La sous-traitance - en particulier pour les personnels de sécurité, de ménage, d'accueil et de restauration - est de plus en plus importante dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). De manière structurelle, les conditions de travail de ces travailleurs et travailleuses sont catastrophiques : salaires extrêmement faibles, travail dissimulé, marchandage, sanctions et licenciements abusifs, endettement des salarié·es auprès des entreprises... Si de nombreuses personnes salariées de l’ESR, ont eu accès au télétravail, les employé·es de la sous-traitance travaillent quotidiennement sur les sites qui sont restés ouverts, notamment pour faire du travail inutile dans le contexte de pandémie. Certain·es doivent même travailler davantage : « Profiter de l’absence des cadres pour faire le ménage de printemps dans les bureaux » ! Ils et elles travaillent sans information fiable sur le COVID-19 et sans matériel approprié, en prenant les transports en commun pendant de longues heures afin de rejoindre leur lieu de travail.
Sur les transformations en profondeur du travail et de l’emploi des statuts et des métiers des BIATSS et IT depuis la LRU
Les personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques voient leur travail souvent invisibilisé dans les discours politiques sur l'enseignement supérieur et la recherche. Ils sont pourtant centraux dans l'organisation des enseignements, le suivi des étudiant.e.s, le bon fonctionnement des établissements, mais aussi dans le recueil de financements, la mise en œuvre des travaux de recherches avec la réalisation de manipulation ou d'objets scientifiques, la collecte, le suivi et le traitement des données. Ce texte vise à poser certains jalons pour comprendre les effets du détricotage du service public d'enseignement supérieur et de recherche depuis vingt ans, et leurs effets sur ses travailleuses et travailleurs.
Comment ne pas reproduire les dominations dans nos luttes
Nous-même, dans nos luttes, nous devons veiller à combattre les rapports de pouvoir et de domination qui traversent nos lieux d’études et de travail. Nous, participant·es à la coordination des facs et labos en lutte, nous engageons à mettre en œuvre des moyens concrets pour que nos luttes soient réellement ouvertes à toutes et tous.
Les travailleur·ses du numérique dans la lutte
Nous souhaitons lutter pour une réappropriation des outils de travail par les travailleuses et travailleurs. Ce principe est d’autant plus crucial que, contrairement aux enseignant·es-chercheur·ses, les travailleuses et travailleurs du numérique sont, dans leur grande majorité, des BIATSS et IT, précaires et titulaires.
Retour sur une journée de blocages numériques
Le collectif Onestla.tech/, Mediapart et les personnels en lutte d'OpenEdition ont lancé un appel au blocage numérique pour la journée de grève et de manifestation nationale de vendredi 24 janvier 2020.
