Le collectif Onestla.tech/, Mediapart et les personnels en lutte d’OpenEdition ont lancé un appel au blocage numérique pour la journée de grève et de manifestation nationale de vendredi 24 janvier 2020.
Concrètement, ce blocage pouvait revêtir toutes les formes depuis la simple mention sur le site de la participation à l’action jusqu’à l’indisponibilité provisoire de tous les contenus du site.
L’action a été relayée par nombre de travailleuses et travailleurs numériques de l’enseignement supérieur et de la recherche. Des sites de laboratoires scientifiques, des revues ont opté pour le blocage complet, comme Mouvements.info.


Plus nombreux ont été les sites, de nature variée, qui ont opté pour le blocage symbolique via l’affichage d’un message ou d’une page d’accueil renvoyant à l’action et ses motivations, comme le carnet de recherche Acides ou la revue Genre & Histoire. Médiapart a recensé les nombreux « piquets de grève numériques » du 24 janvier, dans l’enseignement supérieur et la recherche ou au-delà.
A OpenEdition, les personnels de l’ensemble du laboratoire, réuni.es en Assemblée générale, ont voté à la majorité absolu l’affichage d’une fenêtre modale informant les utilisatrices et utilisateurs de leur engagement contre la réforme des retraites et la LPPR. Mais le collège de direction du laboratoire a purement et simplement interdit cette initiative. En soutien au mouvement social et solidaires des personnels d’OpenEdition en lutte, des dizaines de revues et de carnets de recherche Hypothèses ont alors associé leur voix à celle des personnels d’OpenEdition en lutte, réclamant la mise en place de la fameuse fenêtre modale.

Depuis vendredi, ce sont ainsi plus d’une cinquantaine de revues, et près de 140 carnets Hypothèses qui se sont engagés aux côtés des travailleuses et travailleurs du numérique d’OpenEdition. Hier, le collège de direction du laboratoire a accepté la mise en place du dispositif technique voté par l’AG une semaine plus tôt. OpenEdition peut à nouveau être de plain-pied dans la lutte. Reste à savoir si cette concession n’est faite qu’au nom de la demande des éditeurs de revue ou de carnet, souvent des chercheur.es ou enseignant.es chercheur.es, ou si elle reconnaît également la liberté d’expression syndicale des travailleuses et travailleurs du numérique d’OpenEdition, en grande majorité ITA.
La mobilisation numérique n’était pas contradictoire mais complémentaire à la mobilisation dans la rue : ainsi, dans la manifestation nationale de vendredi, on retrouvait un cortège Mediapart, un cortège Onestla.tech, un cortège des revues en lutte, et des milliers de travailleuses et travailleurs du numérique disséminés dans les autres cortèges.
Étendons la visibilité de notre lutte sur le web comme dans la rue !
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