Depuis que le confinement a commencé, les conditions de travail et de vie des précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) se sont encore détériorées. Désormais, à l’isolement que nous vivons dans nos départements et nos laboratoires, engendré par la précarité, s’ajoute pour beaucoup d’entre nous l’isolement du confinement. Il est ainsi devenu encore plus difficile d’échanger sur nos situations et de fédérer nos forces. 

Pour rompre l’isolement, organiser la solidarité et accroître encore la puissance de nos collectif de lutte, l’assemblée générale nationale des précaires de l’ESR réunie “à distance” le 27 mars à décidé de la mutualisation de deux outils créés par des collectifs locaux.

D’abord, le répondeur “Allô précaires ?”, lancé par le collectif des précaires de Rouen à l’occasion de la journée du 5 mars pour récolter divers témoignages de précaires. Où que vous soyez en France, quelque soit votre statut de précaire (BIAT·O·SS, IT·A, doctorant·e, docteur·e sans poste), que vous aspiriez à un poste de titulaire dans le monde universitaire ou que vous ayez choisi d’y renoncer, ce répondeur vous permet de faire entendre votre voix. Vous pouvez y faire part de vos conditions de travail et de vie, de l’impact de la précarité sur votre quotidien et en particulier pendant le confinement, raconter un événement particulier ou faire le récit de votre itinéraire. Voici le numéro du répondeur : 07.49.07.15.34. 

Ensuite, le tumblr créé par les précaires de l’ESR d’Île-de-France qui sert à documenter les conditions de confinement des précaires, à organiser la solidarité et la lutte, alors que les injonctions à poursuivre des enseignements à distance et autres activités professionnelles depuis son domicile s’abattent sur tou·tes. Qu’en est-il de l’accès des étudiant·es et des travailleur·ses précaires de l’ESR aux outils, appareils et réseaux numériques (hors et pendant la période de confinement) ? Qu’en est-il des conditions de vie et de travail de ces travailleur·ses et étudiant·es précaires durant cette période de confinement ? Quelles sont les conséquences psychologiques de ces conditions de vie et de travail ? Il s’agit de recueillir des témoignages d’étudiant·es, de travailleur·ses BIAT·O·SS et IT·A, de chercheur·ses et enseignant·es. Rendez-vous sur le tumblr

Faire connaître nos situations permet de les affronter ensemble et d’organiser efficacement la solidarité, qui passe notamment pas la mise en place de caisses de solidarités, au niveau national comme aux niveaux locaux. Au-delà de ce soutien matériel et financier indispensable, il s’agit aussi d’affronter collectivement les difficultés personnelles, psychologiques, médicales que la crise sanitaire du COVID-19 nous inflige. Organiser aujourd’hui nos solidarités nous permettra d’être plus fort·es demain dans nos luttes contre la précarité.

Illustrations créées par le collectif des précaires de Rouen