DE SCARLETT BAIN, 13 FÉVRIER 2019
Le podcast est disponible ici.
L’augmentation des frais d’inscription à l’université pour les extra-communautaires (non-européen·nes) peine à mobiliser. Ce projet de réforme baptisé “Bienvenue en France” pourrait préfigurer, selon ses opposants, une hausse généralisée pour tou·tes les étudiant·es.
A l’Université Paris Nanterre, le 5 février, la vie suit son cours. Les étudiant·es déambulent dans le hall, déjeunent assis par terre, discutent et rigolent. Pendant ce temps, certain·es investissent par grappe la salle de l’assemblée générale. D’autres événements de ce type se tiennent dans de nombreuses facs françaises. Des AG qui précédent l’appel à la grève générale, lancé par la CGT le jour-même. Pour les étudiant·es mobilisé·es, la principale cause de la colère, c’est la hausse annoncée des frais d’inscriptions pour les extra-communautaire. Une mesure prévue dans un projet ironiquement nommé « Bienvenue en France ». […]
Pour Judith, étudiante australienne en licence de philosophie à Paris III, il était important de descendre dans la rue ce jour-là pour lutter contre un projet qui, selon elle, changera radicalement la société française. Cette jeune-femme de 21 ans confie : « Je viens d’un pays où l’éducation a été marchandisée avant que je sois née et si j’avais été vivante quand ces réformes sont passées, je me serais battue. Ma génération est vraiment le résultat de ce système qu’Emmanuel Macron veut mettre en place et je peux vous dire que tous les étudiants australiens quand ils et elles terminent leurs études, ont une dette de 50 000 dollars. On commence nos vies avec cette dette ».