Pour vous raconter ce qui s’est passé depuis le 19 novembre, nous avons réalisé une chronologie interactive, à laquelle vous avez directement accès en suivant le lien ci-dessous.

Suite à l’annonce le 19 novembre 2018 d’une hausse spectaculaire des frais d’inscription pour les étudiant·es étranger·es, des groupes se sont mobilisés partout en France. Depuis, la plupart des établissements d’enseignement supérieur ont exprimé le rejet de ce projet « Bienvenue en France », des assemblées générales étudiantes, jusqu’aux motions votées en conseil d’administration, d’UFR ou de laboratoire. Plus largement encore, c’est toute la communauté universitaire qui refuse la hausse des frais et la discrimination des étranger·es, dans les conseils nationaux disciplinaires, le comité national du CNRS, les comités de rédaction de revues ou les associations professionnelles de scientifiques.
Qui sommes-nous ?
Un collectif s’est progressivement constitué pour diffuser les informations et faciliter les actions.
Nous sommes des étudiant·es et enseignant·es de différents établissements d’Île-de-France . Nous nous réunissons tous les lundis à 18h en un comité de mobilisation interuniversitaire parisien. Nous souhaitons mieux communiquer avec d’autres universités avec lesquelles nous n’avons pas contact : n’hésitez pas à nous écrire et à rejoindre le mouvement ! Faites-nous part de vos actions, nous les relaierons ici.
La hausse des frais pour les étudiant·es étranger·es n’arrive pas seule, elle s’inscrit dans une série de réformes néolibérales de l’enseignement supérieur : mise en concurrence avec la loi dite d’autonomie des universités et le financement par projet, sélection avec ParcoursSup, expérimentation de la hausse des frais dans de nombreux établissements, marchandisation avec la politique « d’attractivité » de « Bienvenue en France » qui vise à prendre des parts du marché global de l’enseignement supérieur.
L’éducation n’est pas une marchandise ! Quelle université voulons-nous ?
Une université libre, ouverte et émancipatrice ou une éducation sélective et élitiste ? L’éducation est-elle un droit ou un privilège ? Formons-nous des travailleurs·ses dociles ou des citoyen·nes émancipé·es, pourvus·es d’esprit critique et en mesure de participer pleinement à la vie démocratique ? La France doit-elle se contenter de suivre les modèles étrangers ou bien peut-elle définir elle-même ses conditions de production et de diffusion des savoirs, en intégrant son héritage universitaire ?
Nous défendons l’idée que chacun·e doit pouvoir accéder à l’université sans condition de ressources économiques ou de nationalité ! C’est une condition nécessaire pour qu’elle remplisse pleinement son rôle démocratique dans notre société. Les connaissances doivent être libres d’accès : la qualité de l’université dépend de son ouverture sur le monde.
La politique d’enseignement supérieur et de recherche n’est pas à marchandiser. En aucun cas elle ne peut être définie dans des termes économiques ou budgétaires !
Des universités publiques, ouvertes et émancipatrices, sans frontière ni sélection, ni barrière financière : voilà notre lutte ! Rejoignez-nous !
Pourquoi le carré rouge ?
Le carré rouge, symbole de la lutte contre la précarité utilisé par le Collectif Pour un Québec sans pauvreté dès 2004, a été repris par la grève des étudiant·es de l’Université du Québec à Montréal en 2005 avant d’accéder à la notoriété en 2012 pendant le « printemps érable ». Cette mobilisation d’ampleur contre la hausse des frais d’inscription à l’université qui a réuni étudiant·es et enseignant·es s’est soldée par une victoire, avec le recul du gouvernement sur l’augmentation des frais. Le carré rouge, symbole simple à confectionner et à porter, a été utilisé tout au long de la grève de six mois qui a secoué le Québec, jusqu’à être diabolisé par le gouvernement québécois, ce qui a souligné sa force et sa portée.
Devenu international, il est par exemple utilisé depuis 2018 aux Pays-Bas.
Nous avons donc décidé de l’importer outre-Atlantique et d’en faire le symbole de la mobilisation naissante contre l’augmentation des frais d’inscription et pour une université ouverte à Paris. Sa simplicité et sa diffusion en ont fait un emblème parfait pour notre lutte.
Portons-le tous les jours, pour montrer l’ampleur du mouvement !