C’est sur cet odieux événement que s’ouvre aujourd’hui la chronique de
Daniel Schneidermann.
« L’étudiant est entré dans l’amphi, pour inciter ses camarades à débrayer. Le professeur d’histoire, qui donnait son cours, s’y est opposé. Ce professeur aurait ensuite, selon des témoins cités par l’UNEF, imité l’accent de cet étudiant ivoirien, qui avait commencé à prendre la parole. Vous n’en avez pas entendu parler, peut-être parce qu’à la différence des insultes qui ont visé Alain Finkielkraut, il n’y a pas d’images. Il faut croire que l’on filme beaucoup moins dans les amphis de Rennes 2 que dans les samedis des Gilets jaunes. La présidence de Rennes 2 a ouvert une enquête sur cette possible agression raciste, raison pour laquelle peut-être ni le nom de l’étudiant, ni celui du professeur, ne sont à ce jour cités.
Pourquoi cet appel au débrayage ? En protestation contre la hausse des droits d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants étrangers extra-communautaires. A compter de la rentrée prochaine, ils devront acquitter 2770 euros pour s’inscrire en licence contre 170 euros jusqu’à présent, ou 3770 euros pour rejoindre un master (actuellement 243 euros). Depuis plusieurs semaines, je vois monter les protestations contre cette mesure (17 universités sur 72 ont décidé qu’elles ne l’appliqueraient pas), mais je ne m’y étais jamais vraiment intéressé. Une mesure désespérante de plus, un signal supplémentaire du racornissement de la France, me disais-je. J’avais tort. A la considérer dans le détail, cette mesure n’est pas seulement désespérante. Elle est savoureusement caractéristique de l’incohérence française. »
Vous pouvez lire la suite, en accès libre, sur le site d’Arrêt sur Images.
Nous reproduisons également ci-dessous le communiqué du Collectif des Étudiants du Monde à Rennes.
