Si la motivation officielle du plan « Bienvenue en France » est l’amélioration de l’accueil des étudiant·es étranger·es, il s’agit surtout de compenser des subventions publiques insuffisantes par un financement privé : Emmanuel Macron lui-même l’a expliqué lors du Grand Débat National, le 4 février 2019. Les étudiant·es étranger·es financeront le désengagement de l’État, en s’endettant s’il le faut ! Mais ces frais ponctionnés aux étranger·es n’y suffiront pas, comme le souligne le rapport de la Cour des comptes (p. 82).
Même une hausse généralisée aux nationaux, comme en Angleterre ne suffirait pas à refermer la question du financement de l’enseignement supérieur puisqu’elle s’accompagnerait du désengagement de l’État et de coûts financiers et commerciaux exponentiels. La hausse des frais d’inscription en Angleterre au début des années 2010 s’est en effet accompagnée de la réduction de 80% de la subvention des établissements au titre de l’enseignement supérieur. Une économie qui pourrait rapidement être annulée du fait des coûts financiers pour l’État des prêts étudiants, selon l’Institute for Fiscal Studies britannique. L’encours total de la dette étudiante anglaise tend vers 200 milliards de livres, les étudiant·es d’origine moins aisée étant les plus endetté·es. Celle des étudiant·es américains dépasse désormais les 1400 milliards de dollars, avec des risques de krach financier.
Enfin, s’il faut se financer par les frais, les établissements se lancent dans une concurrence effréné pour attirer des étudiants. Les dépenses des universités se reportent alors de plus en plus vers le marketing, les services et infrastructures du campus et le management, au détriment de l’enseignement et la recherche.
A reblogué ceci sur E-Portfolio 2016-2017.
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