congés de recherche plus fréquents ;
– une augmentation des moyens et des infrastructures pérennes pour soutenir les compétences et la
créativité des enseignant.e.s chercheur.e.s ;
– la titularisation des membres du personnel BIATSS actuels (support technique et administratif) et le
recrutement d’un.e ingénieur.e de recherche.
Les conditions de travail pour le personnel de notre université se sont dégradées au fil des années et les préconisations de ces rapports pour le projet de loi accentueront la fracture déjà amorcée.
Les membres du LECD restent mobilisé.e.s pour réfléchir à l’université française du futur, avec ses
spécificités, à la hauteur des ambitions des individus qui la font vivre.

Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES)

Le conseil du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques Éducatives et des pratiques Sociales (LIRTES), s’est réuni en séance plénière lundi 20/01/2020 à Créteil. Ses membres ont pris connaissance des rapports préalables au futur projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et s’alarment de certains éléments évoqués.
Les membres du conseil de laboratoire sont opposés à la suppression de procédures qui garantissent l’équité de traitement des personnes : qualification, modalité de recrutement, définition du service et attribution des promotions et des primes.
Ils.elles indiquent leur profond désaccord avec l’idée selon laquelle il puisse être envisagé un recours important à des recrutements d’enseignant.e.s non chercheur.e.s ou à des recrutements sur la base de nouveaux contrats de travail qui dérogent aux dispositions statutaires. De telles mesures auraient des effets néfastes pour l’enseignement comme pour la recherche, effets qui seraient renforcés par les clivages engendrés entre les personnes recrutées selon différents statuts.
Les membres du conseil dénoncent la préconisation de la suppression de la référence aux 192 heures équivalent TD pour définir le service d’enseignement et la prise en compte des heures complémentaires, ainsi que de la clause d’accord des intéressé.e.s pour la modulation des services. Ils.elles dénoncent la quantité importante et croissante du travail invisible et donc non rémunéré des enseignant.e.s-chercheur.e.s, en particulier celle des tâches administratives improductives qu’ils.elles réalisent au détriment de leur mission prioritaire conjointe d’enseignement et de recherche. Ils.elles dénoncent aussi la charge de travail non satisfaisante des personnels BIATSS et l’aggravation de la précarité des personnels.
Si elles devaient obtenir force de loi, ces dispositions équivaudraient à une remise en cause profonde de l’avenir du statut d’enseignant.e-chercheur.e. Le conseil de laboratoire LIRTES appelle l’ensemble des membres du laboratoire à la vigilance pour se défendre contre toute déstabilisation de nos activités d’enseignement et de recherche. Il appelle à rejoindre les mobilisations des laboratoires et à lutter pour défendre un service public d’enseignement et de recherche de qualité.
Motion votée à l’unanimité des membres présents et représentés du conseil de laboratoire LIRTES.
Créteil, le 20/01/20

Laboratoire inter-universitaire de recherche en didactique des langues (LAIRDIL)

2 mars 2020
Motion LPPR (unanimité moins une voix contre et une abstention)
Nous, membres du Laboratoire Lairdil, exprimons notre opposition résolue aux principales orientations qui s’expriment dans les trois rapports remis à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et qui risquent de se retrouver dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche en préparation. En effet, ces orientations risquent de poursuivre et d’aggraver les difficultés de nos universités et d’affaiblir la recherche française en systématisant la précarisation de ses personnels, en renforçant la mise en compétition des établissements et des chercheur.ses et en alourdissant la bureaucratisation de nos activités. La LPPR annonce des carrières hachées pour nos collègues les plus jeunes, en accentuant la précarité de leurs statuts. Associée à la réforme des retraites qui entraînera une réduction des pensions, ses orientations constituent une remise en cause fondamentale du statut des enseignants-chercheurs et entraîneront une baisse d’attractivité des métiers de l’enseignement et de la recherche. D’inspiration néolibérale, ces orientations mettent gravement en danger le service public de l’Université, déjà sévèrement affaibli par plusieurs années d’austérité budgétaire.
Contre cette logique, nous défendons une recherche créative et indépendante, basée sur la coopération et l’égalité territoriale plutôt que sur la concurrence et la concentration des moyens sur les sites dits d’excellence. Nous défendons un enseignement de qualité étroitement lié à la recherche, accessible au plus grand nombre, ce qui a fait l’attractivité et la performance de notre système pendant des décennies tant pour les étudiants français qu’étrangers. Nous rappelons que la France, avec 2,27 % du PIB investis pour la R&D en 2015 [1], est loin derrière la Corée du Sud (4,3 %), le Japon (3,3%), l’Allemagne (2,9%) et les États-Unis (2,8 %), une part importante de ses dépenses ayant par ailleurs été captée par les entreprises privées sous forme d’un Crédit d’Impôt Recherche dont l’efficacité est contestée [2]. Pour atteindre les 3 % d’investissements réclamés par la stratégie de Lisbonne, nous réclamons un plan pluriannuel de recrutement d’enseignant.e.s-chercheur.ses et de personnels administratifs, la revalorisation des traitements et salaires, l’augmentation du nombre de contrats doctoraux, la hausse des budgets récurrents des laboratoires et la préservation des 192 heures d’enseignements statutaires, seuls compatibles avec le maintien d’une activité de recherche dynamique à l’université et d’une véritable indépendance scientifique [3].
[1] https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid56383/grands-chiffres-d…
[2] https://www.snesup.fr/sites/default/files/fichier/cneser-ces-cir-2019041…
[3] https://aoc.media/opinion/2020/01/27/universitaires-la-fin-de-lindependa…

Motion Réforme des retraites (unanimité moins deux voix contre et une abstention)

Nous, membres du Laboratoire Lairdil, exprimons notre rejet du projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement Philippe. Ce projet, outre les incertitudes juridiques qu’il comporte, et qui ont été pointées par le Conseil d’État, fait peser sur le système par répartition un risque de faillite à moyen terme [1][2]. Le report inévitable de l’âge d’équilibre aboutira mécaniquement à une diminution moyenne du taux de remplacement (niveau de la retraite par rapport au dernier salaire) [3]. Contrairement aux objectifs affichés par le gouvernement, cette réforme vise sans le dire à élargir progressivement le marché des fonds de pension [4], comme en témoigne l’exonération de cotisation pour les salaires au-delà de 120 000 euros. En outre, pour les fonctionnaires, dont les traitements sont en moyenne plus bas que dans le secteur privé à qualification égale [5], et dont les carrières sont ascendantes, le nouveau système se traduira par une diminution drastique du niveau des retraites. Après des années de gel du point d’indice, il s’agit d’une nouvelle atteinte aux services publics, dont la qualité dépend de l’investissement de l’État et de l’attractivité des carrières. En tant qu’universitaires attachés à un service public de l’enseignement et de la recherche de qualité, ouvert à toutes et tous, garant de l’indépendance tout autant que de la performance scientifique, nous demandons le retrait immédiat de cette réforme.
[1] du fait de la diminution globale des cotisations patronales (de 24 % à 17% environ) qui ne sera pas compensée par l’augmentation prévue des cotisations salariales, cf. https://www.alternatives-economiques.fr/guillaume-duval/reforme-risque-d…
[2] https://www.retraite.com/reforme-retraite/taux-de-cotisation-vieillesse-…
[3] https://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2019/11/30/la-valeur-d…
[4] https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/enfin-des-fonds-de-pension-e…
[5] https://www.liberation.fr/debats/2020/01/14/les-fonctionnaires-sacrifies…

Laboratoire Langages, Littératures, Sociétés, Etudes Transfrontalières et Internationales (LLESTI)

Les membres du Conseil du laboratoire LLSETI, enseignant.e.s chercheur.e.s, enseignant.e.s, doctorant.e.s, BIATSS, réunis le 13 février 2020 se déclarent fermement opposés au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), qui a une logique de remise en cause accélérée de l’ensemble de nos services publics, dont l’enseignement supérieur et la recherche.
Nous dénonçons la faute morale grave à l’égard des plus jeunes. Nous souhaitons leur garantir la transmission des institutions de service public (éducation, enseignement supérieur et recherche, santé, justice) au lieu de condamner les étudiant.e.s et la jeunesse à la précarité, à une compétition stérilisante au service d’autres intérêts que le bien commun.
Nous faisons l’analyse que la LPPR prolonge et aggrave très fortement la dégradation des conditions d’exercice dans l’enseignement et de la recherche avec :
– Le développement de recherches sur projets fléchés en fonction de priorités définies selon des logiques managériales destinées à décider à la place et au nom de toutes et tous ce dont une société a besoin, mettant en péril la recherche fondamentale, notamment en Arts et SHS.
– La mise en concurrence des établissements, des disciplines, des équipes, des personnes, et des institutions entre pays, alors même que nous savons à quel point celle-ci est désastreuse, réduit le partage et la coopération, accroît considérablement les risques de fraudes, et ouvre la porte à des dérives éthiques graves ;
– L’accroissement de la pression exercée sur tou.te.s les travailleur.e.s de l’enseignement supérieur et de la recherche notamment à travers la disparition de la référence aux 192h équivalent TD et la proposition de CDI de projets (qui n’ont donc de CDI que le nom) ;
Nous appelons les personnels et étudiants de l’Université Savoie Mont Blanc à se mobiliser et à manifester par tous les moyens leur opposition au projet de la LPPR.

Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-ViS)

Dans le contexte actuel d’une mobilisation massive de la communauté universitaire, nous, enseignant·es-chercheur·es, personnels administratifs et doctorant·es du L-VIS, EA 7428 de l’Université Claude Bernard Lyon 1 affirmons notre opposition ferme aux dispositions prévues par le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Ce projet de loi, qui s’inscrit dans la logique « inégalitaire » et « darwinienne » ouvertement revendiquée par le PDG du CNRS, Antoine Petit, aurait notamment pour conséquence :

  • La remise en cause du statut des enseignant.es-chercheur.ses (modulation imposée des services, disparition programmée du corps des MCF au profit des tenure tracks) ;
  • L’amplification de la logique de contractualisation et de précarisation dans l’ESR (CDI de mission, etc.) qui affecterait BIATSS, ITA et enseignant.es-chercheur.ses ;
  • Un pilotage autoritaire et centralisé de la recherche et un développement des financements sur projet, au détriment des financements récurrents des unités et des postes ;
  • La suppression du CNU et la remise en cause de l’évaluation collégiale par les pairs ;
  • La multiplication et la systématisation des dispositifs d’évaluation individuelle et collective conditionnant l’accès aux moyens nécessaires à la recherche et accentuant l’individualisation des rémunérations (primes) ;
  • Et plus largement, l’exacerbation de la mise en concurrence des collègues, des unités de recherche et des établissements d’enseignement supérieur au détriment des logiques de coopération, de la liberté de recherche et de l’inscription des activités de l’ESR dans une logique de temps long.
    Cette mobilisation est pleinement solidaire du mouvement social en cours contre la réforme des retraites qui s’inscrit dans la même filiation idéologique consistant à démanteler les solidarités collectives en détruisant les services publics, notamment de l’éducation, et les différents volets de la protection sociale (assurance chômage, retraites, santé).
    En conséquence, le L-ViS engage ses membres à prendre part aux mobilisations en cours par les modes d’action qu’ils jugeront opportuns : grève, organisation d’assemblées générales locales en vue de sensibiliser l’ensemble des personnels, participation aux manifestions, contribution aux caisses de grève, suspension ou transformation des activités scientifiques (colloques et journées d’étude, travail d’expertise et d’évaluation, etc.), organisation de modalités alternatives de production et de diffusion des savoirs, etc.

Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (LATTS)

Les membres du LATTS, réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le 7 février 2020, sur la base de la lecture des trois rapports préparatoires au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), expriment leurs plus vives inquiétudes face aux premières orientations qui se dessinent. Ces propositions, qui s’inscrivent dans un contexte plus général d’atteinte aux services publics et au régime de protection sociale (loi sur l’assurance chômage, loi de transformation de la fonction publique, loi sur les retraites) prolongent et accentuent des évolutions qui, depuis plus de dix ans, dégradent de manière continue les conditions de travail de l’ensemble des personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : surcharge de travail, baisse des dotations pérennes et renforcement des financements sur projet, baisse continue des postes de titulaires et recours croissant aux contractuels et aux vacataires, attaque du statut de fonctionnaire, paupérisation et précarisation des personnels et spécifiquement des contractuels (doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, vacataires, personnels administratifs), individualisation des carrières soumises à une logique de performance.
Loin de remettre en cause les effets des réformes passées qui ont conduit à la situation dégradée que ces rapports dénoncent, les premières orientations esquissées par le Gouvernement l’amplifient :
– En encourageant la précarisation de l’emploi scientifique, alors que la condition d’une recherche autonome et indépendante repose sur l’emploi pérenne ;
– En généralisant le financement par appels à projets souvent étroitement thématisés, qui s’effectue au détriment de la recherche fondamentale et qui peut contribuer à réduire la dimension critique de la démarche scientifique, laquelle conduit à lever le voile sur des phénomènes peu visibles ou inconnus ;
– En privilégiant une vision managériale de la recherche qui va à l’encontre de la collégialité par les pairs ;
– En portant une vision de l’enseignement supérieur qui dévalorise le travail pédagogique ;
– En ignorant le rôle que jouent les sciences humaines et sociales dans la compréhension fine des phénomènes sociaux et écologiques complexes.
Les membres du LATTS constatent malheureusement chaque jour dans leurs activités les effets pervers de ces évolutions, qui altèrent leurs missions pédagogiques et scientifiques. Ils dénoncent vivement ces processus systématiques de dégradation qui ne peuvent que s’amplifier avec les logiques de concentration et de compétition que portent aujourd’hui les politiques, locales et nationales, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Ils s’inquiètent, enfin, de la dégradation des formes de vie démocratique, y compris dans les universités. À ce titre, ils expriment leurs plus vives inquiétudes au sujet de la création de l’Université Gustave Eiffel. Cet « Établissement Public à caractère scientifique, culturel et professionnel expérimental », cité comme modèle par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche, fait peser de grands risques sur la gouvernance collégiale de l’Université et fragilise d’ores et déjà les libertés académiques par la bureaucratisation des politiques de recherche.
La préparation de cette nouvelle loi devrait être l’occasion de rompre avec ces pratiques mais aussi de favoriser la qualité des formations à la recherche, d’assurer des conditions de travail propices à la créativité scientifique et de conforter la place de la connaissance dans le débat public.
En conséquence, l’Assemblée Générale Extraordinaire du LATTS demande :
– Des budgets ambitieux et pérennes pour l’enseignement et la recherche ;
– Le redéveloppement de l’emploi scientifique par le recrutement de personnels (chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels d’appui à la recherche) sur postes statutaires, à hauteur de plusieurs milliers de recrutement par an en plus de la compensation des départs permanents ;
– La dignité des conditions de travail : revalorisation des rémunérations (avec un effort particulier pour les débuts de carrière et les corps et grades les moins élevés), mensualisation des paiements des vacations, respect du droit du travail, reconnaissance des tâches administratives, fin du travail gratuit effectué notamment par les personnels non titulaires et rémunération de toutes les activités invisibles ;
– Un bilan transparent et impartial sur l’octroi, l’usage et les retombées sur l’enseignement et la recherche du CIR (crédit impôt recherche), qui représente plus de 6 milliards d’euros ;

– L’augmentation des dotations de base des universités et des laboratoires afin de leur permettre d’honorer les offres de formation dans lesquelles les étudiant.e.s s’engagent, de mener des recherches exploratoires et de mettre en oeuvre leur stratégie scientifique ;
– La fin des évaluations quantitatives, managériales et bureaucratiques consommatrices de temps et d’argent, qui devraient plutôt être consacrés aux missions premières de l’Université et des organismes de recherche ;
– La fin de la culture de la performance et de la mise en compétition entre candidat.es, laboratoires, universités, disciplines comme unique logique de référence.
L’Assemblée Générale Extraordinaire du LATTS s’inscrit dans la mobilisation en cours et encourage chacun de ses membres à s’investir dès à présent dans les mouvements à l’échelle locale et au niveau national.
Texte adopté par vote électronique (51 voix pour, 6 abstentions, 5 contre)

Laboratoire Universitaire Histoire Cultures Italie Europe (LUHCIE)

Les membres du LUHCIE (Laboratoire Universitaire Histoire Cultures Italie Europe), consultés le 21 janvier 2020 par voie électronique ont affirmé leur solidarité avec les très nombreux laboratoires en lutte (« Appel à signature des Directions de laboratoire de recherche pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’États généraux de la Recherche et de l’Enseignement supérieur »). Elles, ils expriment leur profonde inquiétude face aux orientations de la future Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui accélèrent le processus de démantèlement du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces inquiétudes concernent en particulier trois aspects fondamentaux :
•La précarisation du statut d’enseignant.e-chercheur.e avec le recours massif à des contractuels, ainsi que la dégradation des conditions des personnels BIATSS.•La remise en cause d’un financement pérenne des activités de recherche pour l’ensemble des établissements et des équipes de recherche avec un renforcement de la mise en compétition entre disciplines, chercheurs, laboratoires et universités.
• Le renforcement d’une bureaucratisation de la recherche avec le poids accru des mesures d’évaluation et la conséquente marginalisation de la recherche fondamentale.
Les membres du LUHCIE rejoignent donc les propositions exprimées par la communauté scientifique (Sociétés savantes académiques de France, CPCNCNRS, CP-CNU) qui visent notamment :
• Le recrutement sur des emplois de titulaires et non sur des contrats à durée déterminée.
• Le maintien d’un équilibre entre recherche et enseignement avec le refus d’une augmentation du service statutaire des 192 heures.
• L’allègement des charges administratives et la hausse du nombre de congés sabbatiques destinés à la recherche.
• L’augmentation du nombre des contrats doctoraux.
• La préservation des crédits pérennes pour les activités de recherche et le maintien de l’évaluation par les pairs.
Les membres du LUHCIE s’opposent donc aux orientations de la future Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et réaffirment leur attachement à la défense du service public.
Motion soumise aux membres du LUHCIE par voie électronique et votée à l’unanimité des votants (27 votants sur 33 membres titulaires) le 3 mars 2020.

Lettres, Idées, Savoirs (LIS)

Les membres du LIS (EA 4395, « Lettres, Idées, Savoirs ») de l’Université Paris-Est Créteil réunis le 7 février 2020, attachés à un service public de qualité et aux libertés académiques, s’opposent aux orientations contenues dans les rapports préparatoires à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LLPR), reposant sur des principes favorisant les inégalités et des formes multiples de précarisation. Ils soulignent le lien entre ces orientations et le projet de réforme des retraites. Ils déplorent notamment :
– la désolidarisation de l’enseignement et de la recherche, la dévalorisation de l’enseignement
- la menace sur le financement pérenne de la recherche, avec pour corollaire le risque de hausse des frais d’inscriptions pour tous
– la mise en place d’un système universitaire à deux vitesses qui oppose les universités et compromet l’accès égalitaire au savoir sur l’ensemble du territoire national,
– le menace sur le statut national des enseignants-chercheurs (à la loi de transformation de la fonction publique déjà votée s’ajoutent la menace sur le référentiel de 192h et la nouvelle remise en cause des missions du CNU),
– l’alourdissement de la charge de travail déjà très conséquente des personnels enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs et administratifs,
– la mise en concurrence des individus,
– la part croissante des financements sur appel à projets.

Toutes ces évolutions font peser des menaces graves sur la qualité de la recherche et la formation des étudiants. Elles compromettent l’exercice futur des missions de l’Université.

Attachés à une conception collective et collaborative de la recherche, soucieux de préserver une université publique ouverte à tous, nous avons voté les actions suivantes :

1. Nous appelons à venir en AG et à faire grève les jours de mobilisation nationale,
2. Nous appelons à une réunion commune avec les autres laboratoires de l’UFR pour décider collectivement des moyens à mettre en œuvre (notamment une réunion d’information avec les étudiants)
3. A rendre visibles par tous les moyens nos revendications (manifestations, réseaux sociaux)
4. Nous annonçons que nous démissionnerons de nos tâches administratives liées à l’évaluation et à la sélection (HCERES, ANR et Parcoursup) le 5 mars si nos revendications ne sont pas satisfaites.
(vote à l’unanimité des 25 présents)

Les membres du LIS demandent à la présidence de l’UPEC de faire remonter leurs revendications (retrait de la réforme du système des retraites, de la réforme sur la formation des enseignants et de LLPR) par tous les moyens à sa disposition, entre autres auprès de la CPU.

Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH)

L’assemblée générale des personnels de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, toutes catégories confondues (doctorants, chercheurs, enseignants chercheurs, ITA, BIATS), réunie le 3 février 2020, rejoignant les nombreuses motions et déclarations des laboratoires de son périmètre, des départements d’enseignement et des écoles doctorales, affirme son opposition catégorique aux préconisations des rapports ministériels en vue d’une loi de programmation de la recherche (LPPR), qui sont en contradiction avec les propositions énoncées par les différentes organisations professionnelles de la recherche.
Ces préconisations, partant de constats justes – financement insuffisant de la recherche publique, tarissement des emplois statutaires, faible attractivité de la recherche due à la faiblesse des rémunérations et à la dégradation des conditions de travail –, proposent des dispositions qui ne peuvent qu’aggraver la situation préoccupante de la recherche française :
-Au lieu de mettre à niveau le financement pérenne des unités, seul gage d’indépendance et de fécondité de l’activité scientifique, elles promeuvent la mise en compétition systématique des équipes et des personnes à travers le développement de la recherche sur projet et la multiplication des procédures d’évaluation externe.
-Au lieu d’ajuster les recrutements de personnels titulaires, dont les libertés académiques sont garanties par le statut de fonctionnaire, à l’évolution des besoins en matière de développement scientifique et d’encadrement d’un effectif étudiant en hausse, elles multiplient le recours aux emplois précaires, CDI de chantiers et tenure-tracks appelés notamment à remplacer les maîtres de conférence, accroît et prolonge la précarité des jeunes chercheurs.
-Au lieu de favoriser l’activité de recherche en libérant le temps des chercheurs et enseignants-chercheurs, elles portent atteinte à leur statut en imposant aux premiers des tâches d’enseignement et aux seconds la modulation à la hausse de leur service d’enseignement, au détriment de leur mission de recherche.
-Au lieu de procéder à la nécessaire revalorisation des salaires, elles envisagent la mise en place d’un système de primes – sans les chiffrer -, contrepartie de tâches supplémentaires non définies et d’allégeances à des orientations échappant à l’emprise de la communauté scientifique.
Le projet que dessinent ces préconisations est un projet régressif, inspiré par une idéologie managériale contraire à la science, qui exige au contraire liberté, sérénité, temps long. Il est particulièrement destructeur pour les sciences de l’homme et de la société. Il constitue une atteinte sans précédent contre la fonction publique dans le domaine de la recherche et de l’enseignement supérieur, contre la maîtrise épistémologique et institutionnelle de la communauté scientifique sur l’exercice des professions qui la composent. L’assemblée générale affirme que la politique de la recherche doit au contraire être définie par la communauté scientifique elle-même, en toute indépendance et dans le respect de l’éthique.
Les personnels de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme réunis en assemblée générale demandent le retrait de ce projet et l’ouverture d’un vrai débat national sur le devenir de la recherche. Ils demandent également que le gouvernement prenne en matière économique des engagements fermes et chiffrés, qui soient à la hauteur des enjeux. Ils revendiquent une amélioration de leurs rémunérations qui prenne la forme d’augmentations salariales, et non de primes aliénantes. Ils réaffirment leur attachement à la gestion collégiale des recrutements et des carrières, par des instances nationales élues.
D’autre part, ils constatent que le projet de LPPR s’inscrit dans le contexte plus large d’un ensemble de « réformes » de nature à dissoudre le contrat social, en particulier la « réforme » du système des retraites qui, outre qu’elle organise l’appauvrissement programmé de l’ensemble des salariés au terme de leur carrière professionnelle – singulièrement les fonctionnaires et ceux qui accèdent à l’emploi après de longues études –, substitue au principe du salaire continué la logique archaïque de l’épargne : ils demandent le retrait de cette « réforme », qui imposerait à la société française un recul de plus de trois quarts de siècle.
Les personnels de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme réunis en assemblée générale appellent tous leurs collègues à rejoindre les mobilisations en cours, notamment la coordination nationale « Facs et Labos en lutte », à participer aux journées de grève, aux manifestations nationales, aux assemblées générales et aux actions revendicatives décidées par celles-ci. Ils affirment leur soutien aux actions, notamment de grève, menées au sein des institutions scientifiques et de leurs différents services, tels que l’open-edition. Ils appellent également chacun à contribuer à la caisse de solidarité avec les grévistes de l’université d’Aix-Marseille (https ://www.lepotsolidaire.fr/pot/5bn8ibvh)

Marge

Nous, membres de l’équipe Marge, réunis en Assemblée Générale le 21 février 2020, rappelons notre attachement à un service public de la Recherche de qualité, à même d’assurer une recherche de haut niveau. Cela suppose un financement qui se rapprocherait enfin des 3 % de P.I.B visé par le processus de Bologne, atteint grâce à l’allocation de nouvelles ressources et non par l’utilisation d’une fraction des économies escomptées sur les cotisations retraites du personnel de l’ESR. Cela nécessite également une pérennité des budgets alloués aux équipes de recherche, et une éthique fondée sur la coopération plutôt que sur la mise en concurrence. Ce sont ces pratiques
démocratiques et solidaires, et non la compétition généralisée, qui permettront le développement de la recherche.
C’est pourquoi nous exprimons notre très grande inquiétude face aux textes circulant actuellement en vue de la promulgation d’une « Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche » (LPPR), qui tout en affirmant poursuivre un tel développement, préconisent des solutions qui nous paraissent dangereuses :
• Le statut des enseignant.e.s-chercheur.se.s est remis en cause par la disparition de la référence aux 192 h équivalent T.D. dans la définition des services d’enseignement, et par la possibilité d’une modulation des services non consentie, revenant à supprimer le paiement des heures complémentaires. Enseignement et recherche s’enrichissent mutuellement : transmettre les connaissances ne saurait être perçu comme une punition ; le temps nécessaire à la recherche ne saurait être quant à lui une variable d’ajustement des besoins d’enseignement.
• L’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR (tenure tracks, contrats précaires à durée déterminée, susceptibles de remplacer le statut de Maître de conférences) sont nuisibles à l’investissement à long terme des chercheur.se.s. À l’inverse, une politique de recherche ambitieuse suppose le recrutement massif d’emplois stables, dont le nombre a drastiquement diminué ces dernières années.
• Pour maintenir et renforcer un recrutement de haut niveau, et lutter contre le localisme et l’inégalité dans le déroulement des carrières, il conviendrait de renforcer les moyens et les fonctions du CNU, organe national et collégial, et non, comme l’envisagent les textes préparatoires, de l’affaiblir voire d’en remettre en cause l’existence.
• Ces textes préparatoires préconisent la systématisation de la mise en concurrence des universités, des laboratoires, des personnels, enseignant.es-chercheur.s.es, BIATSS et ITA au lieu de prôner la coopération.
Ces orientations, qui reposent sur des logiques de compétition, perpétuent et aggravent un modèle déjà à l’oeuvre, qui fragilise la pérennité et la qualité de la recherche. Nous refusons vigoureusement ces orientations contraires à nos engagements scientifiques et éthiques. C’est pourquoi l’équipe Marge manifeste son opposition à la future Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) telle qu’elle semble se dessiner dans ces textes préparatoires.
Marge appelle à engager une réflexion et une mobilisation collectives pour définir des propositions alternatives pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche, et se déclare disponible pour une concertation avec le Ministère.
Motion adoptée le 21 février 2020 à l’unanimité des présent.e.s

Matériaux et Phénomènes Physiques (MPQ)

Par cette motion, l’assemblée générale des membres du Laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques réunie le mercredi 5 février 2020 affirme sa ferme opposition aux deux projets de loi actuellement annoncés par le gouvernement.
Au sujet du projet de réforme du système des retraites : après deux mois de mouvements sociaux et de nombreux débats, les analyses se multiplient démontrant le caractère régressif de ce projet établissant un système par points. L’effet principal de ce projet sera de diminuer le montant des pensions de retraite par répartition du plus grand nombre tout en allongeant la durée des carrières de chacun, tandis que l’espérance de vie en bonne santé stagne depuis de nombreuses années et recule dans les couches les moins aisées de la population. La grande majorité des actifs et des retraités sera perdante, et particulièrement les fonctionnaires dont le niveau de vie ne cesse de diminuer avec le gel du point d’indice depuis 2010. Cette réforme aura un effet délétère sur tout le personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche, un secteur largement marqué par les carrières tardives et accidentées. Les plus précaires et les moins bien payés, en particulier les femmes avec enfants et les personnes ayant fait leur début de carrière à l’étranger en seront les principales victimes et les conditions pour le bon exercice de nos métiers seront plus encore dégradées.
Au sujet du projet concernant la Loi Pluriannuelle de Programmation de la Recherche (LPPR): nous exprimons notre soutien aux propositions exprimées à l’unanimité par les présidentes et présidents des sections du Comité national du CNRS qui s’inquiètent des perspectives catastrophiques annoncées par les premières orientations de la LPPR, confirmées par les propos éclairants mais choquants du PDG du CNRS sur la construction d’une loi « inégalitaire et darwinienne ». Loin d’apporter des éléments concrets pour lutter efficacement contre la précarité, la chute de l’emploi scientifique statutaire, la perte de sens du travail universitaire et de recherche, ce projet de loi construit un environnement de recherche et d’enseignement encore plus dégradé, à la fois pour le statut et les missions de ses personnels que pour leurs conditions de travail. Pour les enseignants-chercheurs et chercheurs, les orientations prévues : modulations des services, recherche exclusivement sur projets, concurrence accrue entre personnels et équipes, affaiblissement de l’évaluation par les pairs, signifieront une difficulté accrue à accomplir leurs missions et le développement de stratégies individualistes et opportunistes collectivement inefficaces. Pour les personnels administratifs et techniques et les jeunes chercheurs, la logique accrue de contractualisation, par des contrats de projet ou tenure track, conduira à une entrée encore plus tardive dans la carrière et à une généralisation de la précarité, ce qui aura un impact en particulier sur les carrières des femmes.
Face à ces orientations très manifestement néfastes pour l’avenir de nos métiers, sapant les valeurs de solidarité, d’intelligence collective et de liberté académique qui fondent notre activité d’enseignement et de recherche, nous nous joignons aux nombreux collectifs qui refusent catégoriquement ces projets. Nous demandons le retrait du projet de loi sur les retraites et la construction d’une loi sur la recherche réellement ambitieuse réaffirmant l’importance de l’emploi statutaire scientifique, de l’évaluation sérieuse et approfondie et du financement de la recherche et de l’enseignement supérieur au-delà des agences de moyen.
Nous appelons en outre l’ensemble des personnels de l’université de Paris à se tenir informés de ces projets et à participer à une large mobilisation pour les mettre en échec.

Mécanismes Adaptatifs & Evolution (MECADEV)

Motion de l’Unité Mixte de Recherche MECADEV – Muséum National d’Histoire Naturelle – CNRS
Nous, membres de l’Unité Mixte de Recherche MECADEV – titulaires, doctorant·e·s et associé·e·s – réunis en AG exceptionnelle le 27 février 2020, avons pris connaissance du contenu des trois rapports préparatoires de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) remis à la ministre Mme Frédérique Vidal en septembre 2019, ainsi que du contenu de l’avant-projet de loi dans sa version du 9 janvier 2020. Nous nous opposons à la future orientation de la recherche selon un cadre « darwinien et inégalitaire » tel qu’annoncé par M. Antoine Petit, PDG du CNRS.
En l’état, ce futur projet de loi annonce une destruction progressive du modèle français de recherche libre et indépendante, système original et performant, qui valorise et respecte la recherche fondamentale. Un modèle français envié par nos collègues étrangers, dont la réforme telle qu’elle est envisagée – loin de distinguer notre pays – ne ferait que le rendre anonyme sur le plan international.
Il est clair que les dispositifs de la loi pourraient avoir pour effet de :

  • Augmenter encore la précarisation des jeunes chercheur·euse·s (doctorant·e·s et post-doctorant·e·s) et personnels BIATSS et ITA, par le recours massif aux emplois contractuels et CDD comme les « CDI de mission scientifique », ainsi qu’aux « tenure tracks » (chaires d’excellence junior).
  • Favoriser cette précarisation par une augmentation des financements sur projet à durée déterminée au détriment des crédits de base, accentué par le pilotage politique de la recherche.
  • Augmenter les inégalités par des systèmes de primes à la performance mettant en concurrence aussi bien les individus que les établissements, détruisant ainsi le principe même de la communauté scientifique et du travail interdisciplinaire, pourtant étiqueté comme la clé de la recherche de demain.
  • Modifier les principes de rémunération des enseignant·e·s-chercheur·euse·s par la disparition de la clause d’accord de modulation de service et du référentiel d’heures d’enseignement (supprimant de fait le paiement des heures supplémentaires).
  • Entrainer un déséquilibre entre les financements alloués à la recherche publique et à la recherche privée.

Nous réaffirmons notre attachement à une recherche publique libre et indépendante de qualité, ainsi qu’à la dimension collective des recherches et au principe de coopération entre personnes, unités et pays, opposée à la notion de compétition généralisée. Une recherche fondamentale foisonnante, ancrée aussi
sur le temps long, est la seule apte à répondre aux défis sociétaux actuels et futurs. Une recherche saine ne peut être dissociée de la santé de ses acteurs. Elle ne peut être garantie que par des carrières stables et pérennes, opposées à la précarisation des personnels. Nous réaffirmons également l’importance d’une recherche et d’un enseignement de qualité garantis par des recrutements d’enseignant·e·s-chercheur·se·s qualifiés sur des critères nationaux et rémunérés à hauteur de leur qualification.
Cette motion a été mise au vote par voie électronique entre le 28 février et le 4 mars au soir. À l’issue du vote, la motion a été adoptée par 42 voix pour et 2 abstentions.
Motion adressée à :
Madame la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Mesdames et Messieurs les Député·e·s et Sénateur·trice·s.

Mobilités, Réseaux, Territoires, Environnement (MRTE)

Les Enseignant.e.s-Chercheur.e.s du laboratoire MRTE, Mobilités Réseaux Territoires Environnement, de Cergy Paris Université prennent collectivement position contre le projet de LPPR qui entend enfermer l’enseignement et la recherche dans une logique de compétition de gestion à court terme et de précarisation généralisée annonçant ainsi :

  • la remise en cause des fonctions du CNU et de la collégialité de l’évaluation des carrières par les pairs ;
  • l’amplification de la contractualisation et de la précarisation dans l’ESR et des personnels BIATSS et ITA ;
  • la remise en cause du statut des Enseignant.e.s-Chercheur.e.s et des Chercheur.e.s avec la disparition de la référence aux 192h équivalent TD.
    Cette réforme s’inscrit dans un mouvement plus général de destruction du service public et de remise en cause de la protection sociale. Nous appelons l’ensemble des collègues, administratifs et enseignants, précaires ou titulaires, de l’ESR à s’exprimer et à se mobiliser selon les modalités qu’elles et ils choisiront. Nous nous inscrivons ainsi dans la lignée de multiples initiatives des UFR, départements, laboratoires et revues et appelons à amplifier le mouvement.
    Motion adoptée à l’unanimité des membres du laboratoire à l’exception de 3 abstentions.

Pacte, Laboratoire de sciences sociales (PACTE)

  1. Réuni.e.s en Assemblée générale ce lundi 27 janvier 2020 nous, personnels de l’UMR Pacte, déclarons être mobilisé.es contre le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Nous nous inscrivons à ce titre dans le mouvement social en cours contre la réforme des retraites et pour la défense des services publics. Nous sommes solidaires des mobilisations engagées en faveur de la défense d’autres services publics tels que la protection sociale, l’hôpital, l’enseignement (primaire, secondaire), la justice, l’action territoriale.
  2. L’assemblée s’alarme de certains éléments évoqués dans les rapports préalables au futur projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche : l’affaiblissement de la gouvernance par les pair.e.s au profit d’un pilotage étatique, le recours à des méthodes d’évaluation managériale, l’accroissement des inégalités dans l’affectation des moyens, la perte d’autonomie scientifique des laboratoires et des chercheur.es, la création de nouveaux contrats de travail d’exception aux dispositions statutaires, le recours massif à des contrats précaires, la modulation des services d’enseignement, le renforcement de la mise en compétition entre candidat.es, laboratoires, universités, disciplines comme unique logique de référence. Si elles devaient obtenir force de loi, ces dispositions équivaudraient à une remise en cause du statut d’enseignant.e-chercheur.e, de chercheur.e, des libertés académiques et de l’égale qualité d’enseignement et de recherche sur tout le territoire.
    L’assemblée est particulièrement préoccupée par l’absence de prise en compte des recommandations déjà exprimées par la communauté scientifique (Sociétés savantes académiques de France, CPCN-CNRS, CP-CNU). L’assemblée demande la suspension du processus d’adoption du projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. L’assemblée exige que les personnels et les usager·ère.s de l’ESR, ainsi que de leurs représentant.e.s soient véritablement associé.es à l’élaboration de tous nouveaux dispositifs juridiques concernant leurs conditions de travail.
  3. L’assemblée soutient les propositions des instances représentatives des communautés de l’Enseignement supérieur et de la recherche (Sociétés savantes académiques de France, CPCN-CNRS, CP-CNU) qui visent notamment :
  • L’augmentation des crédits pérennes pour les formations et les laboratoires, et la réforme profonde de la politique des appels à projets qui conduit à une mise en concurrence permanente des acteur.rices de la recherche ;
  • Le maintien de l’égalité des services au sein de la communauté des enseignant.e.s-chercheur.e.s ;
  • Le recrutement sur des emplois de titulaires en lieu et place des contrats à durée déterminée promus par le gouvernement ;
  • Le renforcement du soutien technique et administratif et la revalorisation substantielle des salaires des ITA et BIATSS ;
  • L’augmentation du nombre de congés sabbatiques ;
  • La revalorisation des contrats doctoraux.
    Cette motion rejoint donc les autres mobilisations de laboratoires, équipes, départements, universités, revues, collectifs, et appelle l’ensemble des enseignant.e.s-chercheur.e.s, ingénieur.e.s, technicien.ne.s, personnels de gestion-administration et étudiant.e.s à se mobiliser pour lutter contre la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche.
    Motion votée par voie électronique et adoptée à l’unanimité des votants par les membres de PACTE.

PASSAGES

L’UMR Passages, laboratoire de SHS de la section 39 du CNRS réunie en AG,Dénonce les objectifs du projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche, qui :1.Renforcent la concurrence entre laboratoires, alors que la connaissance se construit dans les échanges, la coopération et les partenariats ;2.Accroissent la précarité de tous les personnels, alors que la recherche a besoin de temps et de stabilité ; précarité qui, en outre, renforce la concurrence et isole les personnes, en particulier les jeunes chercheur.e.s ;3.Conditionnent clairement la viabilité de la recherche à des logiques de financement par appels à projets, qui limitent le champ des questionnements, la dimension critique et l’autonomie dans la production de savoirs, sapant l’essence même de la recherche ;4.Menacent particulièrement les générations à venir et en devenir engagées dans tous les métiers de la recherche (enseignant.e.s-chercheur.e.s et chercheur.e.s, personnels de soutien et de support) empêchant ainsi les solidarités intergénérationnelles.Et se joint à la demande de la CPCN (CNRS) d’ouverture d’un vrai dialogue sur ce projet.
L’UMR Passages, laboratoire de SHS de la Commission 39 du CNRS, et comptant 230 membres dont 120 permanents, 90 doctorant.e.s, 20 jeunes chercheur.e.s sous contrat, réunie en AG,manifeste par la présente son opposition à une réforme des retraites qui hypothèque l’avenir de l’ensemble de la population en favorisant le principe de capitalisation au détriment de celui par répartition, garant de la solidarité intergénérationnelle et des protections collectives.
Déclaration adoptée à l’unanimité des présent.e.s (92 personnes), moins 3 abstentions

PHysicochimie des Electrolytes et Nanosystèmes InterfaciauX (PHENIX)

Réunis en assemblée générale le 3 mars 2020, les membres du laboratoire PHENIX expriment leur inquiétude concernant les premières dispositions présentes dans les rapports préalables à la loi pluriannuelle de programmation de la recherche (LPPR).

Nous partageons les constats du Comité National de la Recherche Scientifique [1,2]. Nous sommes convaincus que la recherche publique en France a besoin de plus de moyens, en particulier pour augmenter l’emploi scientifique statutaire. Ceci est vrai à la fois pour les
chercheur·se·s, les enseignant·e·s-chercheur·se·s et pour le personnel de support à la recherche. Ainsi, les effectifs de la recherche publique française ont baissé de 3600 postes, soit 8% e n 6 ans, tandis que le recrutement d’enseignant·e·s-chercheur·se·s baissait de 30 à 40% alors même que les effectifs d’étudiant·e·s augmentaient significativement [3].

Cependant, contrairement aux premières orientations de la LPPR, nous pensons que cette augmentation des moyens ne doit pas être associée à une gouvernance de la recherche basée sur le rendement à court terme, à un renforcement des inégalités de financement entre chercheur·se·s, à une concentration des moyens sur un petit nombre d’entre nous, à une augmentation de la compétition entre personnels et à leur précarisation. Un facteur fondamental de l’attractivité de la recherche française est de proposer des postes permanents quelques années seulement après la thèse, ce qui permet de conjuguer une
recherche de grande qualité et de bonnes conditions de travail. En ce sens, nous sommes opposés au développement de contrats de type « tenure track », ainsi qu’à la mise en place de « CDI de mission scientifique ».

Par ailleurs, le projet de loi de réforme des retraites va considérablement affecter le niveau de vie des retraité·e·s de l’ESR (enseignement supérieur et recherche). La lettre de la ministre en date du 4 décembre 2019 rappelant que les primes seront prises en compte pour compenser les pertes de pension dues au passage à un calcul « par points » ne suffit pas à nous rassurer. Le régime de primes dans l’ESR es t en effet particulièrement défavorable et basé sur la compétitivité et le mérite, et le nouveau calcul des pensions ne fera que renforcer les inégalités entre personnels. Ce projet de réforme contribuera également à fragiliser la retraite des non-permanents et précaires, dont le nombre pourrait considérablement augmenter si les orientations de la LPPR se confirment. Pour ces raisons, nous nous opposons à ce projet de loi.

Nous demandons une augmentation des financements de la recherche publique et de l’enseignement supérieur, notamment à travers un rétablissement de l’emploi statutaire et l’augmentation du soutien de base des laboratoires. Ce déploiement de nouveaux moyens doit garantir une recherche indépendante et s&rsqu o;accompagner d’une incitation à
davantage de coopération et à la limitation des mécanismes de compétition, qui au travers des multiples appels d’offres et primes individuelles, minent les principes mêmes de l’ESR.

[1] contribution du Comité national au débat de la politique de la recherche, printemps
2019,http://www.c3n-cn.fr/sites/www.c3n-cn.fr/files/u88/Propositions_Comitenational_Juillet-2019.pdf
[2] Motion de la CPCN du 17 janvier 2020, https://www.c3n-cn.fr/attendusLPPR
[3] Rapport Groupe de travail 2 Attractivité des emplois et des carrières scientifiques, 2019

POUCHET

Partie prenante de la mobilisation interprofessionnelle en cours contre le projet de réforme des retraites et opposée aux transformations annoncées de l’Enseignement supérieur et la recherche, l’AG des personnels mobilisés du site Pouchet (7 laboratoires et une Unité Propre de Services) s’est réunie le mardi 18 février 2020. Des propositions existent pour développer le service public de recherche et d’enseignement supérieur : gratuité de l’accès à l’enseignement, amélioration des conditions de vie des étudiant.e.s, plan de titularisation des personnels précaires et de création importante de postes, augmentation du nombre de contrats doctoraux, augmentation significative des crédits de base dans les laboratoires et les départements, suppression des réformes qui conduisent à la détérioration des conditions de travail et de salaire, etc. Malgré les annonces ministérielles très limitées (notamment sur les augmentations de salaires ridicules), nous combattons toujours la logique néolibérale de la LPPR qui accroit la précarisation et la compétition entre les structures et les personnels. A ces mesures sectorielles s’ajoute la réforme des retraites qui va réduire considérablement nos niveaux de pensions, accroitre les inégalités (entre statuts, de genre), et augmenter l’âge des départs en particulier des BIATSS et IT.

En conséquence, nous appelons à participer aux journées de mobilisation interprofessionnelles (notamment du 20 février 2020), à la journée du 5 mars « L’université et la recherche s’arrêtent », et à poursuivre la grève à partir du 6 mars. Nous mandaterons également des représentant.e.s pour participer à la coordination nationale du 6 et 7 mars.

Recherches en Economie Gestion AgroRessources Durabilité Santé (REGARDS)

Nous, doctorant.es du laboratoire REGARDS (Université de Reims Champagne Ardenne) avons décidé de faire entendre notre voix sur la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) aux côtés des personnels BIATSS, enseigant.es chercheur.ses déjà mobilisé.es à travers toute la France.
Le contenu du texte n’est pas encore connu et ne sera présenté qu’au printemps. Pourtant les différents rapports préparatoires à cette loi nous alarment déjà sur l’accélération de la précarisation de l’université auxquels compteront en premier lieu les jeunes chercheur.es mais aussi tous.tes les enseignant.es chercheur.es confirmé.es et les étudiant.es dès 2021, année de l’entrée en vigueur de la LPPR.
Les amphis et les labos grondent face à la dégradation régulière et systématique des conditions de travail et des moyens des universités françaises. En tant que jeunes chercheur.es SHS, nous sommes de moins en moins nombreux pour une précarité qui, elle, ne semble que se renforcer pour prendre un visage concret au quotidien :
• Nombre de financements de thèses en LSHS parmi les plus faibles (environ 40%),
• Temps effectif de thèse (4,5 années en SHS) non corrélé avec les contrats de financement -s’ils existent- (allocations de 3 ans),
• Recrutements après la thèse de plus en plus tardifs après de longues études.
• Recul des perspectives professionnelles dans le secteur de la recherche (entre 2012 et 2018, le nombre de recrutements de maîtres.sses de conférence à l’université a diminué de 36%).
Aujourd’hui, la France recule régulièrement dans les classements internationaux en matière de dépenses de recherche. Comment peut-on imaginer la Recherche sans l’Université et sans répondre aux demandes des universitaires ? C’est pourtant ce que propose la LPPR avec :
• La suppression de la qualification : étape nécessaire pour les futur.es enseignant.es chercheur.es afin d’être éligible à une candidature aux corps de maître.sses de conférence et de professeur.es des université,
• La suppression de la référence aux 192hTD : le nombre d’heures d’enseignement pour un.e chercheur.e titulaire pourra augmenter en fonction de la production scientifique,
• La modulation de services obligatoires en fonction des besoins de chaque UFR : le nombre d’heures d’enseignement pourra augmenter en fonction des besoins locaux,
• La fin du paiement des heures complémentaires : la fin de la reconnaissance de la spécialité disciplinaire d’un.e enseignant.e,
• La disparition des équipes d’accueil : structures administratives soutenues financièrement par l’Etat et permettant le financement de ses membres (un.e chercheur.e doit obligatoirement être rattaché.e à une équipe d’accueil), désorganisant la structuration de la recherche,
• La multiplication et la création de nouveaux contrats précaires : des « CDI projet » de 6 ans maximum pour conduire des recherches sur projets, portant le risque de carrières hachées et d’une mobilité contrainte interdisant toute vie privée,
• Le renforcement de la logique d’appel à projets comme mode unique de financement de la recherche, interdisant de facto la recherche « libre » et théorique pourtant fondamentale à l’avancement des connaissances.
Nous voulons défendre un autre modèle, basé sur une recherche de qualité et non quantitative, indépendante de toute pression politique et économique. Les attentes formulées par les universitaires et les chercheur.es depuis des années restent sans réponse.
Nous, doctorant.es du laboratoire REGARDS, nous soutenons la position de nos collègues titulaires et associé.es contre la réforme LPPR. Nous appelons tous les chercheur.es, jeunes et confirmé.es, à se mobiliser pour contrer ce projet de loi qui menace l’avenir de la recherche et de l’enseignement en France.

Les doctorant.es du laboratoire REGARDS

République des savoirs: Lettres, Sciences, Philosophie

La République des savoirs (USR 3608, ENS-CNRS-Collège de France), réunie en Assemblée générale ce vendredi 17 janvier 2020, partage les inquiétudes qu’ont exprimé sociétés savantes, organisations professionnelles, syndicats et composantes des universités, à propos du projet de réforme du CAPES et des masters MEEF qui a été présenté le 20 novembre 2019, pour être ensuite reporté d’un an le 16 janvier 2020. La diminution des épreuves disciplinaires au profit d’épreuves ayant pour objectif d’évaluer les compétences pédagogiques des candidats ou leur capacité à agir en fonctionnaires et à incarner les valeurs de la République constituerait une régression pour la formation des enseignants. Par ailleurs, cette diminution creuserait encore la distance déjà existante entre le CAPES et l’agrégation, d’une part, et entre les Masters MEEF et les Masters Recherche, d’autre part, ce qui pourrait fragiliser les Masters Recherche, en particulier en dehors de Paris.
A l’unanimité des présents moins deux abstentions.

La République des savoirs (USR 3608, ENS-CNRS-Collège de France), réunie en Assemblée générale ce vendredi 17 janvier 2020, a pris connaissance des trois rapports remis le 23 septembre 2019 en vue d’une Loi de programmation pluriannuelle de la recherche, intitulés « Recherche sur projet, financement compétitif et financement des laboratoires », « Attractivité des emplois et des carrières », « Recherche partenariale et innovation ». Elle souhaite que, conformément à ce qui avait été annoncé, un temps suffisant soit consacré à l’élaboration d’une Loi de programmation pluriannuelle de la recherche ambitieuse, un temps qui est nécessaire pour la consultation des différentes catégories de personnels et une délibération véritable qui accorde tout son poids aux différentes positions. Sans cela, il est à craindre que, dans un climat économique et social dégradé, 1/ parmi les différentes mesures proposées, seules les mesures accentuant la précarisation des différentes catégories de personnel de la recherche et de l’enseignement supérieur ne soient retenues, 2/ la mise en place autoritaire de ces mesures ne débouche sur des conflits difficiles à résoudre.
A l’unanimité des présents.

Sciences – Philosophie – Histoire (SPHERE)

Nous, travailleuses et travailleurs du département HPS et du laboratoire SPHERE, ITA, étudiants, étudiantes, doctorants et doctorantes, enseignants et enseignantes, chercheurs, titulaires et contractuels, réunis en AG le 29 janvier 2020 :

  • affirmons notre opposition aux réformes et projets de réformes en cours qui s’inscrivent en continuité avec une philosophie néolibérale destructrice du lien social, du bien commun et de la planète
  • affirmons notre pleine opposition au projet de réforme des retraites et à la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), qui contribuent à la précarisation de nos conditions d’emploi, de travail et de vie, à la destruction du service public et accroissent davantage la marchandisation de la connaissance ;
  • adhérons pleinement aux revendications de l’Assemblée Générale des « Facs et labos en lutte » réunie le 18 janvier 2020 ;
  • réaffirmons la convergence entre nos intérêts et ceux des étudiantes et étudiants, dans la lutte contre la précarité étudiante et pour l’amélioration des conditions d’accès et d’études à l’Université ;
  • affirmons notre solidarité aux côtés des autres secteurs mobilisés dans la lutte.
    Nous appelons en conséquence :
    · à la suspension des activités scientifiques (colloques, journées d’étude, séminaires),
    · à la suspension du travail d’expertise et d’évaluation (nous invitons les membres du laboratoire et du département à refuser de siéger dans les différentes instances de l’ESR, et à refuser d’effectuer un quelconque travail pour les agences de financement de projets);
    · à la suspension des enseignements lors des journées de mobilisation nationale et à la redéfinition des activités pédagogiques de sorte à engager le débat avec les étudiant-e-s sur les enjeux politiques, économiques et sociaux des réformes en cours, en coordination avec l’université populaire de Paris Diderot
    · au soutien d’une mobilisation inter-laboratoires
    · à envisager des actions visant à bloquer les instances administratives de la faculté
    Nous nous abstenons pour l’instant d’une rétention des notes et des diplômes, en l’attente de la décision de l’AG des étudiant-e-s de l’Université. Nous suivrons, plus généralement, les recommandations qui se dégageront de cette AG.
    Nous appelons à la mobilisation en participant aux actions votées dans les AG de l’université, dans les AG inter-universitaires, et aux manifestations nationales.
    Nous proposons de rendre visible notre mobilisation à travers nos signatures électroniques et/ou réponses automatiques d’absence avec une formule « En lutte contre les projets de loi de programmation pluriannuelle de la recherche et de réforme des retraites. »

Motion votée à l’unanimité des présents.

Station Biologique de Roscoff (SBR)

Nous, personnels de la Station Biologique de Roscoff de l’UMR8227 « Biologie Intégrative des Modèles Marins », de l’UMR7144 « Adaptation et Diversité en Milieux Marins », de l’UMI « Biologie évolutive et Ecologie des Algues » et de la Fédération de Recherche FR2424, réunis en assemblée générale ce lundi 24 février 2020, affirmons l’importance d’une recherche et d’un enseignement indépendants face aux défis environnementaux et sociétaux actuels.
À ce titre, nous exprimons notre inquiétude face aux évolutions de l’enseignement supérieur et de la recherche publics en France, telles qu’elles sont préconisées par les groupes de travail du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
En particulier sur les points suivants :

  1. La montée en puissance de recrutements contractuels (contrats de chantier, tenure tracks), conduisant mécaniquement à davantage de précarité pour tous les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR).
  2. La modification du statut et du recrutement des enseignants-chercheurs, avec d’une part la suppression de la clause d’accord des intéressés et la suppression du quota des 192 heures d’enseignement statutaires (équivalent TD) à effectuer, et d’autre part la suppression de la procédure nationale de qualification des futurs enseignants-chercheurs par le CNU et son remplacement par un recrutement local au sein des universités.
  3. L’augmentation de la dépendance des chercheurs et enseignants du supérieur envers les intérêts privés et locaux, pouvant se révéler préjudiciable à l’intérêt général en particulierdans des domaines très sensibles comme les transformations environnementales et sociétales, et faisant craindre une baisse des crédits récurrents de nos laboratoires publics.
    L’ensemble de propositions de réformes constitue une attaque sans précédent contre le pluralisme de l’ESR français, nos conditions de travail, la création d’emplois stables, l’accès à l’université et l’avenir professionnel des étudiants que nous formons. Il est la preuve qu’une fois de plus la vision à long terme qui sous-tend la démarche scientifique doit céder le pas devant la myopie comptable.
    Les conséquences prévisibles seront un accroissement des pressions économiques sur l’ESR, l’appauvrissement de la diversité des découvertes scientifiques françaises, et le tarissement rapide des forces vives de l’enseignement supérieur et de la recherche publique.
    Ces menaces s’ajoutent au désengagement de l’État vis-à-vis des services publics et des carrières de leurs agents (fonctionnaires et contractuels), via la stagnation du point d’indice depuis 2010, qu’accentuera encore le projet de réforme du système des retraites.
    Nous soutenons donc les motions de la CPCN, du CP-CNU et des sociétés savantes, ainsi que toutes les autres actions qui s’organisent pour soutenir les revendications de l’ESR et de notre communauté, et nous nous déclarons laboratoire en lutte.
    Nous interpellons aussi nos tutelles pour qu’elles se saisissent de ces sujets, relayent nos inquiétudes auprès des ministères concernés, et obtiennent qu’ils intègrent des représentants de l’ESR (syndicats, CPCN, CP-CNU) aux discussions sur l’élaboration de la LPPR, qui se tiennent actuellement à huis clos.
    Cette motion a été proposée par vote électronique à l’ensemble des membres de la Station Biologique de Roscoff (permanents, contractuels et doctorants) et a rassemblé 92 votes exprimés, avec 97.2% pour, 2.2% contre et 0% blanc.

Transversalités critiques et Savoirs Minoritaires (TRANSMIS)

MOTION de l’équipe de recherche en philosophie TRANSMIS (Transversalités critiques et savoirs minoritaires/ ERRAPHIS). Université de Toulouse Jean Jaurès

Nous, membres de l’Equipe de recherche TRANSMIS (Transversalités critiques et Savoirs Minoritaires), de l’Université Toulouse-Jean-Jaurès, réuni.e.s en assemblée générale le 23 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement d’Edouard Philippe, en particulier le projet de réforme des retraites et la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire : titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les propositions contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR de 2020 annoncent au contraire plus de précarité et plus d’inégalités entre les établissements et les personnels:

  • Remise en cause du statut national des enseignants chercheurs
  • Fin de la référence aux 192 heures équivalent travaux dirigés et de la rémunération des heures supplémentaires
  • Extinction du corps des maîtres de conférences, remplacé par des formes de contractualisation aggravant encore la précarisation des chercheurs, et tout particulièrement des plus jeunes chercheurs
  • Désolidarisation de l’enseignement et de la recherche et dévaluation aggravée de l’enseignement
  • Alourdissement de la charge de travail administratif et bureaucratique déjà intolérable des personnels enseignants et administratifs
  • Mise en concurrence des individus au nom d’une « excellence » indéterminée et d’une application aberrante d’un modèle prétendument « darwinien » et explicitement inégalitaire.

Le même attachement au cadre national du recrutement et à un service public de qualité conduit les membres de l’équipe de recherche TRANSMIS à s’opposer résolument à la réforme de la formation des enseignants du secondaire et spécialement du concours du CAPES, vidé de ses exigences et de son contenu disciplinaires.
L’équipe de recherche TRANSMIS appelle donc tous ses membres à participer aux mobilisations en cours en multipliant les modes d’action : grève, participation aux manifestions, participation aux caisses de grève, organisation de formes alternatives de recherche et de diffusion des savoirs, au sein de l’institution universitaire et en dehors de celle-ci.
Adoptée à l’unanimité le lundi 27 janvier 2020.

Unité de Recherche de Zoologie Forestière (URZF)

La précarisation croissante des carrières de la recherche est devenue une préoccupation majeure qui porte déjà atteinte à l’attractivité des métiers et constitue une menace sérieuse à l’indépendance de la recherche publique. Pourtant, l’avant-projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) prévoit d’aggraver la situation en généralisant la contractualisation temporaire par la multiplication de nouveaux types de contrats précaires au détriment des postes pérennes pourtant nécessaires à la liberté académique et à une recherche stable, ambitieuse et qualitative.
Cet avant-projet propose l’introduction de « CDIs de mission scientifique », en réalité limités à une durée maximale de 6 ans, non soumis à la loi Sauvadet (déjà contournée par les organismes de recherche pour éviter de CDIser les précaires), et dont la rupture au-delà de la 1ère année serait possible sur décision de l’employeur si le projet « ne peut [finalement] pas se réaliser ». Le projet de LPPR prévoit également des « chaires de professeur ou chercheur junior », i.e., des dispositifs dits tenure track d’une durée de 5 ou 6 ans pour des personnels ayant déjà multiplié des contrats postdoctoraux qui imposent la mobilité à l’étranger. Ces dispositifs ne feraient que repousser et restreindre davantage les perspectives de titularisation déjà tardives, rares et hypersélectives, sur conditions de résultats correspondant à des critères d’évaluation individuels découplés des réelles plus-values pour l’avancée de nos connaissances.
Par des évaluations punitives et en contractualisant à la fois les laboratoires et les personnels, l’avantprojet de LPPR propose de réaffecter en revalorisations indemnitaires et en budgets des appels à projets une partie des sommes que l’État souhaite ne plus investir en cotisations retraites. Autrement dit, des primes seraient attribuées individuellement en dépit de la dimension structurellement collective du travail de recherche, en lieu et place d’une revalorisation du point d’indice depuis longtemps en décrochage, et ce pour l’ensemble des agents. Le budget de l’ANR serait augmenté, contribuant à accroître le poids des appels à projets (pour lesquels une majorité de propositions reste infructueuse) plutôt qu’en crédits récurrents à la hauteur des ambitions d’une recherche qui devrait pouvoir s’inscrire sur le temps long et non se circonscrire à de seuls objectifs d’innovation à court terme. Nous craignons ces effets pervers qui ne peuvent qu’augmenter les écarts entre consortiums en concentrant les moyens vers les sujets à la mode, prévisibles, et/ou à retombées économiques, aux dépens d’une orientation originale, indépendante et stable qui ne compromet ni la prise de risque ni la sérendipité. Ces primes ainsi que les crédits récurrents des laboratoires seraient conditionnés à des indicateurs managériaux de « performance », pour autant que ce critère à la définition subjective soit pertinent pour évaluer le progrès scientifique.
L’accroissement de la compétition entre les laboratoires dans un domaine où elle atteint déjà des niveaux délétères tant sur les plans individuels que collectifs ne nous semble pas une réponse appropriée aux problèmes de nos métiers. Nous sommes convaincus qu’isoler et opposer les collègues sur des objectifs de performance court-termistes et égo-centrés est une atteinte forte aux atouts de la recherche publique française. Pire, cette politique nous semble participer en premier lieu du délabrement accéléré de la recherche publique et de la fuite des talents. Aussi, nous nous inquiétons de l’acharnement qui tend depuis des années à mutiler la recherche comme si sa plus grande valeur était de servir de variable d’ajustement des politiques publiques telles que la réduction du nombre de fonctionnaires.
Face à ces menaces, les agents de l’Unité de Recherche de Zoologie Forestière réunis en conseil d’unité appellent à l’unanimité moins une abstention à la mobilisation contre ce projet de LPPR et contre le projet de loi de retraite par points qui en permettrait le financement, tout en aboutissant à la baisse drastique des pensions en supprimant le calcul sur les 6 derniers mois. Nous demandons l’abandon de ces deux projets et, à l’inverse, une augmentation des crédits récurrents, la création de postes de titulaires à hauteur des besoins et la revalorisation des salaires et du point d’indice. La seule réaffectation des 6 milliards d’euros annuels du Crédit Impôt Recherche à la recherche publique permettrait de financer ces mesures et de titulariser tous les contractuels dont la fonction est pérenne. Les financements sur projet doivent retrouver une place subalterne et être décidés par les établissements et non par l’ANR. Enfin l’évaluation des unités devrait être circonscrite à une évaluation conseil par les établissements seuls, et non par l’HCERES, pour améliorer l’organisation et la vie interne des unités.
Nous appelons les collègues qui le souhaitent à se mobiliser selon les modalités qui leur conviennent (grève, démission administrative, refus des évaluations, suspension des travaux scientifiques et des réunions, participation aux assemblées générales, etc.). Nous nous joignons à l’appel national pour un arrêt de< l’université et de la recherche à partir du 5 mars.

8 commentaires sur « Liste des labos mobilisés »

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