C’est la motivation surprenante avancée par E. Philippe pour défendre le plan Bienvenue en France : les étudiant·es étranger·es verraient le tarif national actuel, très bas, comme une preuve de médiocre qualité, et la hausse des frais produirait un choc de « signal-prix », donnant l’impression que la qualité est plus élevée. Cet argument est extrêmement incohérent.
- Le tarif pour les Français·es et les Européen·nes reste le même, donc les étranger·es attiré·es par l’effet signal des frais à 2 770 € découvriraient une fois sur place qu’il s’agit en fait d’un enseignement supérieur à 170 € ? Il n’est nulle part prévu de modifier les cours, il s’agirait donc de tromper les étranger·es ?
- Les frais pratiqués dans les pays (Angleterre, Australie) qui s’inscrivent effectivement dans le marché global de l’enseignement supérieur payant sont bien plus élevés (au-delà de 10 000 € par an en Licence), le signal serait donc un signal de médiocrité.
- Les classes préparatoires aux grandes écoles sont gratuites, donc moins chères que la Licence. Qui croit que l’enseignement y est de moins bonne qualité ?
Fin janvier 2019, alors qu’aucun texte n’avait officialisé la hausse des frais, les candidatures d’étudiant·es étranger·es ont déjà chuté d’au moins 10% au niveau national en Licence 1. Et beaucoup plus dans certaines universités : 76% à Poitiers, 83% à Tours, 84% à Paris 8 Saint-Denis par exemple.
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