Les étudiantes sages-femmes doivent payer jusqu’à 26 800 € de frais pour suivre une scolarité pourtant publique. Université Ouverte relaye leur tribune et vous invite à signer leur pétition.

PÉTITION À SIGNER ICI.

Tribune

Nous sommes des étudiantes sages-femmes en reconversion professionnelle. Nous nous sommes démenées pour intégrer ces études par le dispositif très sélectif de la passerelle santé. Nous avons dû justifier de notre motivation, de notre parcours, de notre projet.

Le revers de ce système qui nous a permis d’intégrer des études qui nous passionnent directement sans passer par Parcoursup et la première année commune aux études de santé, ce sont les frais de formation.

En effet, les deux écoles de sages-femmes parisiennes réclament à leurs étudiant·es passerelles, par le biais de la région Île-de-France et pour le compte de l’APHP, 6 700€ par année d’étude. Ainsi, lorsque l’on veut se reconvertir pour devenir sage-femme, il faut payer 26 800€ pour les quatre ans d’école. Cette somme, contrairement à ce qu’affirment nos écoles, ne peut pas être financée, ni par Pôle Emploi, ni par le CPF, ni par Transition Pro. Nous n’avons pas droit non plus aux bourses étudiantes comme nos camarades de promotion.

Par ailleurs, le combat de l’Association Nationale des Étudiant·e·s Sages-femmes (ANESF) a abouti à la décision de porter la formation des sages-femmes de quatre à cinq années d’école et d’augmenter les places disponibles en passerelle. Avec ce que coûte chaque année d’études à un·e étudiant·e issu·e de la passerelle, il est fort probable que cette mesure, si le coût de la formation est maintenu ainsi, provoque un abandon en cascade des futur·es candidat·es.

Nous avons écrit l’été dernier à la région Île-de-France pour dénoncer cette situation injuste. Celle-ci nous a répondu en fin d’année 2021 par une proposition de recours individuel, qui a finalement été refusé pour chacune d’entre nous (à l’exception d’une étudiante qui n’aurait jamais dû être soumise aux frais de passerelles). Enfin, en décembre, est arrivée dans nos boîtes aux lettres une injonction à payer la première échéance de 2 233€ sans date de paiement alors que nous sommes en pleines démarches pour abolir ces frais. Sans aucune relance préalable, nous venons d’être majorées de 15% par lettre d’huissier.

Cette situation est intenable financièrement pour nombre d’entre nous, car la reconversion professionnelle dans des études aussi exigeantes demande une grande disponibilité incompatible avec un emploi en parallèle des études. À ces frais s’ajoute le coût de la vie, des dépenses familiales, du logement. Pourtant, il s’agit in fine de travailler au service de l’hôpital public, dans les conditions que l’on connaît trop bien, avec pour objectif la santé des femmes et de leurs enfants.

Il nous semble intolérable d’user aussi vite notre enthousiasme pour ce choix de vie, de nous amener à le remettre en question alors que nous avons besoin de ce temps pour travailler nos cours, nous investir dans nos stages, et tout simplement réussir nos études. Par ailleurs, l’hôpital public ne peut pas se permettre que des étudiant·es baissent les bras dès leur première année d’école, alors même qu’à l’école Saint-Antoine nous ne sommes que 32 étudiant·es pour la promotion 2021-2025 qui comptait au total 44 places.

Dans un entretien au magazine Elle, Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à l’élection présidentielle et présidente de la région Île-de-France, a déploré “une fuite en avant qui détourne le regard du vrai problème : l’accès aux centres d’IVG, l’absence de gynécologues et de sages-femmes […] il faut garantir le libre choix des femmes”. Dans un tweet du 9 octobre 2021, elle déclare au sujet des sages-femmes : “Une crise des vocations aurait des conséquences dramatiques !”. C’est pourtant sa politique régionale qui, par les frais imposés aux passerelles, entrave la réalisation de ces vocations, pourtant bien présentes. Par le traitement que Valérie Pécresse réserve aux passerelles, c’est elle-même qui organise l’absence des sages-femmes dans la région qu’elle préside.

Nous demandons à la région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse, et à l’APHP, présidé par Martin Hirsch, de renoncer à ces frais injustes et inutiles. Si nous voulons soutenir l’hôpital public, nous devons avant tout soutenir les soignant·es et futur·es soignant·es, pas seulement leur donner envie mais leur permettre concrètement d’accéder à ces métiers dits “essentiels”.

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