Action devant le musée de l’Homme, 21 janvier 2020



À l’appel du collectif « Facs et labos en lutte », il était prévu d’assister aux vœux de la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), Mme Vidal, qui se tenaient au Musée de l’Homme, au cœur des beaux quartiers parisiens. Le soir même, 200 personnels administratifs et de bibliothèques, enseignants⋅es et étudiants⋅es étaient rassemblé·es sur l’esplanade du Trocadéro, pour faire entendre notre colère à la ministre, et lui lire nos vœux pour une université qui émancipe au lieu de soumettre, ouverte à tous⋅tes et fermée aux intérêts privés, et qui traite dignement ses travailleurs⋅ses. Malheureusement, l’entrée au lieu nous était interdite par plusieurs dizaines de gendarmes et policiers, déterminés à protéger la soirée de toute incursion de simples travailleurs⋅ses de l’ESR.
Les présents⋅es, sous l’impulsion d’un cortège de précaires de l’ESR, ont tenté de rentrer malgré tout, afin de pouvoir lire nos vœux à la ministre directement, ce qui s’est soldé par une réponse violente de la part des forces de l’ordre : plusieurs camarades blessés, dont un gravement au visage, qui a dû être emmené à l’hôpital. Nous condamnons bien évidemment cette violence illégitime face à des manifestants⋅es pacifiques, qui ne réclamaient que le droit d’entrer à un événement qui aurait dû leur être ouvert.
- Le communiqué de son laboratoire, le CREDA-IHEAL
- Celui de la présidence de l’Université Sorbonne Nouvelle et l’Université Paris Est Créteil
- Le communiqué intersyndical
- Un entretien vidéo sur Regards
- Sur 20 minutes, Libération, Le parisien, BFMTV, L’Humanité
Suite à cette répression, nous sommes restés sur place pendant près de 2h. Nous avons notamment lu nos propres vœux, et chanté notre détermination et nos revendications par de beaux slogans.
À l’intérieur du Musée de l’Homme, après trois quarts d’heure d’attente, quelques enseignant·es et doctorant·es qui avaient réussi à s’introduire sur les lieux ont tenté d’interrompre les vœux de la ministre. Alors qu’une enseignante tente d’adresser à la ministre des vœux défendant la liberté et l’autonomie véritables de l’ESR, elle est empoignée et poussée sans ménagement par le service de sécurité, Mme Vidal, imperturbable, déroule la liste du gratin politique, médiatique et administratif invité pour l’occasion. Alors qu’un autre doctorant prend à son tour la parole pour terminer l’intervention, Mme Vidal, imperturbable, continue à lire son discours darwinien et orwellien : « Je suis très heureuse de vous retrouver en ce début d’année pour cette traditionnelle cérémonie de vœux », dit-elle alors que dehors la répression se poursuit. Deux salles, deux ambiances.
Nous avons dû quitter les lieux sans avoir vu notre ministre, probablement trop accaparée par les petits fours et le champagne réservés aux heureux⋅ses élus⋅es ayant été sélectionné·es pour accéder à la salle chauffée.
Malgré tout, notre détermination ne faiblit pas ! Nous étions aujourd’hui dans la rue, et demain on continue, avec l’organisation d’une flash mob à 15h place de Grève (devant l’hôtel de ville) pour dénoncer le projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) et la « réforme » des retraites. Soyons nombreux⋅ses !
2 commentaires sur « Violences policières lors des vœux populaires des facs et labos en lutte »