Nous sommes nombreux·ses à être indigné·es par le contenu et les conditions d’adoption, en commission mixte paritaire, du projet de Loi de programmation de la recherche (LPR). La suppression de la qualification par le CNU, la création d’un nouveau délit de « trouble à la tranquillité et d’atteinte au bon ordre des établissements » et la poursuite d’une programmation budgétaire indigente et d’une précarisation accrue des emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche nous semblent devoir appeler une réaction collective forte de toute la communauté universitaire et de toutes nos instances locales et nationales. Nous proposons que les bureaux de toutes les sections du CNU, que les membres des conseils centraux des établissements et des conseils de composantes et de laboratoires, que les sociétés savantes, que les associations professionnelles, les collectifs et les organisations syndicales appellent l’ensemble des personnels à éteindre leurs écrans et à entrer en grève du vendredi 13 au mardi 17 novembre, date de l’adoption de la loi par l’Assemblée Nationale. Cette grève pourrait éventuellement être prolongée jusqu’au vote final au Sénat.
Dans cette période très dure pour les étudiantes et les étudiants, nous appelons par la suite à ne plus faire que notre métier — produire, transmettre, critiquer et conserver les savoirs — de sorte à leur accorder toute l’attention nécessaire. Nous appelons en conséquence à arrêter jusqu’à nouvel ordre toute contribution à des jurys de concours de la fonction publique, à des jurys de concours de grandes écoles, à des jurys de baccalauréat, à des jurys d’évaluation et plus généralement à toutes les instances pour lesquelles nous sommes en permanence sollicité·es.
Appel de juristes, relayé par Facs et Labos en Lutte, RogueESR, Sauvons l’Université et Université Ouverte
Pour rappel, un préavis de grève a été déposé pour tout le mois de novembre par la CGT FercSup, le SNESUP et Sud-Solidaires Fonction publique. La presse commence à relayer les écrans noirs, dans Ouest-France, dans le HuffPost, dans Le Monde, etc.
N’oubliez pas la notation, c’est aussi un levier de lutte et un outil pour l’émancipation, Academia l’explique très bien !
Surtout, il est urgent de nous réunir pour refonder et renforcer nos collectifs de lutte : organisons partout des assemblées générales, dès la semaine prochaine. Nous devons nous coordonner pour construire notre puissance collective, échanger ensemble afin d’élaborer nos stratégies pour les prochaines semaines, les prochains mois.
Un rassemblement est prévu devant la Sorbonne, le mardi 17 novembre à 15h, il a été dûment déposé en Préfecture. Les gestes barrières seront bien évidemment respectés. Pour vous y rendre en toute tranquillité, vous pouvez télécharger et compléter l’attestation ci-dessous :
Si jamais votre écran n’est pas complètement éteint, passez-le en noir avec l’ampoule-poing créé par Fred Sochard ou l’ampoule éteinte (avec nos bons souvenirs du 5 mars) !





Ressources pour présenter la LPPR/LPR aux étudiant·es
Quelques articles
- La LPR, c’est la criminalisation des mobilisations à l’université. Ici, on explique pourquoi on risque maintenant 3 ans de prison pour avoir milité dans sa fac, Academia détaille pourquoi c’est pire que pire, Ouest-France aussi.
- La mobilisation contre la LPR n’a pas cessé depuis presque un an, la presse fait le point : France 3, Bastamag, Libération, France Culture.
- La synthèse sur la LPPR faite par Université Ouverte, une analyse économique complète par les Économistes atterrés, l’accroissement des inégalités femmes-hommes et territoriales, la mise au pas des sciences sociales, le lien avec la réforme des retraites. La LPR va de paire avec la nomination rocambolesque de Thierry Coulhon à la tête de l’HCERES.
- L’analyse du sénateur et archéologue Pierre Ouzoulias.
Expliquer la LPPR dans son labo, sa fac
- En videos, la LPR, on vous la résume, et on détaille : c’est la précarisation, les inégalités de genre, l’université à deux vitesses. On en parle même avec la ministre et à la fête de l’Huma.
- En 180 secondes
- En 1800 secondes et avec des diapos en pptx , en pdf ici ou là, et une vidéo d’Isabelle Luciani
- Des diapos pour tenir une heure (LPPR + loi fonction publique) une émission de radio et davantage plus bas
Motions contre la LPPR
- Des élus du CNRS (C3N) et celle des élus universitaires (CP-CNU) appèlent à la démission de la ministre
- La motion intersyndicale du 6 novembre.
- Une pétition signée par 28 000 personnes.
- La tribune des 3200 candidat·es à la présidence de l’HCERES (Le Monde abonnés).
- et des 114 universités et écoles, 336 labos, 30 collectifs de précaires, 157 revues, 16 sociétés savantes, 47 séminaires, 37 sections CNU et 11 sections CoNRS.
Pour en savoir plus
- Sur l’inefficacité du financement concurrentiel, en France (le coût de l’ANR dépasse les financements distribués) comme en Europe (les projets ERC non retenus coûtent 1,4 milliards € en pure perte). D’ailleurs, si on voulait vraiment financer de la recherche visible dans les classements internationaux, c’est pas compliqué, il faut juste augmenter le financement de la recherche.
- Si vous voulez connaître en détail les rebondissements des deux dernières semaines infernales de cette dernière étape législative de la LPR, cette Newsletter d’Academia est faite pour vous.
- Une émission radio très complète ici La recherche française en quête de modèle ? L’Invité(e) des Matins, France Culture (à partir de la minute ’19). 12/02/2020
« Ecran noir » pour le Déjeuner-conférence « Ethnographie et humanités numériques » organisé par la MSH Lyon St-Etienne le lundi 16 novembre 2020
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