Nous publions ce texte collectif, rédigé par des collègues enseignant·es et chercheur·ses en Grèce, dans le cadre de la mobilisation étudiante et enseignante en cours contre le projet de loi porté par les Ministères de l’Éducation et de la Protection du citoyen visant à instaurer un corps spécial de policiers pour patrouiller dans les universités. Des manifestations ont eu lieu notamment les jeudi 14 et 21 janvier 2021 à Athènes, Thessalonique, Ioannina et Patras, pour s’opposer à ce projet de loi sécuritaire, à la répression des mouvements étudiants, et réclamer plus d’autonomie et de moyens pour les universités et la jeunesse.

L’université dans le collimateur de l’État, la démocratie grecque en danger.

Il est possible d’exprimer son soutien à cette lutte en envoyant des signatures (individuelles ou collectives) à l’adresse : NoUniPolice@gmail.com

Le nouveau projet de loi, un choix stratégique pour l’établissement d’un État policier et de censure dans l’éducation.

Collectif d’enseignant·es–chercheur·ses en Grèce « Non à la police dans les universités »

Dans une conjoncture de pandémie et de confinement généralisé, le gouvernement grec annonce sa décision d’instituer une « brigade de protection », une véritable police des universités. Cette décision arrive dans la foulée d’une large campagne de diffamation des universités et de désinformation de l’opinion publique préparée par les médias pro-gouvernement, une campagne contre la prétendue délinquance et le crime généralisé au sein des établissements, qui ne sont pourtant déduits d’aucune étude ou statistique. Le nouveau corps de sécurité ne rendra pas des comptes aux organes de l’administration des universités mais seulement aux autorités policières. Les policiers sont autorisés à patrouiller en uniforme dans les établissements. Leurs fonctions ne seront pas déterminées par les universités. En plus le projet de loi en question oblige les universités de mettre en place un système de contrôle d’accès dans les campus et les bâtiments. La présence des gardes de la police complètent l’obligation des autorités universitaires de faciliter, par « tous les moyens », l’intervention des policiers des universités notamment en ce qui concerne la surveillance des locaux avec un équipement technologique spécial ainsi que l’« exercice des enquêtes prémilitaires » au sein des établissements. 

La majorité des conseils des universités, les associations des enseignant·es-chercheur·ses et des étudiant·es, s’oppose fortement à ce projet de loi. Même la fédération nationale de la police rejette ce projet dans son communiqué. Il s’agit d’une violation de la Constitution grecque et du principe de la libre administration des universités. Les établissements universitaires seront transformés en lieu de surveillance, de répression et de maintien de l’ordre. Cette loi menace et compromet la démocratie et la libre circulation des idées entre université et société. C’est une provocation appelant agitation et conflits violents.

Le collectif « non à la police dans les universités », qui a déjà assemblé plus de 1 000 signatures de professeurs et d’enseignants des universités grecques, demande par ailleurs que toutes les forces démocratiques s’opposent à l’adoption et l’application de cette intervention anticonstitutionnelle dans l’autonomie universitaire. En même temps, le collectif dénonce les attaques contre lui, tantôt via des discours haineux contre l’université publique, entrepris par les grands médias, tantôt via des attaques violentes et sexistes s’adressant personnellement à ses membres dans les réseaux sociaux. La page du collectif et les publications sur Facebook ont été temporairement bloquées.

La stratégie du choc que le nouveau projet de loi autoritaire veut imposer aux universités, ainsi que les attaques coordonnées contre le collectif des universitaires, soulèvent de sérieuses questions concernant la légalité et la légitimité constitutionnelle et constituent des attaques contre la démocratie dont gouvernement actuel est responsable.

Un commentaire sur « Refusons la police dans les universités, en Grèce aussi ! »

  1. Qui porte atteinte aux droits de la jeunesse, étudiante ou pas, compromet l’Avenir et entraîne les peuples vers un destin funeste. En France aussi Macron et son gouvernement s’attelle à de tels projets. Il est de notre devoir de nous y opposer. Le temps des colonels, des empereurs est révolu. Nous ne voulons pas de leur monde mortifère!
    La jeunesse ne peut-être bâillonnée!

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