Invitation à l’inauguration

Vendredi 20 décembre, 200 étudiant·es et membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), accompagné·es d’élu·es et soutenu·es par les syndicats SNTRS-CGT, FERC Sup, SNCS-FSU, SNESUP-FSU, Sud recherche et Sud éducation 93, se sont rassemblé·es sur le tout nouveau campus Condorcet à Aubervilliers.
Alors que cette journée aurait dû être celle d’une inauguration organisée en catimini, sans informer les membres du personnel et les étudiant·es du site, le climat social a fait fuir la ministre de l’ESR, Frédérique Vidal, et la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse (ancienne ministre de l’ESR sous Sarkozy, à qui l’on doit notamment la LRU). Nous avons donc procédé nous même à l’inauguration populaire et festive du campus Condorcet.

Après une introduction hilarante, les interventions d’une chercheuse, d’une enseignante-chercheuse, d’un cheminot du métro, d’une doctorante, d’une étudiante, d’un machiniste de bus, de la maire d’Aubervilliers Meriem Derkaoui et des député·es Sabine Rubin et Eric Coquerel ont été suivies d’une performance de la compagnie Jolie Môme qui a fait flotter un splendide Carré Rouge.

Nous avons évoqué les conditions de travail à Condorcet, la lutte pour nos retraites (qui ne fera pas de trêve pour noël) la précarité étudiante, la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR dite aussi « loi inégalitaire et darwinienne»), la précarité dans l’ESR et l’instrumentalisation de ce campus, construit sous le régime du « partenariat public-privé » (PPP), pour générer des profits privés et favoriser la gentrification du quartier.

Nous avons rappelé nos principales revendications :

  • Pour la réouverture des sites universitaires fermés autoritairement depuis le 5 décembre.
  • Pour la suppression de la Conférence des présidents d’université (CPU).
  • Pour la démission d’Antoine Petit, PDG du CNRS, et de Frédérique Vidal, ministre de l’ESR.
  • Pour une université gratuite et accessible à toutes et tous et une recherche scientifique publique au service de toutes et tous.
  • Pour la titularisation de tout·es les précaires qui remplissent des fonctions pérennes au sein de l’ESR, quel que soit leur statut (doctorant·es, postdoctorant·es, contractuel·les, vacataires…) et pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant·es et des besoins publics de recherche, en accord avec la plateforme de 2016 des précaires de l’ESR, à laquelle le mouvement souscrit.
  • Pour la suppression du statut d’agent temporaire vacataire, la contractualisation et la mensualisation des paiements, le respect de la législation en vigueur et pour une véritable revalorisation des rémunérations.
  • Pour la création massive de postes pérennes à la hauteur de la mission de service public que nous assurons. Contre la casse du statut de fonctionnaire (refus des CDI-chantier, des tenure track qui ouvrent la voie à la remise en cause des statuts de MCF et de CR) ; contre la dérégulation des carrières ; pour la revalorisation du point d’indice ; contre la modulation des services des enseignant·es-chercheur·ses, contre l’augmentation du temps de travail des BIATSS et ITA et pour la réduction du temps de travail de l’ensemble des personnels de l’ESR.
  • Pour la suppression de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et des autres outils de management néolibéral de l’université et de la recherche.
  • Contre l’imposition du modèle de l’entreprise privée à l’ESR (et la concurrence généralisée et déloyale qui creuse les inégalités existantes et la précarisation de tous les personnels).
  • Pour la mise en place de moyens effectifs de lutte contre toutes les discriminations.
  • Pour la création de postes pour les candidat·es injustement déclassé·es aux concours CNRS des années précédentes, dont la situation illustre l’étendue de la précarité dans les métiers de la recherche, les tentatives d’imposer un pouvoir gestionnaire discrétionnaire au détriment de l’évaluation par les pairs et l’importance des discriminations subies tout au long des carrières dans l’ESR.
  • Pour une véritable démocratie universitaire, contre l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche (refus du contournement des instances nationales d’évaluation par les pairs : CNU, Comité national du CNRS).
  • Pour des mesures efficaces de lutte contre la précarité étudiante (revalorisation des bourses à court terme, création d’un salaire étudiant à moyen terme, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire).
  • Pour la réintégration des services sous-traités au sein de l’ESR (entretien, sécurité, restauration, accueil, services sociaux et de santé).
  • La mobilisation continue en décembre et en janvier, jusqu’au retrait de la réforme des retraites et vers des états généraux de l’enseignement supérieur et de la recherche les 1er et 2 février.

A Aubervilliers, le 20 décembre 2019, le comité de mobilisation des facs et labos en lutte.

3 commentaires sur « Inauguration populaire du campus Condorcet »

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